mercredi 11 janvier 2012

L'eau au Proche-Orient - Dossier ! Europe-Israel...

L’eau au Proche-Orient – Dossier

source du jourdain1
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Au Proche-Orient, il semble admis que la guerre pour l’eau est inéluctable – si elle n’a déjà commencé. L’objet de ce dossier est de donner des éléments pour modérer ce propos et démontrer que la notion de richesse hydrique est intimement liée aux stratégies nationales. Il convient donc de distinguer l’état réel des ressources en eau et son rôle politique dans les relations israélo-arabes.
I. Ressources et gestion de l’eau au Proche-Orient : un état des lieux
A. Vue générale sur les disponibilités et usages de l’eau dans les pays du Proche Orient
1. Une région aride
Le climat général du Proche Orient se caractérise essentiellement par la prédominance de l’aridité. Les pluies sont à peu près inexistantes de mai à septembre et les températures oscillent durant cette période entre 30°C et 50°C pour certaines zones.
Les pluies se concentrent donc de novembre à mars, sur la côte dite du Levant ainsi que sur les zones montagneuses (mont Djebel en Syrie, monts Liban, monts de l’Anti-Liban se prolongeant jusqu’au Golan, collines de Cisjordanie et du nord de la Jordanie…).
Mais au total, la pluviométrie annuelle moyenne est inférieure à 250mm/an, s’échelonnant entre des aires bien pourvues (plus de 1000mm de pluies annuelles dans une zone limitée des hauteurs du Liban) et d’autres désertiques (moins de 25mm de pluies chaque année à Eilat).
Ainsi, la plupart des régions de notre étude se situent sous le seuil d’aridité évalué à 200mm de pluies annuelles, et le volume d’évaporation excède celui des précipitations durant la majeure partie de l’année.
Il faudrait ajouter à ce constat les années de grande sécheresse, les derniers épisodes ayant eu lieu en 1990-91 et en 1999-2000.
L’eau utilisée par les habitants de la région provient de plusieurs sources, l’eau des pluies s’avérant généralement insuffisante à satisfaire les besoins humains et agricoles.
Ainsi, outre la récupération des eau de pluies alimentant cours d’eau (le Jourdain et ses affluents), lacs d’eau douce (comme celui de Tibériade) ou encore fleuves côtiers (comme le Litani au Liban), il est possible d’utiliser l’eau des nappes phréatiques situées sous les écoulements des cours d’eau (ainsi les nappes de la plaine côtière d’Israël, ou celles de Cisjordanie).
Des aménagements tels que des barrages permettent de réguler le cours des rivière afin de disposer d’eau durant les mois secs, et des canaux peuvent acheminer les eaux depuis leur source jusqu’aux zones plus démunies (comme le pipeline acheminant l’eau du lac de Tibériade vers les villes de la plaine côtière israélienne et jusque dans le désert du Néguev).
Enfin, des ressources supplémentaires peuvent être trouvées par des techniques plus modernes comme le dessalement de l’eau de mer ou des nappes saumâtres, ainsi que le recyclage des eaux usées.
Par ailleurs, il est également envisageable d’importer de l’eau de l’extérieur : s’il n’existe pour l’heure aucun aqueduc transfrontalier de la région, l’eau peut être importée par des bateaux-citernes, comme le fait par exemple Israël qui reçoit de l’eau douce de la Turquie lors des périodes de pénurie.
2. Ressources et prévision de croissance
Voyons donc quelles sont les ressources quantitatives disponibles pour chaque pays. Le tableau ci-dessous récapitule clairement les potentiels des ressources renouvelables en eau pour chaque pays, et l’eau disponible par habitant en fonction de la population. Il fournit en outre les prévisions d’évolution de ces chiffres pour 2025.
Tableau 1 : Ressources quantitatives
Turquie
Turquie
55
Pays concernés
Population en 1995*
Population en 2025
Potientiel ressources 1995**
Eau disponible/personne/an en 1995***
Eau disponible/personne/an en 2025**
Israel
5
10
1500
300
150
Jordanie
3
10
880
250
902
Territoires
2
5
200
100
40
Syrie
12
26
15.000
1.250
580
Liban
3
4,3
9.000
3.000
2.100
8.3
250.000
4.500
3.000
Egypte
60
120
60.000
1.000
500
* Population en millions d’habitants, ** en millions de mètres3,*** en mètres3Source : Shuval, 1996)
Pour donner plus de sens à ces chiffres, l’auteur de ce tableau définit un seuil minimal d’eau nécessaire, estimé à 125m3/personne/an, ceci pour satisfaire les besoins « élémentaires en matière de consommation domestique, urbaine, industrielle et agricole.
On constate que les problèmes les plus critiques se posent pour la Jordanie et les Territoires palestiniens qui devront trouver des ressources en eau supplémentaires (notamment par l’utilisation de nappes encore peu exploitée en Cisjordanie) afin de combler leur déficit.
Plus largement, ce tableau montre l’importante diminution à prévoir dans les ressources renouvelables et invite à se pencher sur les méthodes qui d’ores et déjà permettent de compléter ces apports.
3. Consommation et usages de l’eau
Si l’on se limite aux trois régions où le problème de l’eau se pose avec le plus d’acuité, à savoir la Jordanie, Israël et les Territoires palestiniens, on constate que l’exploitation réelle des ressources, pour satisfaire à la demande actuelle, est très proche, voire supérieure à ce qui est effectivement disponible.
Ainsi, en 1994, la consommation d’eau en Israël dépasse les 2000 millions de m3/an alors que l’on a vu que les ressources renouvelables n’excédaient pas les 1500 millions de m3/an. En Jordanie, le déficit d’eau se monte en 1999 à 155 millions de m3 et les nappes phréatiques sont surpompées à 180%.
Le cas est encore plus net dans la bande de Gaza qui exploite ses ressources renouvelables à 217%, ce qui pose d’importants problèmes tant pour la qualité de l’eau pompée dans les nappes, pour l’avenir avec le risque d’assécher les nappes, dont beaucoup ne se renouvellent plus.
Deux solutions principales peuvent pallier à ce déficit : augmenter le volume d’eau disponible ou diminuer la consommation. Les moyens utilisés par les différentes pays sont détaillés plus loin, mais rappelons que l’usage agricole des ressources hydriques reste majoritaire, et c’est aussi dans ce domaine que des économies substantielles peuvent être réalisées.
Ainsi, la part de l’agriculture dans la consommation en eau est de 72% pour la Jordanie contre 62% en Israël (mais qui s’élève à 70% si l’on inclut l’usage de l’eau recyclée). Mais en 1970, l’agriculture représentait 80% de la consommation israélienne, preuve des efforts réalisés dans ce domaine pour réduire la consommation d’eau.
B. Vue détaillée des ressources revendiquées par plusieurs pays
Dans ce contexte de grande aridité, trois ensembles géographiques possédant des ressources hydriques significatives sont l’objet de conflits :
– le bassin de l’Euphrate entre l’Irak, la Syrie et la Turquie,
- le bassin du Jourdain entre Israël, la Jordanie, la Syrie et les Palestiniens,
- les nappes phréatiques de Cisjordanie entre Israël et les Palestiniens.
Nous ne nous intéresserons par la suite qu’aux deux derniers points, en y ajoutant quelques mots sur le cas de Gaza. Notons que seulement 60% de l’eau utilisée par Israël est puisée à l’intérieur des frontières de 1949. L’étude des ressources situées dans les territoires revendiqués par les différents protagonistes est le sujet de cette partie.
1. Le bassin du Jourdain
Le Jourdain constitue le seul fleuve important dans cette région du Moyen Orient. Ses trois affluents principaux : le Hasbani (138 millions de m3/an), le Dan (245 millions de m3/an) et le Baniyas (121 millions de m3/an) prennent leurs sources respectivement au Liban, en Israël et en Syrie en regard des frontières internationales, avant de se jeter dans le fleuve.
Avec 150 millions de m3 d’eau/an supplémentaires apportés par les cours d’eau mineurs et nappes phréatiques, le Jourdain se jette dans le lac de Tibériade avec un débit annuel de 650 millions de m3 d’eau puis se poursuit le long de la frontière israélo-jordanienne jusqu’à la Mer Morte en empruntant la dépression de Ghor.
En aval du Lac de Tibériade, le Yarmouk (450 millions de m3/an), qui prend sa source en Syrie, suit la frontière syro-jordanienne et se jette dans le Jourdain .
Depuis 1967, la conquête du Golan a permis à Israël de disposer du Baniyas ainsi que des nappes et cours d’eau qui parcourent le Mont et lui donnent son surnom de  » château d’eau « .
On voit donc que le Golan apporte à Israël plus de 250 millions de m3 d’eau. Le Golan et le Yarmouk fournissent ainsi près du tiers de la consommation totaleisraélienne.
Tableau 2 : Ressources hydriques du bassin du Jourdain utilisées par Israël selon leur origine géographique et leur quantité (en millions de m3 ) d’eauu / an) :
EAU
Israel 1949
Syrie
Liban*
X
Dan
245
X
X
X
Hasbani
X
X
135
Baniyas
X
120 (golan)
X
X
Yarmouk
X
450
X
X
Nappes + cours d’eau du Golan
X
150 (Golan)
X
X
total Golan/Hermon
245
720
135
1.100
* Il faut noter que l’évacuation de la zone de sécurité du Sud-Liban donne la possibilité au Liban de disposer de la partie du Hasbani qui coule en son sein.
La restitution du Golan n’apporterait que des quantités d’eau très faibles (0.9% des ressources totales) à la Syrie, compte-tenu du haut débit (30 milliards de m3/an) de l’Euphrate en territoire syrien et de l’exploitation des nappes phréatiques et des eaux du Yarmouk et de l’Oronte (10 milliards de m3/an). Le bassin du Jourdain représente ainsi 2% des ressources syriennes en eau.
La Jordanie est pour sa part tout à fait dépendante du bassin du Jourdain qui représente 120 millions de m3/an. Le Yarmouk et les nappes souterraines renouvelables ou non fournissent respectivement 130 et 480 millions de m3/an.
2. L’aquifère cisjordanien
L’autre ressource hydrique impliquée dans des négociations de paix est l’aquifère cisjordanien. Cet aquifère montagneux s’étend de la vallée de Jézréel au nord à la vallée de Beersheva au sud et du piémont des montagnes de Judée à l’ouest jusqu’au Jourdain à l’est. Il comprend trois zones : le bassin Ouest (appelé Yarkon-Taninim en Israël), le bassin Nord-est et le bassin Est. Les aquifères sont alimentés par les pluies qui se concentrent sur les collines de Cisjordanie.
Mais l’eau s’écoule ensuite en direction de la côte méditerranéenne et dans la vallée de Jézréel, soit à l’intérieur des frontières israéliennes de 1949. Cette situation est comparable à celle d’un cours d’eau transfrontalier [carte 3].
Le bassin Ouest a une capacité renouvelable de 340-350 millions de mètres cubes d’eau. Il est exploité par environ 300 puits situés à l’ouest de la  » ligne verte  » ce qui représente une capacité de pompage de 375 millions de m3/an soit plus que la limite de renouvellement de cette ressources. Son exploitation potentielle depuis les collines de Cisjordanie nécessiterait des puits plus profonds et ne fournirait que peu d’eau.
Le bassin Nord-Est (appelé Shchem-Gilboa en Israël) commence à Naplouse (Shchem), coule en direction des monts de Gilboa, dans les vallées de Jézréel et Bet Shean et a une capacité renouvelable de 130 millions de m3/an.
Sur ce total, Israël utilise 100 millions de m3/an prélevés depuis des sources situées à l’intérieur des frontières de 1949 et fournit 5 millions de m3/an prélevés à l’aide de puits creusés en Cisjordanie aux habitants des implantations de la vallée du Jourdain tandis que 27 millions de m3/an, soit 20% de ces ressources sont utilisées par les Palestiniens.
Contrairement aux deux autres bassins, la quasi-totalité du bassin Est se situe en Cisjordanie. Cette ressource partiellement saumâtre a une capacité renouvelable de 150 millions de m3/an.
La grande sécheresse de 1988-91 l’a appauvrie mais il semble que les pluies de 1991-92 l’aient renflouée. Officiellement, Israël exploite entre 35 et 50 millions de mètres cubes d’eau de ce bassin.
En conclusion, sur les 630 millions de m3 d’eau/an de capacité renouvelable de l’aquifère, 413 sont puisés à l’intérieur des frontières de 1949, 110 sont utilisés par les Palestiniens, 60 sont puisés en Cisjordanie pour les implantations et on estime à 60 millions de m3/an les ressources inexploitées de l’aquifère Est.
Enfin, le potentiel hydrique que pourraient utiliser les Palestiniens dans l’ensemble de la Cisjordanie est de 100 à 150 millions de m3/an.
3. Le problème de Gaza
La bande de Gaza est la région qui souffre le plus du manque d’eau. Cette zone très densément peuplée ( plus de 2000habitants au km²) ne dépend pour son alimentation en eau que des pluies (comprise entre 200 et 400mm/an) et ne dispose d’aucun cours d’eau permanent.
Elle s’approvisionne donc par les wadis, cours d’eau temporaires durant les pluies d’hiver et par des forages dans la nappe phréatique du sous-sol.
L’aquifère souterrain est approvisionné selon les sources par un volume d’eau annuel variant entre 50 et 70 millions de m3. Ce volume est insuffisant pour répondre à une demande de l’ordre de 100 à110 millions de m3/an.
Ce déficit est une source de tension supplémentaire entre Israéliens et Palestiniens. Les seconds estiment que les premiers diminuent le potentiel de leur aquifère en pompant l’eau par des puits situés le long de la frontière avec Gaza et à cause du barrage sur le Wadi de Gaza dont la source est située en Israël.
Le problème est que les experts ne sont pas d’accord pour savoir si la nappe de Gaza est une subdivision de l’aquifère côtier ou si elle ne forme qu’un seul ensemble.
C. La gestion de l’eau : l’exemple israélien et jordanien
1. Les technologies utilisées pour exploiter les ressources
L’insuffisance de l’alimentation en eau dans toute la région a conduit dès la plus haute antiquité à l’utilisation de techniques les plus variées. Il faut distinguer ce qui relève de l’acheminement des eaux de surface, du pompage des eaux du sous-sol ou encore des techniques permettant de rendre l’eau (usée, saumâtre ou salée) potable.
Les deux premiers procédés sont les plus anciens et encore les plus largement employés dans la région. Israël et la Jordanie s’illustrent plus particulièrement dans l’ampleur des moyens consacrés à une exploitation optimale des ressources existantes, par les méthodes suivantes :
- les canaux d’acheminement : les deux pays ont opté pour un système de gestion centralisé
 Le canal du Ghor oriental (appelé depuis 1987 canal du Roi Abdallah) est la principale réalisation de la Jordanie. Ce canal, dont le projet remonte à 1959 fut conçu par équipe d’ingénieurs jordaniens et américains et financé par l’aide américaine, européenne et arabe. Il est alimenté par le cours du Yarmouk et mesure 110km de long. Il sert principalement à l’agriculture irriguée de la plaine jordanienne de rive gauche, la zone la plus prospère du pays.
• En Israël, une compagnie d’État, Mekorot gère le National Water Carrier, réseau national achevé en 1964 qui est alimenté principalement par des pompages dans le lac de Tibériade (qui représentent 400 millions de m3 d’eau annuels) et dessert l’ensemble de la côte jusqu’au Néguev.[carte 4]
- les techniques modernes, projets et réalisations:
• la pluie dans le désert. La Jordanie s’illustre par son innovation pour capter les eaux de pluie dans les oueds du désert. Des petits murets sont construits afin de récupérer les eaux de pluies et pour éviter leur évaporation immédiate dans les sables. Plus généralement, la collecte des eaux de pluies est une solution de complément fréquemment envisagée et en partie appliquée.
• le dessalement : le dessalement de l’eau de mer est déjà effectif en Israël, de façon ponctuelle : la ville d’Eilat (20.000 habitants) assure par ce procédé 90% de ses besoins en eau. Pour l’ensemble du pays, ce sont environ 60.000 m3 d’eau qui sont dessalés chaque jour. Le principal obstacle à l’extension de ce système est son coût.
Les usines de dessalement nécessitent une grande quantité d’énergie pour fonctionner, si bien que le mètre cube d’eau revient à l’heure actuelle à près d’un dollar. Néanmoins, la Jordanie envisage de dessaler jusqu’à 70 millions de m3 d’ici 2005.
• le traitement des eaux : il s’agit du recyclage des eaux usées et du traitement des eaux saumâtres. Pour celles-ci, il existe un projet à Hisban, au sud d’Amman, devant dessaler à terme 30 millions de m3/an. Toujours en Jordanie, le recyclage des eaux usées concerne un volume de 65 millions de m3/an : le projet est d’atteindre les 200 millions d’ici à 2010.
En Israël, le recyclage des eaux usées est en œuvre depuis trente ans dans la région de Haifa (complexe de Kishon) et du Dan (au sud de Tel-Aviv, le complexe le plus important du pays). Il fournit aussi de l’eau pour l’irrigation agricole. Le recyclage est estimé à 270 millions de m3 d’eau par an, et pourrait atteindre les 620 millions de m3 en 2020.
Dans les Territoires palestiniens, le recyclage est également utilisé et devrait s’élever à 45 millions de m3/an pour la Cisjordanie contre 33 millions pour Gaza d’ici 2020.
2. Réduire la consommation d’eau : un enjeu majeur
• L’enjeu se situe principalement au niveau agricole. Ainsi de 1985 à 1993, Israël a pu réduire de 200 millions de m3/an sa consommation d’eau en jouant presque uniquement sur le secteur agricole, grâce à une irrigation plus efficace (les méthodes du goutte à goutte) ou encore la sélection de plantes demandant moins d’eau. Le problème qui demeure en Israël est que les agriculteurs bénéficient de tarifs préférentiels pour l’eau, ce qui augmente leur demande, et ne facilite pas une économie de cette ressource.
Pour ce qui est de la consommation domestique, en constante augmentation dans la région du fait de l’accroissement de la population et surtout de son urbanisation – un urbain consommant plus d’eau, l’amélioration des techniques économisant l’eau (comme les chasses d’eau  » intelligentes « ) ou les campagnes de sensibilisation peuvent aider à réduire la consommation.
Ainsi en 1991, grâce à une grande campagne lancée en Israël après la sécheresse de 1989, on a pu voir une baisse de 23% de la consommation d’eau domestique.
• Les problèmes sont similaires en Jordanie, et les autorités se sont engagées dans des programmes d’économie de l’eau, notamment par la réduction des fuites dans les réseaux des agglomération (à Amman, près de la moitié de l’eau distribuée est perdue). Selon M.Mohammed Shatanaoui, expert hydraulique à la Jordan University, une augmentation de 10% de l’ »efficacité  » de l’eau en Jordanie permettrait d’économiser 100 millions de m3/an.
3. Les problèmes de pollution et de surexploitation.
Ces problèmes se posent en particulier pour les nappes phréatiques de la côte israélienne et de Gaza, ainsi que pour le bassin du Jourdain. Les problèmes principaux sont dus à la surexploitation des nappes, qui provoque leur salinisation.
Ainsi, les nappes côtières, les plus précocement exploitées sont très touchées, avec des taux élevés de teneur en sel, les rendant partiellement ou totalement inutilisables, ou exposant la population à des risques sanitaires réels.
Les mêmes problèmes se font jour à présent dans les nappes du bassin du Jourdain. A cela, il faut ajouter les rejets de polluants agricoles et industriels.
La législation environnementale est peu sévère en Israël : ce pays a l’un des taux d’utilisation de pesticides les plus élevés au monde. La situation n’est guère meilleure dans les Territoires Palestiniens où l’absence de contrôle est totale et la maîtrise technique des agriculteurs très sommaire.
II L’eau : prétexte de guerre et enjeu de négociation
Après nous être intéressés aux ressources hydriques de cette région du Moyen-Orient, nous nous proposons de définir la place qu’occupe la question de l’eau dans les politiques nationales.
A. L’eau : un problème essentiellement politique
Dans une zone de conflit, il nous semble que le rapport d’un État à ses ressources naturelles est doublement déterminant. Dans une région hostile, la capacité à pouvoir vivre uniquement des propres ressources de son territoire est un atout de taille quand ce n’est pas une question de vie ou de mort.
Mais l’attention qu’un État porte à sa terre ne renseigne pas tant sur les besoins réels d’une population que sur la représentation qu’il se fait du territoire dont il dispose.
Ainsi, l’étude des deux sujets spécifiques que sont l’agriculture, le partage de l’eau en Israël semblent démontrer certes que le souci pour la survie physique est constant dans cette région, mais qu’il ne suffit pas à expliquer les politiques de gestion ses ressources en général et de l’eau en particulier.
1. Le poids politique de l’agriculture
Il serait trop long ici d’étudier en détail l’importance historique de l’agriculture dans la construction de l’état d’Israël. Rappelons seulement que la volonté de faire  » fleurir le désert  » par le travail agricole de Juifs qui disposeraient ainsi d’une terre qui leur appartienne de fait et de droit est au centre du sionisme. Ainsi, l’agriculture – pratiquée par les kibboutzim et les moshavim, institutions fondamentales d’Israël – occupe depuis toujours une place prépondérante dans la politique israélienne.
Cette importance explique que pendant plusieurs années après l’indépendance de l’ État en 1948 les ressources en eau aient été contrôlées par les agriculteurs. Le ministre de l’Agriculture et le directeur de la  » Commission pour l’eau « , créée en 1959 pour gérer le système d’exploitation hydrique, ont été traditionnellement des kibboutznikim ou des membres de mouvements d’agriculteurs.
Aujourd’hui, l’agriculture représente de 62 à 70% de l’eau consommée en Israël et bénéficie de prix à l’achat préférentiels, allant contre l’intérêt économique général. En plus de réaliser les prescriptions du sionisme, l’agriculture permet une certaine auto-suffisance alimentaire et également le peuplement de l’ensemble du territoire israélien important pour des raisons autant stratégiques qu’idéologiques.
Notons que depuis quelques années, des critiques s’élèvent au sein de la société israélienne pour que les autorités de régulation de l’eau soient indépendantes des milieux agricoles et que l’on diminue les aides apportées à l’agriculture.
Ces critiques doivent être envisagées au vu des considérations historique, idéologique et stratégique précédentes mais également de l’étude de la situation des pays voisins.
Ainsi, proportionnellement à la quantité d’eau extraite, l’agriculture israélienne consomme moins que ses voisins, en particulier que la Jordanie qui utilise 72% des ressources à des fins agricoles et subventionne fortement ce secteur. Il est à noter cependant que ce pays a élaboré une véritable politique de gestion de l’eau comme nous l’avons mentionné précédemment.
Il semble donc que la prise de conscience de l’importance de l’agriculture d’une part, qui s’oppose aux nécessaires restrictions sur l’usage de l’eau d’autre part, sont concomitantes.
2. Le partage de l’eau entre palestiniens et israéliens : le droit et la nécessité
Tout d’abord, il convient de rappeler que le développement de l’infrastructure d’extraction hydrique entre 1900 et 1967 n’a pas été le même dans les territoires que recouvrent aujourd’hui Israël et la Cisjordanie.
Si le Yishouv devenu l’Etat d’Israël n’a eu de cesse de développer sa technologie hydrologique et a puisé au mieux l’eau de l’aquifère cisjordanien, il faut constater qu’il n’y a eu pour ainsi dire aucune exploitation de cet aquifère de l’autre côté de la ligne verte.
Ainsi, il semble que l’on ne puisse corroborer les revendications palestiniennes qui affirment que l’exploitation israélienne a privé les palestiniens de l’eau qui leur revenait de droit. D’autant plus qu’en 1965, des recherches hydrologiques conclurent à la surexploitation de l’aquifère et conduisirent la  » Commission pour l’eau  » à réglementer drastiquement les conditions de forage et à réguler le pompage de l’eau.
C’est au nom de cette constatation qu’Israël a limité l’exploitation d’eau en Cisjordanie après 1967, ce qui a fait dire aux Palestiniens que ce sont les Israéliens qui sont responsables du faible avancement technique palestinien.
Il est difficile de définir précisément et il n’est pas question ici de développer les différentes estimations de l’eau disponible dans les années à venir pour les différents peuples de la région.
Cependant, il semble que l’on puisse dire de façon générale que les ressources dans les frontières de 1949 suffiront tout juste à satisfaire les besoins israéliens mais pas ceux des Jordaniens ni des Palestiniens dans les conditions actuelles d’exploitation d’ici 20 ans.
Aujourd’hui, le principal grief soulevé contre les Israéliens repose sur le fait que les Palestiniens paient plus cher l’eau fournie par la compagnie Mekorot que ces derniers.
Face à cette accusation, Israël répond en invoquant la nécessité d’un contrôle de l’exploitation de l’eau issue de Cisjordanie. Il semble que la situation de Gaza où depuis 1993, les Palestiniens surexploitent l’eau bien au-delà des ressources aille dans le sens des Israéliens.
B. Les revendications et les négociations
Des plans de coopération ont été élaborés de longue date pour gérer au mieux une ressource rare dans la région, preuve que l’idée d’une coopération régionale comme seule solution au problème de l’eau n’est pas neuve.
On peut rappeler ici le plan conçu par Walter Clay Lowdermilk dès 1936, qui s’inspirait des grands travaux menés alors dans la Tennessee Valley aux Etats-Unis, et qui proposait la mise en place d’une  » Jordan Valley Authority  » placée sous surveillance internationale.
Cette idée fut reprise en grande partie par le plan Johnston pour la vallée du Jourdain : nommé d’après Eric Johnston, un envoyé du Président américain Eisenhower, il était destiné à créer un autorité régionale en 1954-1955, qui devait être fondée sur une coopération inter étatique des Etats riverains du Jourdain, afin d’allouer et de gérer au mieux les ressources en eau.
Cependant, la réalité est demeurée bien davantage celle des tensions au sujet de l’eau. L’étude détaillée des points de friction actuels et des derniers développements des négociations montre des situations très différentes.
1. Les tensions israélo-syriennes : un faux problème ?
En dépit de la situation relativement favorable de la Syrie au point de vue de ses ressources hydriques, le problème de l’eau s’avère être un point clé dans les négociations entre les deux Etats. Le lien existant entre les revendications territoriales et le contrôle de l’eau est en effet très étroit, en particulier sur la question du Golan.
Si les dernières négociations entre la Syrie et l’administration d’Ehoud Barak en 2000 ont achoppé, c’est à cause du problème de la délimitation des frontières.
Israël était prêt à se retirer jusqu’au frontières du traité de 1923 définissant les frontières du gouvernement de Palestine, dans lequel le Jourdain est inclus, mais la Syrie demandait la reconnaissance de  » la ligne du 4 juin 1967  » (soit à la veille de la guerre qui conduisit à l’annexion du Golan par Israël) où le cours supérieur du Jourdain servait de facto de frontière entre les deux Etats.
Accepter les demandes syriennes signifie la perte pour Israël du contrôle sur les eaux du Yarmouk.
Israël serait dès lors puisque placé en aval des sources, en position en faiblesse pour le contrôle d’un ressource vitale : le bassin représente le tiers de la consommation israélienne en eau, tandis qu’il ne pèse que pour 2% des ressources syriennes.
Cela autoriserait en outre la Syrie à demander que le lac de Tibériade serve également de frontière commune, contrairement au traité de 1923 qui ne lui concédait qu’une bande de 10 mètres sur la rive nord-est, voire à demander l’internationalisation des eaux du Lac, en vertu d’un traité de 1926 qui en permettait l’accès aux pêcheurs syriens.
Enfin, la Syrie pourrait demander le partage des ressources israéliennes en vertu du plan Johnston de 1955 qui allouait à la Syrie l’usage de 20 millions de m3 du Baniyas pour l’irrigation locale, 22 millions du Jourdain supérieur et prévoyait la construction d’un canal depuis le Jourdain jusqu’aux fermes de Boteiha en territoire syrien.
Toutefois, la Syrie a elle-même violé cet accord en prélevant 220 millions de m3/an sur le Yarmouk, ce qui diminue d’autant les apports vers le Jourdain, alors que le plan Johnston ne lui accordait que 90 millions.
Même en cas d’accord sur la frontière de 1923, les problèmes persisteraient, puisque Israël serait en droit de réclamer la jouissance des eaux du Baniyas (qui fournissent 20% des eaux au Jourdain) en vertu du mandat de 1920 qui allouait ce cours à la Palestine, ce que la Syrie n’est pas prête à accepter.
D’autre part, une fois encore parce situé à l’aval, Israël serait à la merci des risques de pollution éventuelles des eaux s’écoulant vers le lac de Tibériade, et ce d’autant plus que les syriens projettent d’établir massivement des habitants sur le Golan.
Au total, il apparaît que la Syrie n’a pas d’intérêt d’ordre hydrologique à revendiquer la restitution, même s’il est vrai qu’elle connaît un contentieux avec la Turquie pour l’Euphrate, ressource autrement plus vitale et fleuve pour lequel la Syrie se trouve en position de faiblesse.
Et ceci, en aval des retenues d’eau turques, et même si la région de Damas et des alentours du Golan pourrait tirer un bénéfice substantiel de cette ressource supplémentaire.
Les arguments syriens se situent plutôt au niveau stratégique (la perte du Golan affaiblirait Israël qui en a besoin pour ses approvisionnements en eau) et symbolique (la souveraineté retrouvée sur une terre perdue).
2. Entre la Jordanie et Israël : les bénéfices d’un accord de paix.
Les problèmes susceptibles de se poser entre Israël et son voisin jordanien ne concernent que le bassin du Jourdain. Ils ont été résolus par la signature du traité de paix d’octobre 1994.
Ce traité détermine les quantités d’eau allouées aux deux Etats et l’article 1er de l’annexe II stipule que durant l’été, Israël a le droit d’utiliser 12 millions de m3 des eaux du Yarmouk et 13 millions durant l’hiver.
En contrepartie, Israël s’engage à fournir 50 millions de m3/an à la Jordanie d’eau potable supplémentaire, dont 20 millions seront fournis par un stock réservé dans le lac de Tibériade. On peut noter que contrairement au cas syrien, c’est le réel besoin en eau de la Jordanie qui a largement contribué à faire aboutir les négociations avec Israël.
Néanmoins, quelques ombres subsistent. Tout d’abord, la Jordanie a vivement protesté lorsqu’en 1999, Israël s’est déclaré incapable de fournir les 50 millions de m3 d’eau prévus, du fait de la sécheresse, si bien qu’il a dû coûte que coûte remplir son engagement.
D’autre part, quelques voix jordaniennes regrettent que le plan Johnston qui accordait le droit de prélever 100 millions de m3/an dans le lac de Tibériade (alors part du Royaume de Jordanie) ne s’applique pas. Même si l’heure est à la coopération, les rêves du passé peuvent ressurgir et brouiller l’entente.
3. Une indispensable coopération israélo-palestininenne ?
Israël et les Palestiniens s’opposent dans plusieurs domaines au sujet de l’eau :
• L’eau des aquifères de Cisjordanie est revendiquée par les Palestiniens, qui soulignent qu’Israël exploite par ses puits profonds et à 80-90% des nappes qui devraient leur revenir car elles sont situées sous les collines de Cisjordanie. Ils estiment de plus que l’État israélien a violé la Convention de Genève (stipulant le statu quo des sols de territoires occupés) en creusant des puits pour ses propres implantations, tandis qu’il gelait l’exploitation palestinienne de l’eau.
Par ailleurs ces puits auraient asséché ceux moins profonds de villages traditionnels. A ces revendications, Israël répond que des permis de creuser des puits profonds (au nombre de 40) ont été accordés aux Palestiniens, et que globalement la disponibilité en eau per capita a augmenté de façon significative durant la période d’occupation israélienne.
Pour l’exploitation des nappes cisjordaniennes, qui représentent le tiers de la consommation en eau du pays, Israël invoque le droit de l’antériorité de l’exploitation de ces ressources et le fait que la majorité des ses installations qui récupèrent l’eau de Cisjordanie sont en territoire israélien.
Enfin, Israël craint que l’autorité palestinienne sur la Cisjordanie ne se solde par la monopolisation au profit des Palestiniens et surtout par une surexploitation des nappes, qui diminuerait d’environ 300 millions de m3/an les ressources pour Israël, et qui augmenterait les risques de pollution et de salinisation de celles-ci, causant du tort aux deux populations…
 Pour Gaza, le problème provient des puits creusés dans la nappe phréatique. Selon l’Autorité palestinienne, les Israéliens ont pompé dans les nappes aux abords immédiats de la bande de Gaza, causant ainsi la forte salinisation actuelle des puits, ce à quoi Israël répond que la salinisation est essentiellement due au surpompage effectué durant les années 1948-1967, quand Gaza était sous administration égyptienne, tandis que les Israéliens ont freiné les processus en interdisant les nouveau forages.
• Le bassin du Jourdain est un dernier élément disputé. En effet, l’Autorité palestinienne réclame être l’héritière de la moitié des eaux du Jourdain alloué à la Jordanie en 1956 (plan Johnston), soit de 150 à 250 millions de m3 d’eau par an selon les estimations. Cette revendication fait cependant fi des accords israélo-jordaniens de 1994 et  » oublie  » la surexploitation syrienne des eaux du Yarmouk.
Il ne nous appartient pas de trancher sur la plus grande légitimité de l’un ou l’autre des points de vue, mais de constater simplement qu’il est d’une part très difficile pour Israël de renoncer au contrôle de plus du tiers de ses besoins en eau, et de perdre le quart de ses ressources en eau pour satisfaire aux demandes palestiniennes.
Mais du côté palestinien, on comprend la nécessité de contrôler les approvisionnements en eau pour ne plus dépendre de l’alimentation fournie par Mekorot. Il apparaît dans les deux cas que les réalités politiques l’emportent bien souvent sur les problèmes réels.
Les Palestiniens font remarquer qu’Israël garde grâce à sa maîtrise de l’eau un moyen de contrôler le futur nouvel Etat palestinien, tandis que les Israéliens constatent que les revendications palestiniennes sur l’eau se sont fait entendre surtout depuis la grande sécheresse de 1988-1991, et pourraient bien n’avoir que peu de lien avec les réalisations effectives des Israéliens en matière d’exploitation de l’eau…
Quoi qu’il en soit, il apparaît qu’une coopération est le meilleur moyen d’assurer aux deux nations la sécurité et la juste répartition des ressources, le droit international y invitant grandement.
En effet, la gestion conjointe et partage équitable sont les concepts actuels dominants dans les traités juridiques. Par conséquent, négociations et compromis sont inévitables.
L’accord du 28 septembre 1995, dit Oslo II, en fut la première étape. Il étend le contrôle de l’Autorité palestinienne à six grandes villes de Cisjordanie et l’article 40 de l’accord stipule que  » Israël reconnaît les droits des Palestiniens sur l’eau en Cisjordanie « , et accorde 28 millions de m3/an supplémentaire aux Palestiniens.
Enfin, une commission mixte pour la gestion des ressources en eau est prévue. La situation actuelle ne permet pas d’approfondir ce début de rapprochement, mais il faut noter qu’en dépit de la deuxième Intifada, la coopération semble se poursuivre.
C. Pourquoi rêver à une coopération régionale ?
Les évènements récents ne prêtent pas à la poursuite des projets élaborés en tant de paix, mais il est important d’en mentionner certains, car ils concernent l’ensemble de la région et sont susceptibles d’être repris si les tensions s’apaisent. Surtout, ils semblent apporter les meilleures réponses au problème de l’eau, montrant que celui-ci n’est pas insoluble.
Deux projets concernent le bassin du Jourdain.
Le premier est le projet d’un canal Mer Rouge-Mer morte, qui a vu le jour après les accords de paix israélo-jordaniens. Il s’agirait d’utiliser le dénivelé de la dépression de la mer Morte (300m sous la mer) pour fournir de l’énergie à une centrale hydroélectrique qui alimenterait en retour une usine de dessalement d’eau de mer. L’idée remonte à Herzl, mais en dépit de multiples plans, n’a pour l’heure pas été mise en application, en partie du fait de contraintes techniques et du coût que cela engendrerait, de l’ordre de deux milliards de dollars.
Le second projet était encore envisagé dans les négociations de 2000, celui d’une canalisation souterraine reliant Haifa au sud du lac de Tibériade, utilisant le même processus du dénivelé pour dessaler de l’eau de mer pompée en Méditerranée.
L’avantage retiré serait une réalimentation des eaux du Jourdain, qui profiterait à l’ensemble des pays utilisateurs du fleuve (Israël, Palestiniens, Jordanie). Ce projet a en outre l’intérêt d’être moins coûteux que le précédent (de l’ordre de 400 à 500 millions de dollars).
Un dernier projet concerne les relations entre l’Egypte, Israël et les Palestiniens. Elaboré en mars 1992, il s’agit d’une usine de dessalement conjointe sur la frontière israélo-égyptienne. L’idée date de 1969, mais fut rejetée à l’époque pour des problèmes politiques.
Cette usine pourrait fournir 150 à 200 millions de m3/an à Gaza, l’Egypte et Israël.
(Article paru sur Primo en 2004. Une actualisation des données sera disponibles dans les prochaines articles de ce dossier volumineux).
Bibliographie :
« Water for the future. The West Bank and Gaza strip, Israel, and Jordan« , Committee on Sustainable Water Supplies for the Middle East, National Academic Press, Washington D.C., 1999.
CHESNOT Christian, La bataille de l’eau au Proche-Orient, L’Harmattan, Paris, 1993
DUGOT Philippe, L’eau autour de la Méditerranée, L’Harmattan, Paris, 2001
ENCEL, Frédéric, Le Moyen-Orient entre guerre et paix, Flammarion, Paris, 1999
LOWI, Miriam, Water and power : the politics of a sacre resource in the river basin, Cambridge University press, 1993
SHUVAL, Hillel, « Towards resolving conflicts between Israel and its neighbours : the Israeli-Palesti

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