Pour le PSG, la confrontation avec Valence marque la fin d'une sacrée disette: Paris n'avait plus joué de match à élimination directe en C1 depuis 1995.
C'était le 19 avril 1995. François Mitterrand était, pour quelques jours encore, Président de la République. La Coupe des coupes n'avait pas disparu. L'Euro n'était qu'un projet, la Coupe du monde 1998 un rêve. Lucas Moura n'avait pas trois ans. Zlatan Ibrahimovic n'était encore qu'un ado. Leonardo n'avait pas troqué le short et le maillot pour le costume et Carlo Ancelotti n'avait pas débuté sa carrière d'entraîneur en solo.
C'était donc une autre époque. Ce jour-là, le Paris Saint-Germain s'inclinait 2-0 à San Siro face à l'AC Milan et quittait la Ligue des champions aux portes de la finale. Même les plus pessimistes des supporters n'auraient alors pas imaginé qu'il faudrait attendre près de 18 années pour voir à nouveau le PSG disputer un match à élimination directe dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Et pourtant.
Dans la foulée, Paris a bien vécu de grands moments, mais en Coupe des coupes, avant de remettre, de façon sporadique, les pieds en Ligue des champions, mais sans jamais jouer autre chose que des matches de poule (hors tour préliminaire). A titre de comparaison, histoire de bien mesurer le chemin qui sépare le club de la capitale des grands d'Europe, Manchester United a disputé 56 matches de ce genre depuis 1995.
Le Real Madrid 55, le FC Barcelone 53 matches et le Bayern Munich 50. Un autre monde. Quant au FC Valence, il en totalise 18. C'est beaucoup moins que les ténors du continent, mais cela reste incomparable avec le PSG. Pour les cadors, un huitième de finale de Ligue des champions, c'est quasiment une routine.
Lavezzi: "Un moment très important pour l'équipe mais aussi pour le club"
Le PSG aspire à cette banalisation, comme l'Olympique Lyonnais a su le faire dans les années 2000. Mais pour l'heure, ce rendez-vous constitue un évènement majeur, aussi bien pour ce groupe que pour le club en tant que tel. Ezequiel Lavezzi en est parfaitement conscient. "On le sait tous, ce huitième de finale contre Valence, c'est un moment très important pour l'équipe mais aussi pour le club", concède l'Argentin, qui veut pourtant tout faire pour mettre de côté ce contexte particulier. "Le mieux, reprend l'ancien Napolitain, c'est de ne pas penser à ça, car c'est le meilleur moyen de perdre notre concentration.
On doit juste penser au match". Plus facile à dire qu'à faire, car en retrouvant le sel et l'excitation des confrontations sans filet, les Parisiens redécouvrent la vraie Ligue des champions. Ils ne peuvent faire semblant d'y voir un match comme un autre. Ce n'est pas le cas.
C'est, d'une certaine manière, un nouveau départ sur la scène européenne pour le Paris Saint-Germain. Certes, il y a eu la Ligue Europa la saison dernière. Bien sûr, il y a eu la phase de poules de la Ligue des champions à l'automne dernier.
Mais en termes d'importance, d'impact, toutes ces rencontres ne pèsent pas grand chose à côté de ce qui attend Paris dans les trois semaines à venir. A ce titre, le déplacement à Valence n'est pas sans rappeler celui à Naples, voilà vingt ans et quelques mois. Le PSG n'était alors pas celui de QSI mais de Canal Plus. Il partageait une même ambition: rapprocher le club des sommets européens.
En novembre 1992, le PSG avait défié le Napoli. Orphelin de Maradona, le club campanien était sur la pente descendante mais il venait tout de même de terminer quatrième de Serie A. Le PSG s'était imposé en Italie (0-2) avant de se qualifier au retour.
Une forme de saut dans l'inconnu
Vu ce que le club a vécu par la suite (victoires et/ou qualifications face au Real, Barcelone ou le Bayern), ce succès ne reste pas comme un des plus marquants de l'époque Canal. Mais il avait eu valeur d'acte fondateur. C'est ce que vient chercher le PSG version Qatar contre Valence. "C'était notre premier grand rendez-vous européen, confiait récemment Alain Roche dans les colonnes du journal Le Parisien, et il n'y avait pas beaucoup d'équipes qui avaient gagné en Italie. Ce match a permis de mieux connaitre notre réel niveau et a lancé notre formidable aventure européenne."
D'une certaine manière, ce PSG-là a besoin de se révéler à lui-même. Ce huitième de finale de Ligue des champions, face à un adversaire rompu à ce type de joutes, constitue un bon moyen de s'étalonner. Paris se découvre une ambition et se devine un potentiel. Mais à Mestalla, il y aura une forme de saut dans l'inconnu. Pas pour certains joueurs, expérimentés à ce niveau.
Mais pour l'entité PSG, qui doit réapprendre à aborder et à gérer une telle rencontre. "La Ligue des Champions, tranche Ancelotti, ce sont des matches particuliers pour tout le monde, surtout quand ils sont à élimination directe. Il y a beaucoup de pression et l'équipe doit montrer du caractère et de la personnalité pour jouer ce type de match." Un rappel opportun. A force, le PSG avait oublié à quoi ressemblait un évènement comme celui-là. Mardi, il a rendez-vous avec l'Europe, la vraie, avec un grand E. Il a rendez-vous avec lui-même.
http://fr.sports.yahoo.com/news/ligue-champions-psg-grande-europe-18-ans-apr%C3%A8s-230249387.html
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