mardi 14 mai 2013

Ligue 1 - PSG : La "French touch" sur la touche....


Chiffres à l’appui, la plupart des joueurs français du PSG ont joué les seconds rôles cette saison. Malgré les intentions initiales de Carlo Ancelotti.


"Le capitaine ? Ce sera un joueur français." L’été dernier, le discours de Carlo Ancelotti en disait long sur son intention : l’entraîneur parisien souhaitait miser sur la "French touch". 


Presque une quête identitaire, de représentativité hexagonale, destinée à prouver que le PSG, cette équipe aux allures de multinationale, était aussi le club de la capitale française.

Dix mois plus tard, Paris règne sur la Ligue 1. Mais les bonnes volontés initiales d’Ancelotti ont volé en éclats : son capitaine est brésilien. Thiago Silva a hérité du brassard. Une évidence, aux yeux du coach italien, qui justifie son choix par "l’expérience et la qualité" de l’ancien Milanais. 

Mais aussi parce que Thiago Silva s’est vite imposé comme le patron de la défense parisienne. Et sans doute parce que le capitaine de la sélection brésilienne connaît déjà les rouages de la fonction.

Cette fonction, Christophe Jallet l’a remplie au début de saison. Mamadou Sakho, Blaise Matuidi et Jérémy Ménez y ont également goûté, "parce qu’ils le méritaient", dixit Ancelotti. Et pourtant, dans son esprit, tous ne sont pas indéboulonnables. 

A vrai dire, seul Matuidi s’est imposé comme un titulaire à part entière. Si bien que l’ancien Stéphanois est le deuxième joueur le plus utilisé cette saison. Derrière Maxwell, qui bénéficie d’un boulevard dans son couloir gauche. Mais devant des cadres tels que Salvatore Sirigu, Zlatan Ibrahimovic ou encore Thiago Silva.


Outre Matuidi, Jallet et Ménez figurent également dans le Top 10 des joueurs ayant obtenu le plus de temps de jeu cette saison. Au-delà de cette simple lecture statistique se cachent pourtant des disparités sportives. 

Jallet a su dompter la concurrence que lui promettait le transfert de Gregory Van der Wiel en provenance de l’Ajax. Pour Ménez, l’arrivée - programmée - de Lucas Moura a en revanche bousculé la hiérarchie : indiscutable jusqu’à la trêve hivernale, l’ancien joueur de la Roma ne l’est plus depuis que le feu follet brésilien a débarqué dans la capitale. 

Son temps de jeu a fondu comme neige au soleil. Notamment en Ligue des champions : Lucas était titulaire en huitièmes de finale face à Valence (1-2, 1-1), comme en quarts face au Barça (2-2, 1-1). Sur la scène européenne, Ménez a débuté la moitié des rencontres sur le banc. 

Son cas n’est pas isolé. A l’exception de Matuidi (neuf titularisations) et, dans une moindre mesure, de Jallet (sept titularisations), les Français du PSG sont globalement cantonnés à des seconds rôles en Ligue des champions.


Sur la scène hexagonale, la tendance leur est légèrement plus favorable. Prenez Mamadou Sakho, que l’on dit barré par Alex en charnière centrale. C’est vrai en Ligue des champions, où Ancelotti privilégie l’expérience du Brésilien. Mais pas en Ligue 1, où Sakho a débuté autant de matches qu’Alex. 

Contrairement à une idée reçue, l’international français a même joué la plupart des grosses affiches du Championnat : Sakho était titulaire face à Lille, à l’aller (1-2) et au retour (1-0), face à Saint-Etienne (1-2) ou encore face à Lyon (1-0). Il l’était aussi face à Marseille (2-0), le 27 février… en Coupe de France.


Les cas de Sakho et de Ménez sont assez symptomatiques du sort réservé aux "Frenchies" : lors des joutes nationales, ils sont des options crédibles, souvent privilégiées. Et décisives, à l'image de Ménez, qui a signé le but du titre à Lyon (0-1). 

Mais les "Frenchies" deviennent des plans B, voire des seconds couteaux, dès que les projecteurs européens sont braqués sur Paris. Comment l’expliquer ? Au nom d’une compétitivité sportive ? Carlo Ancelotti jure que les joueurs made in L1 "ne sont pas différents des autres".

A haute voix, il lui arrive même de s’interroger sur la pertinence de ses choix. Au point de reconnaître publiquement qu’au regard de son ratio buts-minutes jouées, Kevin Gameiro "mérite de jouer davantage". Sauf que, là encore, les mots ne se traduisent pas en chiffres : l’ancien Lorientais n’a été titulaire qu’à six reprises en L1. 

En Ligue des champions ? Jamais. Voilà sans doute pourquoi Gameiro a exprimé ouvertement sa lassitude lorsqu’Ancelotti l’a remplacé à Troyes (0-1), le 13 avril. Officiellement, l’incident est clos. Mais depuis, Gameiro s’est rassis sur le banc. On ne remet pas en cause l’autorité d’Ancelotti, un entraîneur qui a tant gagné. Quelques mois plus tôt, Sakho, Ménez et Nene s’étaient risqués à la contester, en exprimant haut et fort leurs états d’âme. 

Les deux premiers sont toujours des doublures. Le troisième a fait ses valises.

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