Il a commencé le cinéma auprès de Sacha Guitry. Georges Lautner a été son second assistant réalisateur en 1949. Il voulait d'abord être comédien, mais sa grande timidité l'a poussé à embrasser le métier de réalisateur dès les années 1950. Comédies, films d'espionnage et d'aventure ont marqué ses 35 ans de carrière dans le 7e art.
Les Tontons flingueurs (1963)
C'est le film culte de sa carrière. Les Tontons flingueurs marquent la première collaboration entre Georges Lautner et le scénariste et dialoguiste Michel Audiard. Ils réaliseront treize autres films ensemble dont Le Professionnel (1981), leur plus grand succès. Si, pour beaucoup, la comédie est une référence, elle a reçu un accueil mitigé lors de sa sortie. La presse la trouvait trop caricaturale et à peine divertissante. Michel Audiard a apporté son lot de répliques mémorables que le public connaît aujourd'hui par cœur:
Marche ou crève (1958)
Son premier film, La Môme aux boutons (1958), est un échec commercial que Georges Lautner préfère oublier. Il considèreMarche ou crève, réalisé l'année suivante, comme son tout premier long métrage. Cette histoire d'espionnage séduit le public et permet d'amortir le fiasco de La Môme aux boutons.
Le Septième Juré (1961)
Georges Lautner retrouve l'acteur Bernard Blier (Marche ou crève) sur le tournage du Septième Juré. Un pharmacien étrangle sa femme dans un bois. Alors qu'un innocent est accusé, le coupable se retrouve juré au procès de son propre crime. Blier et Lautner tourneront quatre films ensemble dont Les Tontons flingueurs .
Le Monocle noir (1961)
Encore une histoire d'agent secret. Tiré du roman policier de Colonel Rémy, le film avec Paul Meurisse a pour héros un ex-commandant français au monocle noir. Il se retrouve dans un manoir au milieu de nostalgiques du nazisme. L'adaptation est un vrai succès et aura deux suites: L'Œil du monocle (1962) et Le Monocle rit jaune (1964). Lautner n'aimait pourtant pas l'œuvre de Rémy qu'il jugeait trop sérieuse. Il réussit à convaincre les producteurs de supprimer les passages les plus sinistres et d'en faire une comédie policière.
«Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.»
«Mais dis donc, on est quand même pas venu pour beurrer des sandwichs.»
«Touche pas au grisbi salope!»
Les Barbouzes (1964)
On prend les mêmes et on recommence. Un an plus tard, Georges Lautner réunit à nouveau l'équipe des Tontons flingueurs (Michel Audiard, Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Albert Simonin) sur le tournage des Barbouzes, l'histoire de quatre espions prêts à tout pour obtenir des brevets d'armes top secret. Une nouvelle recrue rejoint le casting: Mireille Darc dont la plastique parfaite enflamme le public et la critique de l'époque.
Ne nous fâchons pas (1965)
Georges Lautner aime tourner entre amis. Il fait une fois de plus appel à Mireille Darc et Lino Ventura pour tourner cette énième comédie. Ventura joue un ancien gangster reconverti en armateur sur la Côte d'Azur. Il se retrouve embarquer dans une dernière magouille. Le film porte bien son nom. Le tournage a été source de conflits au sein de l'équipe. Lino Ventura s'est heurté aux scénaristes qui ne voulaient pas modifier son personnage comme il l'entendait. L'acteur refusait de tourner des scènes de baiser ou d'apparaître dévêtu. Il s'est même disputé avec Georges Lautner à propos de quelques scènes. Michel Audiard, le scénariste, a dû se déplacer sur la Côte d'Azur pour remanier l'histoire à la demande de Lino Ventura.
Le Pacha (1968)
Avec Le Pacha, Jean Gabin tourne enfin avec Georges Lautner. L'acteur était pressenti pour jouer dans Les Tontons flingueurs, mais Lautner avait insisté pour que Lino Ventura ait le rôle. Gabin incarne le commissaire Joss, touché par la mort de son collègue Gouvion lors d'un hold-up. Il invente alors un stratagème pour venger son ami. Un réplique de Joss à Gouvion restera dans les annales du cinéma: «Le jour où on mettra les cons en orbite, t'arrêteras pas de tourner.»
Flic ou Voyou (1979)
Grâce à Georges Lautner, Jean-Paul Belmondo dépasse pour la première fois de sa carrière le million d'entrées (Paris et périphérie). Dans Flic ou voyou, la première collaboration entre l'acteur et le réalisateur, il interprète un flic de la police des polices aux manières expéditives. Le film d'action fut un tel triomphe que Lautner réunit la même fine équipe sur Le Guignolo (1980), lui aussi un succès.
Le Professionnel (1981)
Ce troisième film avec Bebel est un carton en termes d'audiences. Plus de 5 millions de spectateurs se sont déplacés pour cette histoire, celle d'un agent des services secrets français charger d'exécuter le président du Malagawi. Pourtant, Michel Audiard n'a pas donné le meilleur de lui-même sur le scénario. Très occupé par le script de Garde à vue, il négligea totalement Le Professionnel. L'histoire est remaniée par Francis Veber (scénariste du Grand Blond avec une chaussure noire, de La Cage aux folles…). Michel Audiard a même refusé d'apparaître au générique, préférant que son fils,Jacques Audiard (alors scénariste), soit crédité à sa place.
L'Inconnu dans la maison (1992)
La seconde moitié des années 1980 marque la fin de sa collaboration avec Michel Audiard (décédé en 1985). Sa carrière oscille entre succès et échecs commerciaux. En 1986, il tourne La Vie dissolue, avec l'équipe du Splendid et réalise un drame plein de suspens avec Patrick Bruel dans le rôle principal (La Maison assassinée, 1987). En 1992, il met fin à sa carrière. Jean-Paul Belmondo, l'acteur de ses plus grands succès, accompagne ses derniers pas derrière la caméra.
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