Je savais vaguement qu'il avait "fait une belle guerre", mais Wikipédia n'existait pas et je m'intéressais surtout à la médecine. Et lui ne disait rien de son passé...
« Je profite de ce 70e anniversaire de l'opération Torch pour leur rendre hommage: ils ont sauvé l'honneur de la France »
Plus tard, j'ai appris qu'il était Compagnon de la Libération, et que l'équipe qu'il avait constituée, en grande majorité composée de jeunes Juifs algérois, avait pris pendant plusieurs heures le contrôle des centres névralgiques d'Alger, permettant au débarquement américain de se dérouler, contrairement à ce qui se passait au Maroc, sans opposition de la part des troupes de Vichy.
Ces quelques heures gagnées ont joué un rôle considérable dans la bascule de l'Afrique du Nord dans le camp allié. Puis José Aboulker avait repris ses études de médecine.
Mon précédent patron, le Professeur Vic Dupont, chef de service de réanimation médicale à Claude Bernard, avait été chef de réseau de Résistance ("ceux de la Libération") et déporté à Buchenwald. Je n'en avais rien su non plus.
Dans ma vie professionnelle j'ai rencontré, médecins ou patients, plusieurs de ces héros discrets, résistants ou Justes, qui n'avaient "fait que leur devoir" et n'en tiraient pas la moindre gloriole. Je profite de ce 70e anniversaire de l'opération Torch pour leur rendre hommage: ils ont sauvé l'honneur de la France.
Richard Prasquier
Le 8 novembre 1942, les troupes anglaises et américaines débarquent en Afrique du Nord sous le commandement du général américain Dwight Eisenhower. C'est l'opération «Torch».
Cette date du 8 novembre 1942 marque le premier succès allié de la Seconde Guerre mondiale. Il a été rendu possible par la résistance locale à 80% juive qui a permis aux Américains et aux Anglais de débarquer en Afrique du Nord et de libérer Alger.
Les préparatifs
La Grande-Bretagne a manqué de peu d’être envahie, et le front russe est près de céder lorsque les Américains décident, au printemps 1942, d’ouvrir un second front pour soulager les forces soviétiques qui combattent les nazis à l’Est. L’Afrika Korps, sous les ordres du général Rommel, est par ailleurs sur le point d’atteindre le canal de Suez, comme le redoute Churchill, conscient de la puissance que gagnerait l’Axe en s’emparant de cette nouvelle voie navigable qui débouche sur l’Océan indien. L’opération Torch prend ainsi naissance au plus fort de la domination allemande.
Le gouvernement de Vichy, particulièrement bien implanté en Afrique du Nord, laisse craindre un échec d’un débarquement américain. Ce sont deux groupes de patriotes français favorables à la cause alliée qui, prenant contact avec des diplomates de l’O.S.S. (actuelle C.I.A.), permettent de rendre viable le projet. À leur tête, deux cousins, d’origine juive: Roger Carcassonne à Oran et José Aboulker à Alger.
Depuis janvier 1941 s’était déjà constitué, à Alger, un groupe juif d’autodéfense et de résistance armée, sous l’initiative d’André Temime, Émile Atlan, Jean Gozlan et Charles Bouchara. Leur but était de défendre les Juifs en cas d’émeute. Ils s’organisent au sein de la salle de sport Géo-Gras, avec Paul Sebaoun.
Vendredi 6 novembre 1942, José Aboulker, l’un des responsables de cette opération, convoque les chefs de réseaux au domicile du professeur Henri Aboulker, 26 rue Michelet, quartier général. Ils sont accueillis par Colette Aboulker. Le colonel Jousse et H. d’Astier de la Vigerie présents, annonce que le débarquement aura lieu dans la nuit du 7 au 8 novembre.
Samedi 7 novembre, la B.B.C. diffuse : « Allo, Robert…Franklin arrive ».
L’opération « Torch » était déclenchée...
Le débarquement proprement dit
Le 8 novembre 1942, 107 000 hommes placés sous le commandement du général Eisenhower, débarquent en Afrique du Nord, assistés par la résistance locale à Alger d’un côté, et accueilli sous le feu de la mitraille vichyste.
Les 2/3 de ces patriotes sont juifs. À leur tête, José Aboulker, un jeune étudiant en médecine de 22 ans.
José Aboulker installe le poste de commandement au commissariat central avec le consentement du commissaire André Achiary, chef de la brigade spéciale de surveillance du territoire, mis au courant de l’opération. Le préfet d’Alger est limogé par Jacques Zermati, officier parachutiste.
Sous les ordres d’Henri d’Astier de la Vigerie, de José Aboulker et de Bernard Karsenty, les résistants poursuivent l’occupation des points stratégiques : l’Amirauté, la Préfecture, la Grande Poste, le XIXème Corps d’Armée, la Radio, le Palais d’Été, résidence du Gouverneur général de l’Algérie, la Villa des Oliviers, résidence du général Juin, le Palais d’Hiver (état-major du général Juin) et d’autres points névralgiques.
Cette entreprise concertée a permis le succès historique et héroïque du débarquement des troupes anglo-américaines en neutralisant et prenant pendant une journée, le contrôle de tous les points stratégiques avec seulement 400 hommes dont 80% étaient juifs, alors qu’il était prévu 1000 à 1200 hommes.
Ces formidables opérations permirent aux troupes alliées de pénétrer dans cette grande ville d’Alger, tout en maîtrisant les forces armées, la police et les secteurs vichystes du P.P.F. de Doriot (les Croix de Feu).
D’après Sidney Chouraqui, « L’opération Torch » in Chroniques des communautés juives d’Algérie aujourd’hui disparues publié par MORIEL
Dans l'espace Moriel Israel du site, lisez les émouvants témoignages des acteurs de l'opération Torch ou de leurs descendants recueillis grâce au travail persévérant de Lucien Gozlan : cliquez [ICI]
Lien vers la vidéo de l’INA : http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/seconde-guerre-mondiale/video/AFE86001051/dimanche-8-novembre-1942-operation-torch.fr.html
En partenariat avec le Centre Communautaire de Paris, Morial organise un Colloque,du lundi 19 novembre 2012 au jeudi 22 novembre 2012,intitulé « 2000 ans d’histoire juive en Algérie et... 50 ans après »,au Centre communautaire de Paris..
119, rue Lafayette 75010 Paris (Metro Poissonnière ou Gare du Nord, parkings: Sogeparc - Place F. Litz (10ème) et Garage l'Abbeville – 5, rue Abbeville(10ème).
Inscriptions sur place ou par l'intermédiaire du site www.centrecomparis.com ou tel 01 53 20 52 52.
http://www.crif.org/fr/actualites/8-novembre-1942-8-novembre-2012-70%C3%A8me-anniversaire-de-l%E2%80%99op%C3%A9ration-torch/33334
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