mardi 14 mai 2013

Incidents au Trocadéro : la police était-elle mal préparée ?



Une trentaine de blessés, une dizaine de commerces pillés, dix-huit voituresvandalisées, deux bus de la RATP dégradés... Les scènes d'émeutes urbaines qui ont éclaté lundi soir place du Trocadéro autour de la cérémonie du remise du titrede champions de France du PSG auraient-elles pu être évitées ? 

C'est le sentiment de deux syndicats de policiers proches de la droite, Alliance et Synergie-officiers. Sous le feu des critiques, le préfet de police de Paris, défend un dispositif conséquent, avec 800 agents mobilisés. Selon des sources interrogées par Le Monde, le fiasco du Trocadéro pourrait être du à un problème de coordination. 

  • Syndicats de police : "Nous avons été débordés"

Les débordements de lundi soir étaient-ils prévisibles ? Ils sont en tout cas loin d'être inédits. Le 23 juin 2010, des violences avaient accompagné la diffusion au stade Charléty d'un match de la Coupe du monde opposant les Etats-Unis et l'Algérie


Plus de deux cents jeunes avaient alors dévasté le quartier. Et dimanche, quelques heures à peine après la victoire du PSG à Lyon, qui lui assurait le titre, des violences avaient déjà eu lieu sur les Champs-Elysées.


 Alliance, le second syndicat des gardiens de la paix, accuse ainsi les autorités d'avoir sous-estimé l'ampleur de la cérémonie. "Nous avons été débordés" alors que "nous savions tous ce qui aurait pu se passer", assure le secrétaire national,Fabien Vanhemeryck.

Patrice Ribéiro, de Synergie (second syndicat d'officiers) pense également qu'il y avait eu "sous-estimation du risque" et "de la dangerosité" des présumés auteurs des incidents, qui "avaient déjà agi dimanche sur les Champs-Elysées". Ce sont des "casseurs venus de banlieue, on savait qu'ils allaient revenir (...) Reste à déterminer les responsabilités", note le syndicaliste.

  • Préfet de police de paris : "Un dispositif conséquent"

En face, le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, défend un "dispositif conséquent" : 7 unités de forces mobiles, renforcées rapidement par deux compagnies de CRS et des équipages des brigades anticriminalité (BAC). Au total, 800 agents étaient mobilisés, a annoncé le préfet de police, en soulignant qu'il y avait des milliers de casseurs. "Il n'y aura plus de manifestation festive sur la voie publique pour le PSG", a-t-il ajouté.

Au total, trente-neuf personnes ont été interpellées, dont trente-huit placées en garde à vue pour jets de projectiles, vols, dégradations, violences, recel de vols, et participation à un attroupement armé. Des arrestations ont eu lieu jusqu'en Seine-Saint-Denis, à Noisy-le-Sec, où trois personnes ont été prises avec des vêtements volés sur les Champs-Elysées.
  • Un problème de coordination

  • Selon plusieurs sources interrogées par Le Monde, il semble que ce soit davantage, comme le 24mars ou lors de la manifestation salafiste devant l'ambassade des Etats-Unis, le 15septembre 2012, la coordination entre le renseignement, les forces mobiles et les policiers de sécurité publique qui ait échoué. 

Les participants ont ainsi pu assister, vers 20 h 30, à une scène un peu surréaliste, avec des CRS quittant précipitamment le Trocadéro, pourtant encore en proie à des bandes violentes, pour les Champs-Elysées, où d'autres commençaient à sévir.

"Le dispositif n'a pas fonctionné, on ne peut pas dire le contraire, et il va y avoir un débriefing", souligne l'entourage du ministre de l'intérieur, qui reconnaît que les manifestations quotidiennes et imprévisibles des opposants au mariage pour tous "commencent à peser sur les forces mobiles".

  • La vidéoprotection pour identifier les casseurs

Les bandes de vidéoprotection seront mises à la disposition des enquêteurs pour"identifier" les casseurs qui ont sévi à Paris, a déclaré dans la soirée le ministre de l'intérieur, Manuel Vallsconfirmant que 30 personnes ont été blessées. 

"Une minorité de participants, pour partie composée de supporteurs de la mouvance ultra et pour partie de groupes de jeunes casseurs, ont provoqué bousculades et mouvements de foules", déplore-t-il.

"Je tiens à saluer le travail du préfet de police et des forces de l'ordre qui, en concertation avec la Ligue de football professionnel et le club, ont rapidement ramené l'ordre à Paris et maîtrisé les débordements", a déclaré de son côté la ministre des sports Valérie Fourneyron dans un communiqué.

"C'est dommage qu'il y ait eu une poignée de perturbateurs, les débordements ont été contenus, la fête n'a pas été gâchée", a par ailleurs estimé lundi le maire de Paris, Bertrand Delanoë, venu remettre le trophée avec le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, et du président du club de la capitale, Nasser al-Khelaïfi.

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