vendredi 24 mai 2013

Ces réalisateurs inconnus révélés par le Festival de Cannes 2013....


Cannes a lancé la carrière de grands cinéastes jusque-là inconnus du grand public. Après Soderbergh, Lelouch ou Vinterberg, ce sera le cas, cette année, d'Arnaud des Pallières avec Michael Kohlhaas

1966 Un Homme et une femme


Quand Claude Lelouch propose Un homme et une femme pour Cannes, il est dans ses petits souliers. Car l'année précédente, avec Les grands moments, il avait reçu une réponse cinglante du patron du comité de sélection: "Comment avez-vous le culot de nous envoyer une merde pareille? " Pour Lelouch, ce fut le coup de grâce... Alors, ce soir-là, il prit sa voiture et fonça, pied au plancher, vers Deauville. Au petit matin, réveillé par le soleil levant, il vit, sur la plage, une jeune femme, un enfant et un chien. Et cette image lui donna l'idée d'Un homme et une femme,son film de la dernière chance, qui décrocha bel et bien une sélection sur la Croisette. Face au Docteur Jivago, de David LeanFalstaff, d'Orson Welles, ou La religieuse, deJacques Rivette, il remporte le grand prix ex aequo. La carrière du film est lancée. Et avec plus de quatre millions d'entrées en France et une pluie de récompenses - dont deux Oscars: scénario et film étranger -, le destin de Lelouch a été à jamais bouleversé. 

1989 Sexe, mensonge et vidéo


Quand il débarque à Cannes avec son premier long, Steven Soderbergh, âgé de 26 ans, est un inconnu. Certes, il a triomphé, en janvier, à Sundance mais le Festival cher à Redford n'a pas, à cette époque, l'exposition qui est la sienne aujourd'hui. Sa présence dans la sélection américaine, entre Spike Lee (révélé par Nola Darling n'en fait qu'à sa tête), Hugh Hudson (qui avait triomphé sur la Croisette avec Les chariots de feu) et Jim Jarmusch (culte depuis Stranger Than Paradise), ne suscite donc rien de plus qu'une curiosité polie. Présenté le premier week-end, il est écrasé médiatiquement par Meryl Streep venue défendre Un cri dans la nuit. Et, même si la rumeur qui suit sa projection est flatteuse, les paris se portent plutôt sur Le temps des gitansTrop belle pour toi ou Cinema Paradiso. Mais le jury de Wenders crée la surprise en primant Sexe, mensonges et vidéo. Doublement. Palme d'or et prix d'interprétation pour James Spader. Du jamais vu depuis Le salaire de la peur et Charles Vanel en 1953. Spike Lee accuse Wenders de racisme pour avoir snobé son Do the Right Thing. Et Soderbergh quitte définitivement ses habits d'inconnu. 


1998 Festen


Quand il débarque à Cannes, Thomas Vinterberg est éclipsé par son compatriote et camarade Lars von Trier, qui, deux ans après Breaking the Waves, revient avec Les idiots. Tous deux ont tourné leur film selon le principe du Dogme, qui passe alors à la postérité: tournage en extérieurs sans maquillage ni trucage, son direct... Mais alors que son illustre aîné se voit rejeté, Vinterberg embrase la Croisette. Le jour de sa présentation, son règlement de comptes en famille fait de l'ombre à la venue de Bruce Willis pour un montage de cinquante minutes d'Armageddon. Et Scorsese lui accorde le prix du jury. Une récompense qui se révélera lourde à porter: Vinterberg peinera à confirmer les espoirs placés en lui. Jusqu'à La chasse, qui a valu un prix d'interprétation à Mads Mikkelsen, l'an passé. 

1998 La vie rêvée des anges


Quand il débarque à Cannes, Erick Zonca détonne dans une sélection française riche en cinéastes confirmés: Miller (La classe de neige),Chéreau (Ceux qui m'aiment prendront le train)et Jacquot (L'école de la chair). Sa Vie rêvée des anges est même le seul premier long de toute la compétition. Projeté le même jour que La vie est belle, de Benigni, il avait tout pour passer inaperçu. Face à la "Palme du coeur", Zonca réussit pourtant à faire entendre sa petite musique, confirme le talent d'Élodie Bouchez et révèle Natacha Régnier. Toutes deux repartiront avec le prix d'interprétation. Une rampe de lancement qui conduira La vie rêvée des anges à remporter trois Césars, dont celui du meilleur film. Mais ce succès paralysera son réalisateur qui restera dix ans sans tourner avant Julia, sélectionné lui aussi à Cannes, mais injustement reparti bredouille. Depuis, on attend impatiemment de ses nouvelles... 


2013 Michael Kohlhaas


Quand il va débarquer à Cannes, des Pallières ne suscitera pas de mouvement de foule. Rares sont ceux qui ont entendu parler de celui qui, depuis Drancy Avenir, a construit une oeuvre exigeante saluée par la critique mais loin du grand public. La rumeur évoque un film violent et fascinant. Mais Cannes est une arme à double tranchant. Maillot (Nos vies heureuses) ouRochant (Les patriotes) peuvent témoigner que le Festival peut aussi briser le destin d'un film. 

En savoir plus 


http://www.lexpress.fr/culture/cinema/cannes-2013-les-realisateurs-inconnus-dont-la-carriere-a-ete-lancee-au-festival_1250903.html?xtor=EPR-181-[XPR_Quotidienne]-20130524--151652842@245138427-20130524141911#hFcbqXmGAXACmr1D.99 

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