Les explosions de ses entrepôts relèvent-elles d’un pur hasard ou d’une riposte de l’ASL ?
Alors qu’un nouveau « Syriagate » est attribué à Wikileaks, l’avenir du Hezbollah est en question. A la fois acteur et victime du conflit syrien, le parti de Dieu est à la croisée des chemins
Les explosions de ses entrepôts relèvent-elles d’un pur hasard ou d’une riposte de l’ASL ?
, par Stefano B.C. – mediarabe.info
Le Hezbollah, né en 1982 d’un mariage entre l’Iran et la Syrie, a stratégiquement servi la République islamique et a tactiquement rendu d’inestimables services à la Syrie dans la mesure où il a longtemps harcelé Israël pour conforter les positions syriennes dans toutes négociations de paix. Le parti chiite est de ce fait impliqué dans le conflit syrien, mais il en est aussi une victime.
Depuis sa création, en 1982, le Hezbollah a servi de bras extérieur de l’Iran, lui donnant accès sur la Méditerranée, et une position avancée sur le front avec l’Etat hébreu, que l’Iran jure de rayer de la carte. Certes, Hassan Nasrallah hausse régulièrement le ton contre l’entité sioniste, qualifiée de « tumeur et de cancer purulent », mais il n’a jamais réellement menacé Israël. Bien au contraire, il a confisqué la « résistance » au Liban en éliminant physiquement les militants de la gauche libanaise et les factions palestiniennes, durant les années 1980 et 1990. Depuis 2006, le Hezbollah a retourné ses armes vers l’intérieur, menaçant les autres composantes libanaises au plus grand bonheur d’Israël. Dès 2011, il s’est engagé dans la répression en Syrie.
Le Hezbollah redoute de se retrouver orphelin après la chute du régime syrien. Ce qui explique son engagement de plus en plus flagrant dans la défense de Bachar Al-Assad et dans les massacres commis en Syrie. Paradoxalement, le Hezbollah peut redouter la réhabilitation du régime et le maintien d’Assad au pouvoir. Car, un tel scénario pourrait conduire, à terme, au divorce syro-iranien.
En effet, plusieurs sources arabes, citant Wikileaks, ont révélé ces dernières heures que « l’administration américaine a soutenu Assad à hauteur de 5 milliards de dollars, pour l’aider à se maintenir au pouvoir, redoutant l’arrivée des islamistes et ses conséquences ». D’autres sources, qualifiées de fiables, avaient évoqué, depuis une semaine, « un changement de ton à Washington et à Paris, favorable à Assad ». La propagande syrienne a réussi à exploiter la situation au Mali et en Algérie, ou encore en Libye et en Egypte, pour mettre en garde contre « les dangers d’un pouvoir islamiste à Damas », tentant ainsi de berner la communauté internationale, une fois de plus. Et celle-ci semble trouver un immense plaisir à se faire avoir !
Pour y parvenir, Damas avait qualifié ses opposants de terroristes islamistes, dès le début de la révolte, alors pacifique. Pour les diaboliser et les radicaliser, Assad a libéré plusieurs prisonniers, particulièrement dangereux, comme notamment Abou Messaab Al-Souri, de son vrai nom Mustapha Sit Mariam Nassar, et son adjoint Abou Khaled, deux activistes arrêtés au Pakistan (Quetta, en 2006) par les Américains et remis aux Services syriens. Ils sont impliqués dans les attentats de Madrid (11 mars 2004, qui ont fait 191 morts) et de Londres. Comment l’Occident peut-il encore croire aux mensonges d’un régime impliqué dans le terrorisme jusqu’à la moelle ?
Quoi qu’il en soit, toute réhabilitation d’Assad sera conditionnée par la « nécessaire éradication des islamistes », par « l’indispensable rupture avec l’Iran », et surtout, « par l’ouverture de négociations de paix avec Israël ». « Assad serait prêt à brûler les étapes et à signer la paix, dès demain, pour garder le pouvoir », affirment plusieurs opposants syriens, en marge de la réunion de Paris, tenue ce lundi. Mais ils s’interrogent : « l’Iran et le Hezbollah le laisseraient faire ? » Assad semble ainsi coincé entre ses nombreux engagements, diamétralement opposés.
Mais avant d’en arriver là, le Hezbollah, qui est désormais acteur du conflit syrien, en est déjà une victime. Outre les centaines de combattants tués dans les affrontements, sa popularité est en chute libre tant au Liban que dans le monde arabo-musulman. L’ASL a menacé, à plusieurs reprises, de l’attaquer dans ses propres fiefs, en riposte aux massacres commis par ses unités en Syrie.
Ces derniers mois, une série d’explosions a touché et détruit ses entrepôts dans la Békaa du Nord, puis dans le sud du Liban. Samedi 26 janvier, une énorme explosion a secoué la vallée située entre Machghara et Sohmor (Sud de la plaine de la Békaa). Ce lundi 28 janvier, une mystérieuse explosion s’est produite dans son « carré de haute sécurité » de la banlieue sud de Beyrouth (Hay Al-Sullom).
La chape de plomb imposée par le parti sur ces explosions empêche les médias d’en savoir plus, laissant le champ libre aux interprétations et aux spéculations. Cette nuit, plusieurs versions sont avancées à Beyrouth :
1- L’explosion de ce 28 janvier serait un avertissement adressé à Hassan Nasrallah par l’ASL, lui signifiant ses capacités de mettre ses menaces à exécution, et de parvenir au cœur de la Banlieue sud.
2- Il pourrait également s’agir d’un message adressé par le régime syrien pour prouver sa capacité à honorer les conditions de sa réhabilitation. Cette hypothèse attesterait alors que Bachar Al-Assad négocie bien la tête du Hezbollah contre son maintien au pouvoir.
3- Il pourrait enfin s’agir d’un « accident de travail ». Ce qui suppose que le Hezbollah, qui est déjà accusé d’implication dans les attentats et tentatives d’attentat commis au Liban depuis 2004 (Marwane Hamadé, Rafic Hariri, Georges Haoui, Wissam Eïd, Wissam Al-Hassan, Samer Hanna, Pierre Gemayel, Gebran Tueini, Walid Eido, Samir Kassir, May Chidiac, Boutros Harb, Samir Geagea et tous les autres), était en phase de préparer un nouvel attentat. La charge aurait explosé accidentellement.
Cette hypothèse prend en compte le verrouillage hermétique de la Banlieue sud de Beyrouth, où aucun étranger ne peut accéder sans l’aval du Hezbollah et de sa milice.
En définitive, le Hezbollah semble condamné. La chute d’Assad le privera de l’un de ses deux parents. Au contraire, tout maintien du régime impliquera un divorce d’avec l’Iran et le Hezbollah et un rapprochement avec Israël. Mais Téhéran et Hassan Nasrallah le laisseront-ils faire au risque de dévoiler leur collusion directe ou indirect avec l’ennemi ? L’avenir nous le dira.
Stefano B. C.
De son côté l’Iran a répondu à la mise en garde des Israéliens concernant les armes chimiques syriennes et serait tenté d’initier un conflit sur la frontière nord d’Israël. Un des conseillers de Ali Khameneï, Vélayati et l’Iran considérera toute action israélienne comme une attaque personnelle contre l’Iran.
Ce serait une façon de détourner l’attention sur la crise syrienne, lui laisser du temps encore ! pour l’obtention de sa bombe et pourquoi pas une frappe sur ses installations, ainsi réprimer toute manifestation d’opposition lors des élections iraniennes qui se tiendront en Juin.
Mais il n’y a pas qu’au nord qu’Israël est menacé, il est menacé au Sud dans le Sinaï et par le fief tenu par les sanguinaires du Hamas également par les groupes terroristes qui sévissent à l’est en Judée-Samarie.
Encore une fois Israël doit faire face à des menaces extrêmement sérieuses de toutes parts.
Rédaction israel-flash
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