lundi 16 décembre 2013

L'agressivité...

L'agressivité

PSYCHOLOGIE
L'origine du mot peut paraitre surprenante. Elle nous vient du latin " aggredior ", aller vers; ce terme était employé en médecine pour définir le mouvement de reptation qu'effectue le bébé lors de sa naissance vers le sein nourricier…

L'agredior revêt là le sens positif d'instinct de survie ; il s'agit d'une pulsion vitale.
Mais bien vite celui-ci prend un sens plus négatif de conquête, de défense de territoire, au détriment, généralement, du plus faible.

LES FACTEURS DECLANCHANTS
Ne vous est-il jamais arrivé de vous faire insulter, bousculer par un proche ou un parfait inconnu ? Ou, à l'inverse, de vous emporter, de manquer de respect, de crier etc ? En famille, dans la rue, au travail, l'agressivité est partout et surtout elle semble redoutablement contagieuse.
Est-elle pourtant une réponse reconnue aux aléas et aux frustrations de notre vie
Toutes sortes d'études démontrent que l'agressivité est un comportement omniprésent dans toutes les espèces du monde animal ce qui tend à la légitimer, elle est une manifestation naturelle des êtres vivants.
On la retrouve dans:
l'instinct de survie, quand elle permet de se défendre ;
l'instinct de reproduction, suscitant la concurrence entre mâles ;
l'instinct parental, lorsqu'un animal protège ses descendants.
Il est donc évident et juste de la retrouver dans le quotidien de l'humain.

Pourtant les victimes, qui en d'autres temps s'y adonnent également, s'en plaignent, et les medias se font régulièrement les échos d'évènements violents, d'altercations, de dégradations commises par des individus, isolés ou en bande. Ces agressions fleurissent ( le mot est bien mal approprié) dans le milieux familial, scolaire, sportif, politique, religieux, communautaire ou autres, donnant lieu à de nombreux procès, prouvant par là que la violence, a, tout de même, ses limites d'acceptabilité.


Force est de constater que tout est agression dans la vie en commençant par la naissance, dans le sang et les larmes, jusqu'à la mort, qui n'est pas l'évènement le plus réjouissant de notre existence faite de conflits incessants.
La faim est une agression soulignée par les pleurs de l'enfant des son jeune âge, le froid, puis plus tard le non éducatif, la rencontre d'autres personnalités, les épreuves du système scolaire, les mauvaises notes, les déceptions amoureuses, les deuils etc etc.

Pourtant personne ne peut être protégé contre l'intrusion de ces violences qui, dans leur normalité paraissent pleinement pédagogiques. Les chutes de l'apprenti marcheur lui seront bénéfiques, au même titre que les " non " parentaux. Pour schématiser, nous pouvons dire que toute difficulté, tout échec, devient une agression imposant un combat pour progresser. 
Préserver un enfant de tout contact avec les agressions continuelles dans une bulle protectrice de satisfaction permanente (tendance actuelle commercialement soutenue…) créé des monstres pathologiquement égocentristes, revendiquant le droit à tout et éternellement insatisfait. Ces perpétuels frustrés clameront leur victimisation résultant du refus de l'agression fondée du " non ", parental, social, professionnel etc.
Il y a donc des agressions légitimes, naturelles, celles que la vie nous impose favorisant notre adaptabilité et notre développement. Nous pourrions les appeler " agressions vitales ".
La seule réponse positive à ces intrusions perturbantes, consiste en l'accompagnement face à elles, de l'enfant afin de lui permettre une fois adulte, de les assimiler puisqu'elles escorteront inéluctablement chacun de ses pas.
Malheureusement il est une autre réaction aux agressions vitales, négative celle-ci, qui semble prévaloir chez l'humain. Retourner l'agression reçue, sur son auteur, ou un bouc émissaire quelconque (parfois sois même), par une plus forte agression.
L'évènement perturbateur mal compris, mal assimilé des l'enfance par absence d'accompagnement parental, provoquera des réactions violentes de plus en plus dévastatrices au fil des années. Il est inutile de dresser la liste détaillée tous les drames liés à ces réactions démesurées relatés par les médias, insultes, coups, incendies, dégradations, meurtres, suicides (auto agression).
Certains individus vont jusqu'à se regrouper pour conforter leur agressivité qui s'en trouve ainsi accrue ; les journalistes parlent alors de " phénomène de bande". L'agressivité se nourrit d'agressivité, celle des réponses reçues mais aussi du milieu ou de l' entourage proche.

Si l'exemple de l'ethnologue JB Calhom a démontré que les rats placés en situation de surpopulation développaient une hyper agressivité, l'espace étant une ressource à s'accaparer et à défendre, l'expérience transposée aux humains démontre qu'elle provient dans ce cas de la trop grande multiplication des inter-réactions sociales. Trop d'échanges avec un grand nombre d'individus différents nuiraient aux relations sereines…Quand on songe à l'accroissement inouï d'informations reçues et échangées depuis quelques décennies….
L'humain ne nait pas agressif, il le devient au travers de mauvaises réponses aux évènements naturels de la vie.
Mais l'agressivité est aussi contagieuse comme si nous portions en nous la loi du talion. Nous répondons à la violence par la violence. Le jeune enfant rend très vite, par imitation, la petite tape parentale sur celui qui lui a donné mais aussi sur ses jouets ou ses camarades de crèche.
De même une réponse agressive fait souvent suite à une question " paraissant agressive ", source parfois d'une escalade verbale pouvant aller jusqu'à la violence physique. La donnée " paraissant agressive " est un élément supplémentaire non négligeable dans la détérioration d'un échange. Certains sentiments de culpabilité, certains complexes peuvent nous mettre dans un état permanant de surtension renvoyant l'image d'un hérisson ou d'un quelconque fauve prêt à sortir illico ses griffes à la moindre remarque, fut-elle aimable. L'agressivité n'est que le révélateur de troubles parfois profonds et ignorés.
Bien sur l'agressif trouvera une justification dans sa réaction à une colère. Or le sentiment de colère peut être une réponse parfaitement appropriée, absolument saine, elle est comparable à la douleur ressentie suite à un coup reçu. Mais seule, l'expression de celle-ci peut être agressive ou non. En conséquence il est des plus utile d'apprendre à apprivoiser cette colère car elle est assurément un bien mauvais maître.
 
APPORTER UNE REPONSE

Face à l'agressivité de l'enfant :
Garder son calme, l'agressivité se nourrissant d'agressivité nous ne ferions que la développer et la légitimer;
En comprendre les raisons en lui demandant, frustration (d'un refus), sentiment d'abandon, fatigue, jalousie…;
Instaurer très tôt la règle : on ne fait jamais de mal aux autres (à nous de montrer l'exemple);
Apporter une punition adaptée après explications et réparation (excuses, rangement..) mettre au coin un enfant 1 minute par tranche d'année ( le temps n'a pas la même valeur pour un enfant);
Lui offrir ensuite le câlin du pardon définitif. Oublier ce geste peut avoir la pire des conséquences sur l'équilibre affectif de l'enfant.

Face à l'agressivité d'un l'adulte:
Elle peut se manifester sous plusieurs formes, moquerie, ironie, harcèlement, cris…
Garder son calme en proclamant son refus de celle-ci " je comprends que tu sois en colère après moi parce que… mais je n'accepte pas que tu me parles sur ce ton "
En comprendre, avec son auteur les raisons, (craintes, déceptions, complexes etc).
Trouver ensemble la résolution du problème en cause.

Face à ma propre agressivité :
L'agressif ne s'excuse jamais car il est très difficile de reconnaitre sa propre agressivité, l'entourage seul peut avoir le courage de nous la révéler…Si on vous le signale c'est une réalité quelles que soient vos dénégations.
Il ne s'agit ni de la nier, ni de la refouler mais de la gérer en acceptant de considérer les causes parfois anciennes de notre souffrance personnelle : propre jugements, sentiment d'être mal aimée, mal considéré.



L AGRESSIVITE ? ELLE NE PASSERA PAS PAR MOI !

Ne plus répondre a l'agressivité par l'agressivité face à :


Un patron obtus et explosif
Une belle mère hyper-protectrice
Un collegue sinistre et hostile
Un voisin irracible
Un employé revendicatif
Un vendeur envahisant
Un conjoint hypersensible à la moindre contrariété
Un ado en pleine crise
Un client méfiant ou en colère
Un enfant désobéissant

L'agressif a donc des raisons, liées à son parcours: éducation autoritaire, humiliante, abandon, échec mal vécu…S'avouer et avouer aux autres cette agressivité et ses causes est un grand pas vers l'acceptation et la guérison.
Voilà donc un défaut " révélateur du vécu " qui peut, si on s'exerce à l'analyser, permettre un travail réparateur de bien des blessures anciennes et oubliées. Un baume d'acceptation versé sur celles-ci limeront griffes et ongles pour ne laisser plus apparaitre que la douce fourrure du fauve humanisé.

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