vendredi 1 novembre 2013

PSG-Qatar : les dessous d'un mariage qui rapporte gros...


Le club parisien a noué un partenariat inédit avec l'office de tourisme qatarien qui va lui rapporter environ 600 millions d'euros sur quatre ans. Les acteurs s'expriment pour la première fois.

Un partenariat innovant, aspirant à la promotion d'un pays plutôt que celle d'une marque. C'est celui qui lie officiellement, depuis la saison 2011-2012, Qatar Tourism Authority (QTA) au Paris Saint-Germain, nouveau mastodonte du football européen. Pour incarner publiquement cette association, une campagne publicitaire va être lancée en novembre dans Paris avec une série d'affiches événementielles mettant en scène les joueurs parisiens avec, en fond, Doha, la capitale du Qatar. Réunis à Paris mardi, le directeur général délégué du club parisien Jean-Claude Blanc et Rashed al-Qurese, directeur marketing et promotion de QTA, se sont confiés en exclusivité au Figaro.
«C'est un contrat nouveau, une association nouvelle entre une marque mondiale de sport qu'est devenu le Paris Saint-Germain, et un pays, le Qatar, qui a l'ambition de devenir une destination touristique de premier plan grâce aux deux leviers que réunit de façon unique le Paris SG : la puissance médiatique du football et l'image prestigieuse de la ville de Paris, décrypte Jean-Claude Blanc. L'enjeu pour le Qatar, c'est de bâtir un secteur économique de plus de 10 milliards de dollars en matière de tourisme. En tant que partenaire, nous apportons notre pierre à l'édifice en faisant connaître une destination touristique encore méconnue
Un tourisme à développer
Le Qatar, premier exportateur de gaz naturel liquéfié, a comme objectif d'attirer 7 millions de visiteurs en 2030. Ils sont 1,2 million aujourd'hui. Pour Rashed al-Qurese, «le tourisme est essentiel pour le pays afin de diversifier son économie. Le but est d'augmenter de 30 % le nombre de touristes des régions proches et de 10 % les internationaux. En s'associant au Paris Saint-Germain, nous nous associons également à l'image de Paris. Un bureau QTA a été ouvert dans la capitale en septembre.»
Pour la troisième saison consécutive, les joueurs et l'encadrement de l'équipe parisienne effectueront leur stage d'hiver annuel à Doha, profitant notamment du centre d'entraînement high-tech l'Aspire Zone, et disputeront un match de gala le 2 janvier contre le Real Madrid. 
«Nous allons continuer à bénéficier de cette association pour toucher un nombre de fans importants au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Nous allons notamment ouvrir deux boutiques Paris Saint-Germain à Doha, l'une à l'aéroport et une au Villagio Mall», révèle le directeur général parisien.
Ce contrat inédit devrait rapporter au PSG au moins 150 millions d'euros par saison pendant quatre ans. Le montant du partenariat s'élèverait cette saison à 200 M€, soit 50 % des ressources escomptées cette année (environ 393 M€ de revenus estimés). «C'est un contrat progressif, poursuit Blanc. Ces montants importants permettent d'accélérer notre développement en grandissant très vite. Des montants justifiés par le retour que reçoit le Qatar.» 
Ce contrat constitue la pierre angulaire de la stratégie d'augmentation des recettes dans le cadre du fair-play financier. Entré en vigueur cette saison, ce système impose aux clubs européens de mettre leurs recettes au niveau de leurs dépenses. Des grands clubs, comme le Bayern Munich, ont publiquement émis des doutes sur cette association en pointant l'existence de «parties liées», puisque QTA dépend de l'État du Qatar, qui est aussi l'actionnaire de QSI, le fonds d'investissement propriétaire du PSG.
«Un fonds d'investissement n'a pas la même logique que QTA, coupe Jean-Claude Blanc. Ce sont deux entités différentes. Les critiques viennent plutôt de grands clubs qui veulent se protéger de la concurrence de nouveaux venus qui se développent pour devenir des grandes marques.» 
Le DG se veut d'ailleurs «serein» avant de présenter son dossier devant l'UEFA. «Les pays ont autant d'intérêt que les marques à se servir de l'image d'un club de football de renommée mondiale. Cette association s'avère plus rentable qu'organiser un grand événement ou de porter une candidature olympique. Personne ne s'étonne de voir la Corée du Sud dépenser plus de 600 millions de dollars pour accueillir les JO d'hiver avant même de construire pour plusieurs milliards de dollars d'infrastructures…» En choisissant le PSG, QTA s'est également lié au club de handball parisien sur lequel il s'appuiera pour promouvoir les championnats du monde de hand qu'il organisera en 2015.
La Coupe du monde 2022 est évidemment en ligne de mire. Et ce ne sont pas les récentes polémiques autour de l'organisation de l'événement (44 travailleurs népalais morts cet été sur les chantiers qatariens, NDLR), qui vont freiner l'ambitieux pays. «Nous sommes au courant des récentes accusations. Je peux vous assurer que les autorités du pays les prennent très au sérieux, répond Rashed al-Qurese. Le Qatar est un pays qui s'est développé très rapidement en dix ans quand certains mettent trente ans. Nous serons prêts pour 2022.» 

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