Un mémorial «Aron Jean-Marie Lustiger» est inauguré ce mercredi en Israël, dans le monastère d'Abu Gosh, à deux pas de Jérusalem, en présence d'une importante délégation de personnalités catholiques et juives.
Grande figure du catholicisme, le cardinal Jean-Marie Lustiger, ancien archevêque de Paris, mort en 2007, était né juif en 1926. Il s'est converti au christianisme, mais n'avait jamais renié sa foi d'origine. Ainsi, expliquait-il: «Je suis né juif, j'ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les apôtres. J'ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre et Saint Jean l'apôtre, Sainte Marie, pleine de grâces. “Rien n'est impossible à Dieu” Luc 2».
Ce testament du cardinal Lustiger est gravé à jamais sur une stèle d'un «mémorial Aron Jean-Marie Lustiger» inauguré dans la matinée de mercredi dans les jardins du monastère bénédictin d'Abu Gosh, près de Jérusalem. En Israël, ce monastère qui appartient au domaine national français joue un rôle important dans le dialogue entre catholiques et juifs. Quand il le pouvait, le cardinal Lustiger, familier de cette communauté monastique, aimait s'y rendre en retraite spirituelle. Richard Prasquier, Président d'honneur du CRIF, est à l'origine de l'hommage qui lui est rendu...
Grande figure du catholicisme, le cardinal Jean-Marie Lustiger, ancien archevêque de Paris, mort en 2007, était né juif en 1926. Il s'est converti au christianisme, mais n'avait jamais renié sa foi d'origine. Ainsi, expliquait-il: «Je suis né juif, j'ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les apôtres. J'ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre et saint Jean l'apôtre, Sainte Marie, pleine de grâces. “Rien n'est impossible à Dieu” Luc 2»
Ce testament du cardinal Lustiger est gravé à jamais sur une stèle d'un «mémorial Aron Jean-Marie Lustiger» inauguré dans la matinée de mercredi dans les jardins du monastère bénédictin d'Abu Gosh, près de Jérusalem. En Israël, ce monastère qui appartient au domaine national français joue un rôle important dans le dialogue entre catholiques et juifs. Quand il le pouvait, le cardinal Lustiger, familier de cette communauté monastique, aimait s'y rendre en retraite spirituelle.
Double culture
L'initiative de ce mémorial, dessiné par le cabinet d'architecte israélien Efrat Kovalsky Architect, revient à Richard Prasquier, président d'honneur du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). Pour lui, «ce mémorial répond à la volonté des juifs d'honorer le cardinal». Ce qui explique que le nom de Richard Prasquier est également inscrit sur la même stèle, suivi de cette sobre mention: «à la mémoire de celui qui par sa place unique contribua au rapprochement entre juifs et catholiques».
De fait, tant en France qu'au Vatican où il fut l'un des cardinaux les plus proches de Jean-Paul II, le cardinal Jean-Marie Lustiger joua, par sa double culture - même s'il fut, pour cette raison, incompris par certains de part et d'autre - un rôle décisif pour réduire des incompréhensions historiques entre les deux religions, lever les malentendus, de façon à travailler à une lente réconciliation. Dans son dernier livre, La Promesse (éditions Parole et Silence), publié en 2002, le cardinal Lustiger expliqua les enjeux de cette vision et de cette vocation si particulières.
«Mémorial catholique, en terre juive, au milieu du peuple arabe»
Parti lundi de Paris sous la conduite du cardinal André Vingt-Trois, un groupe de 150 personnes impliquées dans le dialogue judéo-chrétien participe à la cérémonie. Le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, y est attendu, ainsi que le grand rabbin René Samuel Sirat et les autorités françaises présentes en Israël. En marge de ce pèlerinage, le cardinal Vingt-Trois a rencontré le rabbin Yaakov Ariel, grand rabbin de Ramat Gan, l'importante université Bar Ilan.
Avant de quitter Paris, l'archevêque de Paris a confié sur Radio Notre-Dame percevoir en ce mémorial «un mémorial catholique, en terre juive au milieu du peuple arabe» - Abu Gosh est un village arabe musulman en plein cœur d'Israël - et «le signe d'un espoir de paix». Car, a insisté le cardinal Vingt-Trois, «en créant de telles initiatives de paix, les responsables religieux font tout leur possible pour maintenir des liens entre les trois religions et éviter que le conflit ne se transforme en guerre de religion».
Tradition juive et israélienne
En mai 2000, un mémorial «Cardinal Decourtray», du nom de l'ancien archevêque de Lyon (1923-1994), situé sur un terrain de la ville de Jérusalem, avait été inauguré de la même manière. Il était né d'une initiative similaire de Théo Klein, ancien président du Crif.
Établir, sous la forme de petits jardins, de tels mémoriaux, est une tradition de la culture juive et israélienne pour honorer et assurer la transmission de la mémoire et du message de personnalités marquantes.
Le dialogue judéo-chrétien lancé par le concile Vatican II, fortement encouragé sous le pontificat de Jean-Paul II, confirmé sans aucune ambiguïté par Benoît XVI, est une des priorités du pontificat dupape François. En 2010, alors archevêque de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio a publié un passionnant et instructif dialogue avec le rabbin argentin Abraham Skorka, traduit cette année en français par les éditions Robert Laffont sous le titre Sur la Terre comme au Ciel.
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