Depuis plusieurs jours, Israël distribue à ses citoyens des masques à gaz, de peur que la situation en Syrie ne dégénère. Eytan Gilboa, expert en questions géostratégiques, revient sur ce risque.
Toujours en guerre avec la Syrie, Israël craint que la situation ne s'embrase si les Occidentaux mènent des frappes punitives contre le régime de Bachar el-Assad. L'éclairage de Eytan Gilboa, expert en questions géostratégiques à l'université Bar Ilan, près de Tel-Aviv.
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L'escalade du conflit syrien constitue-t-elle une menace immédiate pour Israël?
Je ne le pense pas. Le gouvernement adopte la bonne approche en soulignant qu'Israël n'a rien à voir avec ce conflit...mais qu'il procédera à des représailles massives s'il est attaqué. C'est vrai: si Damas tente quoi que ce soit contre nous, la riposte sera tellement sévère que le régime d'Assad n'y survivra pas.
En quelques secondes il serait rayé de la carte. Bachar sait qu'il s'agirait d'un suicide. Cela dit, je me base sur un raisonnement rationnel. Il est arrivé plus d'une fois que les dirigeants au Proche-Orient prennent des décisions allant contre leur intérêt. La probabilité que nous soyons pris pour cible n'est donc pas nulle.
Dans l'absolu, Israël a-t-il vraiment intérêt à une chute du régime Assad?
D'une certaine façon oui, car cela porterait un grave coup à l'alliance qui unit la Syrie à l'Iran et au Hezbollah libanais. Mais le revers de la médaille serait qu'il laisse la place à des groupes de djihadistes et d'islamistes radicaux.
Cela créerait une situation de chaos très dangereuse pour Israël. Si ce régime tombe, la communauté internationale doit vraiment oeuvrer à ce que la transition se fasse le plus possible dans la stabilité. Et des actions contre Al Qaïda seront sans doute nécessaires.
Comment décririez-vous l'atmosphère dans le pays?
Le gouvernement aurait dû ouvrir davantage de centres de distribution de masques à gaz pour éviter ces images de files d'attentes qui nourrissent l'anxiété. Mais la population est calme. Tout le monde sait que le pays est préparé, prêt à toute éventualité.
Le contexte n'a plus rien à voir avec la guerre du Kippour dont nous nous apprêtons à commémorer les 40 ans.
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