EN IMAGES - La plus emblématique des actrices françaises fête ses soixante-dix printemps le 22 octobre. Au cours de sa carrière, elle a travaillé avec les plus grands réalisateurs. Le Figaroa choisi, parmi les 140 films auxquels elle a participé, les œuvres qui ont marqué un tournant de son parcours de comédienne.
Le Vice et la Vertu de Roger Vadim en 1963
Vadim est un Pygmalion. Après Brigitte Bardot Et Dieu… créa la femme en 1956, après Annette Stroyberg dans Les Liaisons dangereuses en 1960, le jeune réalisateur fait tourner sa troisième épouse, Catherine Deneuve, dans Le Vice et la Vertu. Les Liaisons étaient inspirées de Choderlos de Laclos, Le Vice, du Marquis de Sade. Quant à la jeune Catherine, elle incarna la vertu. Ce n'était qu'un début.
La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau en 1965
Elle est formidable dans ce rôle de jeune châtelaine insouciante perdue dans la Seconde Guerre mondiale. Elle est face à Philippe Noiret, qui a un don pour magnifier les plus jolies femmes. Souvenez-vous du duo qu'il forme avec Romy Schneider dans Le Vieux Fusil. Rappeneau lui redonnera un personnage de séductrice quasi indomptable dans Le Sauvage quelques années plus tard.
Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy en 1967
Elles étaient deux sœurs presque jumelles. Françoise Dorléac avait un an de plus que Catherine. Les deux sœurs s'adoraient. Le destin a volé la destinée de l'aînée au détour d'un carrefour près de Nice en 1967. C'est le plus grand mérite de Demy que d'avoir immortalisé à jamais cette belle amitié fraternelle.
Belle de jour de Luis Bunuel en 1967
Après avoir incarné la vertu avec Vadim, elle est une bourgeoise qui se prostitue avec Bunuel. Adapté du roman de Joseph Kessel, cette histoire sulfureuse est à marquer d'une pierre blanche dans la carrière de Deneuve. Après ce film, les réalisateurs sauront qu'elle est capable de tout jouer. D'ailleurs quelques mois plus tard, elle devient virginale en Anne de Clécy dans Benjamin ou les Mémoires d'un puceau.
La Sirène du Mississippi de François Truffaut en 1969
Catherine Deneuve fait tourner la tête à un monstre sacré. Jean-Paul Belmondo, empoisonné à petit feu par la perverse Marion, l'avoue à la fin du film: «Te regarder est une joie… Une joie et une souffrance.» Il fallait le charme acidulé de Deneuve pour faire croire au scénario. On y a cru.
Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau en 1975
En 1969 elle affronte donc Belmondo, en 1972 c'est Delon dans Un Flic, de Melville. En 1975, c'est au tour d'Yves Montand. C'est le temps béni où les réalisateurs peuvent bâtir un pitch autour des vedettes. Dans Le Sauvage, de Rappeneau, elle incarne une ravissante «emmerdeuse» incroyablement convaincante. On finit par envier Yves Montand.
Le Dernier Métro de François Truffaut en 1980
Marion Steiner aime son mari et le théâtre. Les temps sont troublés. Nous sommes pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands à Paris contrôlent tout. Tout, sauf l'amour. Deneuve tombe donc amoureuse d'un Gérard Depardieu alors au faîte de son talent. Le film et les deux acteurs seront césarisés. L'un des plus grands succès de Truffaut.
Les Prédateurs de Tony Scott en 1983
Star nationale incontestable et incontestée, Deneuve s'est assez peu exportée. Les Prédateurs, de Tony Scott, est l'exception qui confirme la règle. Malgré une distribution prestigieuse - David Bowie et Susan Sarandon -, le film fut un échec à sa sortie. Avec le recul du temps, les cinéphiles lui ont redonné des lettres de noblesse.
Dancer in the Dark de Lars von Trier en 2000
Une partie du talent de Deneuve réside dans sa capacité intuitive à deviner les aléas de l'air du temps. Dans Dancer in the Dark, elle travaille pour Lars von Trier, l'un des réalisateurs les plus en vus de ce début de siècle. Elle a aussi eu un coup de cœur pour Björk, la jeune diva islandaise.
Potiche de François Ozon en 2010
Deneuve dans la peau de Jacqueline Maillan? Ce prodige, la grande actrice l'a réalisé. Catherine fait de l'anti-Deneuve. Les cinéphiles ont apprécié à sa juste valeur cette prouesse d'acteur. La présence de Depardieu et de Luchini a certainement participé de la réussite de Potiche.
Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot en 2013
À l'âge d'être grand-mère, Deneuve séduit encore. L'histoire qu'Emmanuelle Bercot a construite sur mesure pour l'actrice a été très positivement saluée par la critique. Elle s'en va est pour mémoire le 137e film de Deneuve.
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