mercredi 17 juillet 2013

les lumières de Shabbat, Parashat Vaet'hanan 5773....


Parachat Vae''thanan

La foi !!!

L’enseignement de la foi ouvre sur deux voies d’accès, celle qui relève de la raison, de l’ordre de la pensée, de la réflexion et de l’argumentation, et celle de la vision intérieure, profonde et intime. La première permet à l’homme de connaître le créateur par le biais de la création de l’univers ; les merveilles qu’il recèle attestent de l’existence de celui qui les a appelées à la vie. 

Cette réflexion évoque la démarche première du patriarche Avraham. Nos Sages rapportent qu’à l’âge de trois ans Avraham reconnut son créateur. 

A la question : Qui a créé l’univers ? C’est l’astre solaire, se dit-il ; mais la nuit tombée, il comprit qu’il n’en était rien. Il se dit alors : c’est la lune entourée de tous ses serviteurs, les étoiles. Il se ravisa pour conclure après mûre réflexion, qu’en vérité il y a un créateur de l’univers et de tout ce qu’il renferme. 

C’est ce mode d’approche et d’analyse qu’adopte également l’auteur de l’ouvrage ‘’Le devoir des cœurs’’ pour étayer la foi sur base de preuves logiques qui attestent du créateur. En effet, ce maître a pensé : 

Est-il possible qu’une goutte d’encre tombe sur une feuille et que par le plus heureux des hasards, elle se répande de façon telle qu’elle se divise en lettres, en mots, en phrases pour donner corps à un exposé d’une parfaite harmonie ? Certes, cela serait utopique. 

Une page manuscrite impose à tout esprit doté de raison qu’elle n’est pas le fruit du hasard et qu’elle est certainement l’œuvre d’un homme. Il en va de même pour toutes les choses qui nous entourent.

 Leur présence et tout ce qui les compose, attestent indéniablement qu’elles sont le produit d’un créateur. Il en est de même , pourrait-on dire, de la foi en l’Eternel en ce qui concerne notre existence. Seul D… est doué d’une sagesse infinie, omniscient, éternel, etc ... Et par là même, nous ne pouvons concevoir que l’univers créé par D… soit venu à l’existence d’une façon inattendue, aléatoire , sans une attention et une conception premières bien réfléchies et dans un ordre précis. 

Les merveilles de ce monde racontent la gloire de l’œuvre de l’Eternel et manifestent d’une façon éclatante l’existence du créateur; et cependant la connaissance du créateur à partir de ce raisonnement demeure imparfaite, car fondée sur la raison uniquement, elle reste limitée. 

Par ailleurs, la grandeur de la divinité ne peut être mesurée sur base de la parcelle infime de la création que l’homme est en mesure d’atteindre. La grandeur divine est bien au delà de tout ce que l’homme peut saisir. 

Nos sages disent que le Saint béni soit-Il, a créé ce monde au moyen d’une seule lettre, la lettre hé. Ils tirent cela du verset qui dit :’’ki beyah Hachem tsour ‘olamim - c’est par ‘’yah’’= ‘’youd ‘’ et ‘’hé’’ que l’Eternel a façonné les mondes’’ . D’où nos Sages concluent que par la lettre youd, D… a créé le monde à venir, et par le hé, le monde ici-bas. 

Ainsi donc; deux des vingt-deux lettres de l’alphabet ont suffi pour créer l’univers dans lequel nous vivons. 

Nos sages nous font remarquer que la lettre ‘’hé’’ qui a présidé à la création de notre monde, est la lettre la plus facile à prononcer, à émettre parmi toutes les autres, parce qu’elle émane tout naturellement du souffle expiré, sans nul effort et dans le plus grand silence.

J’insiste encore en faisant valoir que, quand bien même l’homme est émerveillé par la splendeur et la magnificence de la création et qu’il porte son regard vers les hauteurs pour proclamer avec vénération ‘’séou marom enekhem our ou mi bara elé - ‘’ portez vers les hauteurs vos yeux et voyez qui a créé cela’’, il reste limité dans ses perceptions.


 Ainsi donc on ne peut se contenter d’une reconnaissance de l’Eternel à travers la découverte des merveilles de l’univers ; la foi doit être fondée sur une base plus élevée, elle procède d’une animation intérieure , intime de l’être. 

La foi fondée sur une logique bien étayée, confortée par la contemplation des éléments du monde créé, attestent de leur créateur. Cette approche appartient néanmoins à une logique , à une argutie qui s’appuie sur un principe d’ordre général pour en déduire la preuve d’une particularité. Ce qui n’est pas le cas de la croyance fondée sur une vision intérieure. Pour illustrer cela, prenons l’exemple de la loi relative à la restitution d’un objet perdu. 


Le propriétaire d’un livre perdu qui donne un signe distinctif de son livre tel que la présence d’un trou à telle page au niveau de telle ligne, prouve par là même qu’il en est le propriétaire et récupère son bien. C’est après avoir donné un signe incontestable que lui seul détient, que la restitution peut s’effectuer. 

Cependant quand bien même le signe distinctif constitue un élément de preuve irréfutable, celui-ci demeure néanmoins un élément particulier qui renseigne sur l’ensemble, soit une page x sur y pages. C’est par extrapolation que cet élément singulier s’étend à l’ensemble du livre. C’est là l’illustration du principe appelé ‘’prat’’, l’élément particulier qui renseigne sur le ‘’klal’’ , l’ensemble. La loi prévoit également une autre procédure pour la restitution d’un objet perdu et qui est plus probante encore. 

C’est le cas où la personne qui a perdu l’objet est digne de foi. Si celle-ci reconnaît son objet perdu, on le lui restitue même s’il n’a pas donné de signes distinctifs . La reconnaissance de l’objet dans son entièreté et non par un signe particulier, est considérée comme déterminante lorsqu’il s’agit d’une personne de bonne foi. 

Il est à signaler également que la loi considère que l’on peut aussi restituer un objet perdu sur base de la déclaration de témoins qui reconnaissent le propriétaire de l’objet perdu sans devoir apporter des preuves pour l’ identifier . Ainsi donc, l’absence de signe distinctif est assimilée en l’occurrence à une vision globale d’un homme de bonne foi ; et par extension à un témoignage. 

Cependant ce dernier s’appuyant sur des circonstances logiques devient caduque. Exemple : Deux témoins qui se présenteraient devant les juges et déclareraient avoir vu telle personne poursuivre un individu et l’acculer dans une impasse. Les témoins accourent à son secours, trouvent cet individu baignant dans son sang et son poursuivant se tenant à côté, un couteau ensanglanté à la main. Un tel témoignage est considéré comme une suspicion. 

La logique donne à penser effectivement que le poursuivant soit l’agresseur. 

Mais selon la halakha, un tel témoignage n’est pas probant. Car les témoins n’ont pas assisté aux faits. Ils ont vu une personne assassinée, une autre tenant un couteau ensanglanté, et ils en ont déduit logiquement que très probablement celui-ci est l’auteur de l’assassinat. Il en va de même en ce qui concerne la foi. 


La conviction qui repose sur les preuves tirées à partir des éléments de la création de l’univers pour attester de leur auteur, repose sur un raisonnement logique.
Certes, la reconnaissance de l’Eternel par le biais des merveilles de la création éveille en nous de grands sentiments, au point que nous nous exclamons : ‘’ma rabou ma rassé kha Hachem - qu’elles sont grandes tes œuvres ô Eternel’’ ou encore ‘’ma gadlou maassé kha Hachem meod ‘amkou nifleotéha - qu’elles sont grandes tes oeuvres ô Eternel, tes merveilles sont d’une grande profondeur’’. 


Mais néanmoins la reconnaissance de l’Eternel fondée sur la vue intérieure et intime est plus importante car plus convaincante. La vue de la manifestation de D… dans le monde telles que la sortie d’Egypte et la promulgation de la Thora au mont Sinaï, et la longue transmission de génération en génération, sont une vision éclatante de la présence divine. C’est cette vision que met en exergue Rabbi Yehouda Halevi dans son livre du ‘’Kouzari’’. 


C’est par des paroles analogues que le Grand Rabbin Tsvi Yehouda Hacohen Cook introduit son développement sur le livre du ‘’Kouzari’’. 

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