dimanche 27 octobre 2013

Musulmans, il faut cesser de s’en prendre à Israël – Stop au tout anti-Israël ....


La fureur antisémite a pris un tour hallucinant dans le monde arabe qui ne distingue pas souvent entre « Juif » et « Israélien ». De son coté en Occident, notamment La France devrait bien réfléchir. Elle joue aujourd’hui à fond la carte de l’intégrisme (saoudien, égyptien, qatari), et par ricochet la carte palestinienne et le « bashing » infernal d’Israël, dans le but d’élargir son influence dans le monde arabe.
Pour un autre regard sur le Proche-Orient Jean-Pierre Bensimon – FIM
Dans son extraordinaire ouvrage, « Le monde arabe face à ses démons », publié il y a quelques semaines chez Armand Colin, Jean-Pierre Liedo nous en trace un tableau captivant, sans égal, dans un style  clair et familier, souvent humoristique.
A travers une imposante bibliographie, il passe en revue les abondantes sources religieuses de l’obsession juive en terre d’islam,  son développement dans d’histoire, et ses fonctions  de métaphore contemporaine de l’impuissance musulmane.  La caricature idéologique, celle d’une religion d’amour, de tolérance et de paix  doit céder devant la réalité d’un ouragan inouï de haine mondialisée. Contrairement à ce que pensent certains, nous ne croyons pas que  ce soit la religion en tant que telle qui soit en cause, mais d’abord  l’instrumentalisation qu’en font aujourd’hui, hic et nunc, des courants politiques avides et cyniques, issus de doctrines relativement récentes, celles du wahhabisme et de la fraternité musulmane d’al Banna et  Sayyib Qotb.
De nombreux intellectuels musulmans sont conscient du piège que constitue cette idéologie pour l’émancipation urgente des sociétés arabo-musulmanes. Et en tant que clercs qui ne trahissent pas, certains tentent avec ce courage  dont on manque beaucoup en Occident  de faire front  et d’identifier les mythes qui paralysent  leurs sociétés.
Parmi eux la jeune turque Sinem Tezyapar dont on trouve ci-après un texte récent. Elle tente aussi de montrer dans d’autres écrits que du point de vue théologique  l’islam ne commande pas la guerre contre les Juifs, essuyant pour cela les sarcasmes sexistes du « mainstream. »  Mais elle  tient ses positions, avec des arguments mesurés et rationnels.
J-P B
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Quand des calamités, quelles qu’elles soient, s’abattent sur les nations à majorité musulmane, il y a toujours un pays à qui on en fait le reproche : Israël. Il y a une révolution contre un tyran ? Les sionistes sont responsables. Qui mettre en cause en cas d’affrontements entre groupes sunnites et chiites ? Les Juifs. Une bombe a explosé à l’autre bout du monde, ou un problème d’ordre économique a surgi ? Pas besoin d’aller chercher plus loin qu’Israël. Et où peut bien se situer le centre de décision qui veut déstabiliser le monde arabe ? À Tel-Aviv, naturellement !
Mouammar Kadhafi, le défunt dirigeant libyen, accusait Israël des violences et des insurrections en Afrique. L’ancien président yéménite, Ali Abdullah Saleh, disait que le désordre du monde arabe était un complot pro-sioniste. Sheikh Ismae’il al-Hafoufi, un docteur de la foi saoudien, accusait Israël de profaner des lieux saints islamiques en Syrie. Sheikh Abd al-Jalil al-Karouri, un docteur de la foi soudanais, désigna Israël comme l’auteur des attentats à la bombe de Boston et du Texas. Et il y a encore des gens qui croient que les sionistes ont planifié les événements tragiques du 11 septembre 2001 pour diaboliser les Arabes et les musulmans aux yeux du monde.
Cette frénésie qui fait porter toutes les fautes sur les sionistes, et sur Israël en général, est une attitude réflexe, sans base rationnelle. Le plus surprenant, c’est que tant de gens y croient sans se poser de questions, et que ce genre de confusion continue à se répandre un peu partout.
La Syrie, l’Égypte, l’Iran et le Liban ont tenu le « régime sioniste » pour responsable de leurs malheurs. Quand Bachar Assad accusait Israël de vouloir déstabiliser la Syrie, l’opposition syrienne le blâmait pour son assistance au régime d’Assad à qui il aurait assuré une couverture diplomatique. Les deux camps voient en Israël le coupable des effusions de sang et des révoltes qui se poursuivent en Syrie. Au moment où la perspective d’une intervention internationale se dessinait, les parlementaires et les militaires iraniens publiaient des mises en garde brutales, stipulant que toute frappe militaire des États-Unis en Syrie conduirait à des actions de représailles contre Israël. Il semble tout simplement que ce pays ne puisse pas rester à l’écart de l’équation syrienne. Même si les responsables politiques israéliens s’abstiennent de prendre parti dans les conflits régionaux, de tous côtés on pointe du doigt leur pays à tout propos.
Dans la même veine, il y a eu un coup d’État en Égypte et nous avons vu les protagonistes en faire porter la responsabilité à Israël. Il est intéressant d’observer que le mouvement de protestation de la base populaire égyptienne Tamarod, accuse Israël tout en demandant instamment à son gouvernement de ne pas réactiver les accords de Camp David. Si Israël condamne les violences commises contre les adversaires du coup d’État, il est qualifié d’ennemi de l’Égypte, soupçonné de collaborer à la destruction de l’armée égyptienne. Même le journal al-Ahram, proche du pouvoir, a affirmé qu’Israël faisait partie d’une conjuration visant à démolir l’armée égyptienne et à balkaniser le pays. Pire encore, en 2011 un responsable gouvernemental égyptien accusait les services de renseignement israéliens d’avoir organisé une attaque de requin mortelle sur les côtes de l’Égypte.
Une telle attitude peut paraître bizarre aux yeux de certains, mais cette partition tragi-comique semble tout à fait sérieuse à la plupart des gens au Moyen-Orient. Nous n’éprouvons aucune surprise quand nous voyons Israël transformé en bouc émissaire du plus petit problème de la planète ; mais quand on voit l’Iran accuser l’entité sioniste d’un tremblement de terre meurtrier survenu chez lui, les limites de la crédulité sont repoussées. Ceci en dépit du fait que les Juifs ne sont qu’une poignée, un tout petit effectif quand on les compare à la population mondiale.
Regardons à présent ce qui se passe dans la réalité au sein des mondes arabes et islamique. On y voit s’écouler un flot de haine, continu et sans fin, la haine des chiites, la haine des wahhabites, la haine des sunnites, la haine des Alaouites, la haine des chrétiens, la haine des Juifs, etc. On y voit aussi des slogans comme : « Que Dieu détruise Israël », « A bas les États-Unis », « Maudit soit l’Occident.» La haine est profondément enracinée dans leur tradition, leur culture et leur éducation. Ce style féroce et venimeux, c’est ce qui déchire le monde islamique ; c’est exactement ce qui est en train d’arriver en Égypte, en Syrie, au Liban, en Irak, en Libye, au Yémen, au Pakistan, et dans les autres pays où les musulmans tuent des musulmans.
Cette situation est le résultat des efforts intenses de certains religieux musulmans qui encouragent la haine de « l’autre ». Les musulmans se tuent les uns les autres, et alors les uns et les autres accusent les Juifs. Les érudits wahhabites disent que tous les sunnites sont des incroyants et qu’il faut les détruire. Les érudits sunnites disent que les chiites sont des infidèles et que leur mort est obligatoire. Les chiites disent qu’il est obligatoire de tuer des sunnites comme s’ils étaient des ennemis. Il y a des religieux musulmans qui soutiennent les plus violentes variétés de sectarisme, prêchant la haine et incitant leurs partisans à commettre des massacres. Par quel tour de passe-passe les Juifs feraient-ils que les musulmans tuent d’autres musulmans ?
Quand la masse des musulmans répond à ces appels religieux à la violence, les prêcheurs impliqués font machine arrière et accusent immédiatement les Juifs. Où sont les appels aux musulmans à ne pas s’entre-tuer ? Où sont les appels aux musulmans à s’unifier pour résoudre leurs problèmes sans recourir à la violence ? Que dire de l’Organisation de Coopération islamique et de ses 57 États-membres, ou de la ligue Arabe et de ses 22 États, qui semblent totalement incapables d’apporter la moindre solution ?
Des érudits religieux ont dévoyé beaucoup de peuples ignorants par leurs faux enseignements, en semant les graines de la haine. Ils ont implanté une foi qu’ils ont largement inventée, en lui donnant le nom d’islam, une foi où l’on trouve la haine, la violence, l’obscurantisme, la négation de toute valeur à la vie humaine. Ils font l’éloge des effusions de sang au nom de l’islam, répandant la haine à l’égard des chrétiens, des Juifs, et même des autres musulmans. Incontestablement, leurs adeptes, éloignés de l’amour, égarés, ne sont pas des musulmans mais des fanatiques et des radicaux.
Nous autres musulmans, cessons de pointer les autres du doigt quand il s’agit de nos problèmes. Il est temps que le monde musulman prenne ses responsabilités et qu’il réfléchisse aux raisons qui ont conduit à de si horribles méfaits en son sein. Pourquoi le sang y coule-t-il autant ? Les superstitions, les fausses nouveautés, les traditions locales et le fanatisme ont remplacé le Coran dans certains pays islamiques ; leur religiosité est extrêmement artificielle. Il faut en finir avec la haine, et les musulmans doivent embrasser le véritable esprit du Coran, qui est amour, compassion, et fraternité avec tous.
Sinem Tezyapar est une journaliste turque, spécialiste des questions politiques et religieuses. Elle est aussi productrice dans un réseau de TV turc
Titre original : Muslims, stop blaming Israel 
par Sinem Tezyapar pour JewishJournal.com le 11 septembre 2013 Traduction : Jean-Pierre Bensimon
Stop au tout anti-Israël !
François Hollande a reconduit à l’identique la politique de confrontation d’Israël de ses prédécesseurs. Mais dans une conjoncture menaçante comme jamais, si cette politique est encore plus injustifiable qu’auparavant  vis-à-vis d’Israël, elle fait aussi courir des risques sérieux à l’unité nationale.
Avec Hollande, la France a voté pour l’État palestinien observateur à l’ONU; elle vient de donner en 30 mn son suffrage à six résolutions anti-israéliennes biaisées de l’UNESCO. Elle a été l’un des fers de lance des « lignes directrices » européennes qui menacent l’État juif d’un boycott financier, technologique, universitaire et culturel, et qui envisagent même de l’étendre au monde entier. Elle participe au financement d’une pléiade d’ONG qui font un travail de sape de l’intérieur d’Israël et salissent son l’image au plan international. Une diplomate participe en zone C, sous administration israélienne, à un commando qui vient en découdre avec l’armée. Elle exprime sa haine par un coup de poing au visage d’un soldat, qui va rester célèbre.
La France de François Hollande offre un soutien quasi total à Mahmoud Abbas, politique, diplomatique et financier. Elle reste indifférente à ses appels à célébrer les terroristes les plus sanguinaires, à l’incitation à la haine contre Israël et les Juifs qu’il tolère, et à son projet d’un État judenrein.
Il faut renouveler notre vision du Proche-Orient. Observons l’action de Poutine. Pourquoi soutient-il si obstinément le régime Assad? Les observateurs perspicaces l’ont compris, ses motifs sont avant tout intérieurs. Au défi d’une démographie musulmane galopante, Poutine veut prévenir la contamination de son pays par les métastases jihadistes venant du sud. Il veut la défaite du jihad et de l’idéologie qui le sous-tend, quelque soit l’endroit où il se trouve, pour épargner la contagion et une guerre civile à son pays.
La France devrait bien réfléchir. Elle joue aujourd’hui à fond la carte de l’intégrisme (saoudien, égyptien, qatari), et par ricochet la carte palestinienne et le « bashing » infernal d’Israël, dans le but d’élargir son influence dans le monde arabe.
Ce que doit prendre en compte l’Élysée, c’est qu’il y a une contrepartie au soutien à l’intégrisme arabe contemporain. Il investit le pays favorable en offrant une image avenante. Il fait glisser progressivement la minorité arabo-musulmane autochtone vers un radicalisme religieux qui la dresse inéluctablement contre la République, son ordre et ses valeurs.
Il faut craindre très fort que par un effet boomerang, la quête éperdue des faveurs d’un monde arabe dévoré par un fanatisme religieux sectaire et guerrier, ne se transforme en une montée des antagonismes ethniques en France, dont l’essor du Front National est l’une des manifestations.

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