Les Français partis combattre au Mali ne sont pas toujours dans le camp que l'on croit: début mars, Djamel, 37 ans, a été fait prisonnier avec une demi-dizaine djihadistes dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, au Nord du pays.
"J'ai honte de ce qu'il a fait, j'ai honte de ce qu'il est devenu. Depuis que j'ai su qu'il était au Mali, ce n'est plus mon frère. Ce n'est plus un membre de la famille.
Il a commis le pire du pire: combattre les troupes françaises alors que c'est la France qui l'a fait grandir, lui a permis d'étudier, de travailler, d'avoir une femme, des enfants...", s'indigne sa soeur dans le Parisien.
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Pourtant, rien ne prédestinait ce franco-algérien, qui a grandi à Grenoble, à un tel destin. Passionné d'athlétisme, l'homme aurait servi un temps dans la police nationale. Selon le quotidien, il a travaillé à la fin des années 1990 à la BAC de Grenoble.
"C'est vrai que cela peut paraître hallucinant, lorsqu'on voit ce qu'il est devenu aujourd'hui. Il voulait devenir CRS. Il est resté environ un an au sein de la BAC", reconnaît sa soeur. Selon elle, il a quitté les forces de l'ordre après avoir dû arrêter son frère au cours d'une de ses patrouilles.
Contactée par L'Express, la préfecture de Grenoble affirme que l'homme n'a jamais travaillé à la Bac. Est-il en revanche passé par un autre service de police ? Sur ce point, la préfecture refuse de répondre.
"On ne s'attendait pas à ce qu'il passe à l'acte comme ça"
Il s'installe alors en Haute-Savoie, à Bonneville, où il rencontre sa future femme. Avec elle, il a trois garçons, aujourd'hui âgés de 6, 4 et 1 an et demi. C'est à cette même époque que Djamel se radicalise, analyse sa cadette.
"Après son mariage en 2005, il a commencé à se faire pousser la barbe, à avoir de mauvaises fréquentations avec des barbus qui essayaient d'endoctriner des jeunes. Il nous disait qu'il allait juste faire sa prière, que cela n'allait pas plus loin. Ensuite, je ne sais pas comment il a basculé", explique-t-elle au quotidien.
En novembre dernier, il annonce à sa famille qu'il part travailler à Paris. Au détour d'une conversation téléphonique, sa femme - de qui il est séparé - se rend compte en voyant le numéro qui s'affiche qu'il appelle de l'étranger, du Mali. "On ne s'attendait pas à ce qu'il passe à l'acte comme ça", s'indigne sa soeur.
Pour l'heure, Djamel est toujours détenu dans les geôles maliennes, en attendant d'être extradé vers la France pour être jugé.
Selon les autorités, le cas de ce Français ne serait pas isolé. "Cela montre qu'il y avait là constitution d'une espèce de lieu, d'une filière terroriste de guerre, qui pouvait accueillir certains jeunes en quête d'un destin radical, comme certains ont pu le faire en Afghanistan ou en Syrie", avait expliqué Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, lors de son dernier déplacement au Mali.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/de-policier-a-djihadiste-le-parcours-du-francais-arrete-au-mali_1232582.html?xtor=EPR-181-[XPR_Quotidienne]-20130318--151652842@235796095-20130318152105
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