dimanche 27 octobre 2013

Obésité : un anticorps trouble la régulation de l'appétit...


Les obèses ont dans le sang des immunoglobulines qui viennent protéger l'hormone de la faim, la ghréline. Celle-ci peut ainsi agir plus longuement sur le cerveau pour stimuler l'appétit.
De nombreuses formes d'obésité sont liées à une prise alimentaire trop importante appelée hyperphagie. Que ce dérèglement soit d'origine psychologique, génétique ou environnementale, les mécanismes physiologiques à l'œuvre restent mal connus. 
Des chercheurs de l'unité INSERM «Nutrition, inflammation et dysfonction de l'axe intestin-cerveau» de l'Université de Rouen pensent qu'un anticorps présent dans le sang joue un rôle clé. Avec des collègues japonais de l'université de Kagoshima, ils présentent leur théorie, étayée par des expériences menées sur des souris, dans un article publié vendredi dans la revueNature Communications.
En théorie, après une période de surabondance alimentaire, un système complexe de régulation de l'appétit doit conduire une personne «normale» à manger moins. 
Chez beaucoup de personnes obèses, ce mécanisme semble défectueux: alors que le rapport entre réserves et besoins est déjà très déséquilibré, ils continuent à ressentir une grande sensation de faim. 
Pourtant on ne retrouve pas dans leur sang, comme on aurait pu s'y attendre, de taux plus important de ghréline, l'hormone de la faim qui agit sur l'hypothalamus pour stimuler l'appétit. Ce taux est même parfois légèrement plus bas que la normale. Une situation tout à fait paradoxale.

La flore intestinale probablement impliquée...


Un type d'anticorps présent dans le sang, les immunoglobulines, permettraient d'apporter une réponse élégante à cette apparente énigme. Ces molécules ont en effet «des propriétés différentes chez les patients obèses», explique Sergueï Fetissov, principal auteur de l'étude. «Elles ont une «attirance» plus forte pour la ghréline que celles observées chez des sujets de poids normal ou chez des patients anorexiques. 
Cette différence d'«affinité» conduirait à transporter un plus grand nombre de ces hormones de la faim vers le cerveau, stimulant ainsi la prise alimentaire des malades.
Les chercheurs ont pu s'en convaincre en injectant chez des souris «normales» des immunoglobulines de personnes ou de souris obèses. Cette manipulation a immédiatement conduit les cobayes à augmenter leur prise alimentaire.
Si les chercheurs ont probablement identifié l'un des mécanismes de dérégulation de l'appétit, ces derniers restent complexes. Les immunoglobulines agissent par exemple sur d'autres hormones liées aux sensations de satiété ou d'anxiété. Sans oublier que la flore, ou microbiote, intestinal joue probablement un rôle-clé dans ces phénomènes
Le «cerveau de l'estomac», un ensemble de neurones situés dans le système digestif dont il a été prouvé qu'une alimentation trop riche et trop grasse pendant l'enfance perturbait le développement, pourrait lui aussi intervenir dans ces processus.

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