Né à l'époque de l'essor industriel, André Citroën, après des brillantes études, s'impose au tout début du XXe siècle comme un industriel intelligent, visionnaire et novateur. Il sait avant les autres déceler les bonnes idées et les mettre en valeur. Il dispose du talent nécessaire pour convaincre les hommes politiques comme les banquiers de l'utilité de ses projets.
Et, plus encore, il excelle dans l'art de communiquer et de bâtir une image au-delà du personnage qu'il incarne. Industriel survolté, il s'impose dans les vingt premières années du siècle comme une personnalité incontournable du monde français et européen des affaires et de l'industrie. Toutes les bases sont alors établies pour qu'une légende naisse dès que la situation politique le permettra.
Né le 5 Février 1878, André Citroën est le dernier d'une fratrie de quatre enfants. La famille Citroën, d'origine juive hollandaise, est installée à Paris depuis deux générations. Le père d'André, Levi Bernard Citroën, né en 1843, et son épouse donnent naissance à quatre enfants, Jeanne en 1872, Hugues en 1873, Fernande en 1875 et André en 1878.
André Citroën va suivre des études longues et fructueuses qui le font passer par le lycée Condorcet puis par l'Ecole polytechnique. C'est en 1905 que naît l'aventure industrielle d'André Citroën, lorsqu'il crée sa première entreprise qui fabrique des engrenages en chevrons. Il n'a rien inventé, mais valorise avec succès un brevet dont il a acquis les droits quelques mois plus tôt en Pologne. L'investissement sera très vite rentabilisé.
Ses premiers pas dans l'automobile se font par le biais de connaissances familiales qui lui demandent de sauver une marque automobile au bord de la faillite. Devenu directeur général des Automobiles Mors, il sauve l'entreprise avec le renouvellement et la simplification de la gamme et la rationalisation de la fabrication. Au bout d'un an, Mors renoue avec les bénéfices.
Lors d'un voyage aux usines Ford à Detroit, d'où sort par milliers l'unique modèle de la marque, le célèbre modèle T crée par le visionnaire Henry Ford, André Citroën découvre et comprend les vertus du travail à la chaîne, de la production de masse et de la rationnalisation dur travail.
La guerre survient, et offre à André Citroën l'opportunité de mettre en application ce qu'il a découvert en Amérique pour produire des obus shrapnel en grande quantité pour l'armée. Empruntant aux banques pour financer cet effort de guerre, il acquiert les terrains agricoles dans le quartier de Javel, en bord de Seine.
Les usines qu'il y édifie vont commencer à produire l'armement à partir du mois de Juillet 1915. En Août 1915 la production s'élève à 2 000 obus par jour. En révolutionnant la production, André Citroën explose le nombre d'obus fabriqués. En Décembre 1917, les usines Citroën de Javel produisent non seulement 51 000 obus par jour, mais aussi des corps d'obus et des machines pour en fabriquer, destinées à d'autres usines.
Dès 1917, André Citroën pense à la reconversion de ses usines. Il sait que l'effort de guerre ainsi que l'entrée des Americains dans le conflit vont permettre à envisager la cessation des combates. Son expérience acquise chez Mors l'incite à songer à devenir producteur d'automobiles. Dès 1916, un bureau d'études est créé dans une soupente de l'usine d'obus de Javel. Une petite équipe d'ingénieurs planche sur le projet d'une automobile économique destinée à une production massive et vendue au plus grand nombre de clients possible grâce à un prix compétitif. Une Ford T française en quelque sorte.
Du modèle unique à la grande gamme
Le cahier des charges de la première CITROËN vise à l'économie, tant pour l'acheteur que pour le constructeur. Un châssis simple, deux trains rigides, un moteur à quatre cylindres à soupapes latérales et une unique caisse de torpédo; la 10 HP Type A est née.
Publicité pour la CITROËN 10 HP Type A
Si la 10 HP se vend bien après un début de fabrication difficile, André Citroën sait qu'il doit diversifier l'offre. Ce sera la naissance de la 5 HP, plus petite, et qui va remporter un vif succès jusqu'en 1926. La 10 HP Type A évolue rapidement en B2, car André Citroën a compris la nécessité de toujours faire évoluer l'offre afin de tenir la clientèle en haleine.
La gamme des carrosseries s e diversifie à l'excès, avec parfois dis carrosseries possibles sur un même châssis, mais les usines CITROËN fonctionnent à plein régime. La gamme CITROËN va technologiquement évoluer très régulièrement, adoptant des châssis de plus en plus renforcés et rigides, et des caisses tout acier.
CITROËN 5 HP Torpédo 2 places
La Tour Citroën
Illumination de la Tour Eiffel 1925 - 1934
La tour Eiffel en 1925 avec la publicité lumineuse imaginée par André Citroën, étalant en hauteur son nom en lettres géantes. Publicité Citroën sur la tour Eiffel avec 250 000 ampoules.
En 1926, André Citroën loue à la société d'exploitation de la Tour Eiffel le droit d'utiliser la face nord, côté Trocadéro, pour y inscrire son nom en lettres lumineuses sur toute la hauteur. Le jour de mise en service de l'éclairage, toute la presse est au pied de la tour pour couvrir l'événement. Le lettrage évolue d'année en année pour suivre la mode. Pendant plus de dix ans, André Citroën éclaire de son nom chaque nuit le ciel de parisien, pour le plus grand ravissement des touristes et le plus grand énervement de ses détracteurs et concurrents.
André Citroën, génie de la communication...
Le patron, soucieux de rester à la pointe de l'efficacité, invente une nouvelle manière de faire de la publicité, accumulant les coups médiatiques: traversée du Sahara, Tour Eiffel illuminée de son nom en lettres gigantesques, croisières noire et jaune. Tant dans la publicité filmée que dans les périodiques, CITROËN est partout en toutes circonstances. Cela a un coût, mais André Citroën croit en son instinct et joue constamment le tout pour le tout. Il s'est ainsi offert à grands frais une notoriété et une popularité immense, que la concurrence a eu bien du mal à contrer, voire fut dans l'impossibilité de suivre....et people parmi les people
André Citroën, génie de la communication...
Le patron, soucieux de rester à la pointe de l'efficacité, invente une nouvelle manière de faire de la publicité, accumulant les coups médiatiques: traversée du Sahara, Tour Eiffel illuminée de son nom en lettres gigantesques, croisières noire et jaune. Tant dans la publicité filmée que dans les périodiques, CITROËN est partout en toutes circonstances. Cela a un coût, mais André Citroën croit en son instinct et joue constamment le tout pour le tout. Il s'est ainsi offert à grands frais une notoriété et une popularité immense, que la concurrence a eu bien du mal à contrer, voire fut dans l'impossibilité de suivre....et people parmi les people
André Citroën était le premier à comprendre combien la notoriété pouvait compter dans la popularisation d'une marque. Il fallait être toujours présent dans le "grand monde" que l'on n'appelait pas encore la "jet-set" ou les "people". Grand amateur de mondanités et de jeu, André Citroën fréquentait assidûment les casinos et y dépensait sans compter. Il y côtoyait évidemment toutes les gloires du monde du spectacle , de la politique et du milieu mondain. Il savait nouer de nombreuses relations, qu'il utilisait pour le renom de ses usines. Aussi ne s'étonnait-on pas de voir Charlie Chaplin, Joséphine Baker ou Charles Lindbergh à ses côtés lors de visites d'usines largement médiatisées.
La Traction pour le meilleur et pour le pire
Dès 1930, André Citroën met en étude une voiture qu'il veut révolutionnaire, dépourvue de châssis, afin de gagner en poids, en tenue de route et en confort. La voiture devra, de surcroît, disposer de la traction avant. Sur ce projet, André Citroën joue une nouvelle fois son va-tout. Ses finances sont au plus mal. La mise au point difficile de la Traction va finalement achever de ruiner l'homme, tant financièrement qu'au niveau de sa santé. Acculé à la faillite, André Citroën est opportunément destitué de son empire par Pierre Michelin en Décembre 1934, au moment ou la Traction voit le jour.
CITROËN Traction Avant 1934
Harassé par sa faillite et épuisé par un ulcère, André Citroën décède sept mois plus tard le 3 Juillet 1935 alors que sa dernière création, la Traction, remporte un vif succès. La marque est sauvée et le redressement par Pierre Michelin une indiscutable réussite mais c'est un passage brutal de la gestion flamboyante du patron emblématique à une ère d'austérité et de rigueur.
L'esprit d'André Citroën reste cependant présent dans l'équipe de collaborateurs dont il avait eu l'intelligence de s'entourer. Pendant des décennies encore, la figure du créateur va auréoler la marque d'une incroyable volonté d'inventivité et créativité.
L'esprit d'André Citroën reste cependant présent dans l'équipe de collaborateurs dont il avait eu l'intelligence de s'entourer. Pendant des décennies encore, la figure du créateur va auréoler la marque d'une incroyable volonté d'inventivité et créativité.
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