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lundi 5 septembre 2011

Ils ont condamné DSK... avant de (vite) le regretter...

Ils ont condamné DSK... avant de (vite) le regretter...

Dominique Strauss-Kahn faisait son retour en France, après une absence de quatre mois. L'occasion d'analyser les discours de certaines personnalités politiques ou autres, s'étant un peu vite exprimées, avant de revenir sur leurs propos.

Florilège de Bernard Debré, Laure Adler et Michel Rocard.



Ils ont condamné DSK... avant de le regretter par LePostfr

mercredi 17 août 2011

Affaire DSK, vers un épilogue ?

Affaire DSK, vers un épilogue ?

Le Point.fr -Mon petit droit m'a dit...Laurence Neuer

Parallèlement à la procédure criminelle, une négociation sur les indemnités se prépare dans le secret des cabinets d'avocats.

L'affaire DSK soulève toujours de nombreuses interrogations à quelques jours de l'audience du 23 août. La relation sexuelle entre l'ancien directeur du FMI et Nafissatou Diallo, validée par les traces d'ADN, a-t-elle été consentie comme l'avancent les avocats de Strauss-Kahn ? La femme de chambre a-t-elle au contraire été piégée et violentée comme elle l'a déclaré aux enquêteurs et à la presse ? Nafissatou Diallo et son avocat Kenneth Thomson espèrent convaincre plus de la moitié des 12 jurés civils du Bronx de la culpabilité de DSK. Ils s'en remettront aussi à leur décision quant au montant des indemnités à allouer à la plaignante.

Ils disent être en mesure de produire des témoignages de femmes se disant victimes d'agressions sexuelles dans des chambres d'hôtel et des appartements utilisés par DSK "dans le seul but de couvrir ses actes criminels". S'y ajoutera le rapport de l'hôpital St Luke's Roosevelt de Manhattan où Nafissatou Diallo a été examinée après les faits. Ce document porterait la conclusion suivante selon L'Express : "Diagnostic : agression. Cause des blessures : agression. Viol."

Stratégie inhabituelle

Aussi inhabituelle soit-elle, la stratégie de Nafissatou Diallo sera peut-être payante comme le craint à juste titre la défense. "Si aucune loi n'impose d'attendre l'issue de la procédure criminelle pour entamer la procédure civile, une telle démarche est en principe menée en coopération avec le procureur, qui n'a par hypothèse aucun contrôle sur les déclarations de son témoin principal dans le cadre du procès civil ; or, ici, la plaignante agit seule et au mieux de ses intérêts", commente l'avocat new-yorkais Oleg Rivkin. La procédure civile, beaucoup moins exigeante qu'au pénal au regard de la preuve, est en outre très prometteuse financièrement. Les jurés du Bronx sont en effet réputés pour leur générosité envers les victimes, a fortiori si l'accusé est riche et puissant.

Reste pour la plaignante et son avocat à démontrer la véracité des faits dénoncés. Et là, aucune virgule du récit n'échappera à la sagacité des limiers de la défense. "Chaque déclaration faite par la plaignante dans le cadre de l'instruction ou au cours d'interviews peut être utilisée contre elle dans un procès civil dans le but de mettre en doute sa crédibilité", explique Oleg Rivkin.

Contradictions

Des contradictions entre la version initiale relatée par la plaignante aux autorités policières et aux responsables de l'hôpital St Luke's Roosevelt et ses dernières déclarations à la presse sont déjà à noter. Nafissatou Diallo a-t-elle dialogué avec DSK dans les termes rapportés aux journalistes de la chaîne ABC et à ceux de Newsweek ? DSK est-il en revanche resté silencieux tout au long de l'incident comme cela est indiqué dans le procès-verbal de l'hôpital ? Se trouvait-elle encore dans la suite 2806 lorsque DSK s'est rhabillé et l'a-t-elle regardé se vêtir comme elle l'a indiqué au personnel hospitalier ? S'est-elle au contraire enfuie avant comme elle l'a affirmé aux autorités de police et devant les journalistes ?

Autant de questions qui peuvent lui être posées dans le cadre de la "discovery" préalable au procès. Les avocats de DSK, comme d'ailleurs Kenneth Thomson, sont autorisés à interroger la partie adverse sous serment pendant des heures voire des jours et à consigner cet interrogatoire dans des documents pouvant se compter en centaines de pages. Or, rien n'interdit aux avocats de DSK d'utiliser les failles relevées dans certaines réponses pour saper la crédibilité de la plaignante dans le cadre de la procédure criminelle en cours.

Mystère

Pour l'heure, DSK, en liberté surveillée, n'a pas encore livré sa version des faits. Sortira-t-il un jour de son silence ? Rien n'est moins sûr. Car une négociation sur une réparation civile nouée dans la confidentialité des cabinets d'avocats pourrait engloutir à jamais le mystère du petit quart d'heure de cette fin de matinée du 14 mai 2011, dans la suite 2806 du Sofitel de New York.

"Il n'est pas impossible que le dossier civil se conclue par une transaction dans les jours qui viennent, pronostique Ron Soffer, avocat aux barreaux de Paris et de New York. La multiplication des déclarations de Kenneth Thomson à la presse résonnent comme une invitation à transiger. Et il sait peut-être que les jours sont comptés jusqu'à l'abandon possible des poursuites, ce qui serait une victoire spectaculaire pour DSK." Pour le procureur Cyrus Vance, une telle "sortie" judiciaire sauverait les meubles auprès du public, réconforté par l'indemnisation de la plaignante.

mercredi 10 août 2011

La plainte au civil pourrait aider les avocats de DSK..

La plainte au civil pourrait aider les avocats de DSK..

Par Adèle Smith

Dominique Strauss-Kahn quittantson domicile new-yorkais, le 6 juillet dernier.
Dominique Strauss-Kahn quittantson domicile new-yorkais, le 6 juillet dernier. Crédits photo : BEHAR ANTHONY/SIPA/BEHAR ANTHONY/SIPA

Ils font oublier l'acte dont Nafissatou Diallo se dit victime en insistant sur ses motivations vénales.

D'un côté dix-sept pages et soixante-trois paragraphes de faits circonstanciés, émaillés de termes d'une grande violence, de l'autre une déclaration de quatre lignes dénonçant des motivations uniquement financières, le contraste est toujours aussi saisissant entre les stratégies des avocats de Nafissatou Diallo et ceux de Dominique Strauss-Kahn.

Deux heures après le dépôt d'une plainte au civil de Kenneth Thompson devant un tribunal du Bronx lundi soir, William Taylor et Benjamin Brafman ont publié le communiqué suivant : «Nous affirmons depuis le début que les motivations de Me Thompson et de sa cliente ne sont autres que de se faire de l'argent, le dépôt de cette plainte fait tomber tous les doutes sur cette question. La plainte au civil n'a aucune valeur et M. Strauss-Kahn va la combattre vigoureusement.» Au tout début de l'affaire, ils ont vigoureusement défendu leur client, invoquant notamment un rapport consenti, mais très vite l'attention s'est portée sur la jeune Guinéenne. Dès lors, ils l'ont l'attaquée sur ses motivations.

Le blitz médiatique de Nafissatou Diallo visant à restaurer sa crédibilité et maintenant le procès civil sont du pain bénit pour eux. Pourquoi se perdraient-ils en commentaires sur leur client alors que toute l'attention, entretenue par Kenneth Thompson, est portée sur la victime présumée ? «Leur stratégie est très intelligente, il a été dit tellement de choses, fausses ou vraies sur la plaignante, que tout le travail est fait sans qu'ils aient besoin d'intervenir. Ce sont de très bons avocats. Ils savent que la meilleure approche consiste à ne rien dire sur Dominique Strauss-Kahn», note l'avocat new-yorkais Brian O'Dwyer.

Résignation

Leur approche est parfaitement logique, renchérit Me Bradley Simon. «Ils jubilent de voir le dossier se déliter sous leurs yeux sans avoir à lever le petit doigt. Ils savent que le procureur pourra justifier l'abandon des charges en disant que l'avocat de la plaignante lui a rendu la tâche impossible.» Puisque l'engagement d'une procédure civile avant la fin de la procédure pénale met immédiatement en doute les motivations de la plaignante, «ils n'ont rien d'autre à faire que faire valoir cet argument», explique-t-il. «Ce qui est triste dans cette histoire, poursuit l'avocat, c'est qu'elle a très bien pu être agressée le 14 mai, mais cela, on l'a oublié. Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont réussi à le présenter comme la victime aux yeux du public.»

Pour les deux avocats, il n'y a pas d'autre explication possible à l'attitude de Kenneth Thompson que la résignation. «Je ne vois qu'une raison à cette démarche dénuée de toute logique, il doit penser ou savoir désormais que le procureur va abandonner les charges», conclut Me O'Dwyer.

Cyrus Vance en aurait-il l'intention ? Aurait-il déjà averti Nafissatou Diallo ? Pour certains avocats, le procureur devrait, par décence, la prévenir à l'avance. Bien avant l'audience du 23 août donc. D'autres pensent qu'il ne le fera qu'à la dernière minute.

Dans sa plainte, Kenneth Thompson ne mentionne pas de chiffre particulier. C'est la règle dans l'État de New York, précise Brian O'Dwyer. Il se concentre au contraire sur la «détresse» et «l'humiliation» de sa cliente. Le document fait référence à une agression «violente et sadique». Celle-ci était «intentionnelle, brutale, violente», ce qui a conduit à «humilier, rabaisser, et violer» la dignité de Nafissatou Diallo. Elle pourrait bien ne «jamais se remettre» des blessures «émotionnelles et mentales» qu'elle a subies, dit-il.

C'est bien sûr aux jurés du Bronx que Kenneth Thompson semble s'adresser désormais. Plus le poids des mots est fort, pense-t-il, plus ils seront convaincus. À cette fin, il n'hésite pas à décrire Dominique Strauss-Kahn comme un «criminel» ayant commis un «acte d'une profonde dépravation».

mardi 9 août 2011

Affaire DSK : ce que va changer la plainte de Nafissatou Diallo au civil..et réclame de l'argent..


On s'y attendait et c'est chose faite.

Nafissatou Diallo vient de déposer plainte contre Dominique Strauss-Kahn au civil ce lundi 5 août. Qu'est-ce que ça veut dire ? Et qu'est-ce que ça va changer ? Les réponses de Planet.fr.

Dans un document long de 17 pages déposé lundi 5 août dernier, Nafissatou Diallo porte plainte au civil contre Dominique Strauss-Kahn pour la supposée "agression violente et sadique" du 14 mai dernier au Sofitel de New York. Le but : recevoir des dommages et intérêts. Même si elle ne chiffre pas son préjudice, elle parle du "versement de dommages et intérêts d'un montant à déterminer lors du procès".

Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, les peines civiles se doivent d'être punitives, et donc proportionnelles à la fortune personnelle de l'accusé.

"Nafissatou Diallo veut se faire de l'argent"
Dans le document, on reproche à DSK d'avoir "infligé volontairement une détresse émotionnelle à Nafissatou Diallo", "ce qui a conduit à humilier, rabaisser et violer (la) dignité (de Mme Diallo) en tant que femme".

Pour les avocats de Dominique Strauss-Kahn, il est clair que la jeune femme de ménage veut "se faire de l'argent", comme ils l'ont déclaré dans un communiqué.

Et cela risque d'être plus facile pour Nafissatou Diallo de gagner au civil qu'au pénal. En effet, aux Etats-Unis, lors d'un procès civil, il faut seulement démontrer que la culpabilité est possible. Au pénal, il faut clairement la prouver.

Un aveu de défaite au pénal ?
Nafissatou Diallo ajoute également dans le document qu'elle souhaiterait que le procès civil se déroule dans le Bronx, quartier new-yorkais dans lequel elle vit. Si les jurés du procès peuvent s'identifier à sa personnalité, elle aura plus de chances de gagner.

Pour certains, ce procès au civil sonne comme un aveu de défaite au pénal. Lors de la prochaine audition de Dominique Strauss-Kahn le 23 août prochain, il se pourrait très bien que le parquet de New York décide d'abandonner les charges qui pèsent contre lui. C'est peut-être aussi ce que pense Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo, qui avait déclaré dès le 28 juillet que sa cliente irait devant une juridiction civile si un non-lieu était prononcé au pénal.

lundi 4 juillet 2011

DSK va porter plainte contre Tristane Banon pour dénonciation calomnieuse..



Liberation.fr

C'est le rebondissement d'une affaire DSK qui ne veut plus finir. L'avocat de l'écrivaine française Tristane Banon a annoncé lundi après-midi à l'Express que sa cliente allait porter plainte mardi contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol.

DSK contre-attaque, quelques heures plus tard: ayant «pris connaissance de l'intention de Mme Tristane Banon de déposer plainte à son encontre, Strauss-Kahn a chargé ses avocats français d'une action en justice pour dénonciation calomnieuse, ont annoncé ces derniers dans un communiqué.

Les faits évoqués par la jeune femme sont «imaginaires», poursuit le communiqué.
Tristane Banon affirme avoir été agressée par DSK en février 2003 à l'occasion d'une interview. L'annonce de cette plainte survient alors que le socialiste semble proche de la disculpation dans l'affaire du Sofitel new-yorkais. Mi-mai, Tristane Banon avait déjà envisagé de porter plainte avant d'y renoncer, pour ne pas lier son dossier à la procédure new-yorkaise.
«Je n'ai pas agi en fonction du contexte, affirme aujourd'hui l'avocat David Koubbi à l'Express. Avec ma cliente, nous avions pris notre décision avant ce rebondissement du 1er juillet (...) J'ai pris le temps nécessaire parce je ne voulais pas être instrumentalisé par la justice américaine.»

«Un dossier très solide»
Au contraire, par la voie de ses avocats, DSK «note que cette plainte intervient fort opportunément pour la plaignante au moment même où le caractère mensonger des accusations dont il a été l'objet aux Etats Unis ne fait plus aucun doute».
Pour contrer les soupçons de manipulation, l'avocat précise encore: «Que ce soit bien clair: je n'ai été contacté par personne à droite, je ne suis à la solde de personne». Me Koubbi assure disposer «d'un dossier extrêmement solide et étayé» à l'encontre de DSK pour établir la tentative de viol. Le seul chef d'agression sexuelle tomberait en effet sous le coup de la prescription (3 ans) et ne pourrait donc donner lieu à condamnation.

Contacté par Libération.fr, le député de Paris Jean-Marie Le Guen, un lieutenant de DSK, n'a pas souhaité commenter ce nouveau développement. «Ce sera aux avocats de parler», a-t-il simplement déclaré.
«Je n'en peux plus d'entendre dire que je suis une menteuse du fait que je ne porte pas plainte, explique la jeune femme à l'express.fr, qui publie un teasing de l'interview ce soir. Depuis huit ans, je porte cette histoire seule, j'entends les rumeurs, les mensonges à mon sujet.» «Aujourd'hui, de voir Strauss-Kahn libéré puis aussitôt dîner dans un restaurant de luxe entre amis, ça me rend malade», poursuit-elle. Répétant que François Hollande «connaissait l'histoire» (ce que nie ce dernier), elle fait le récit de l'agression présumée de DSK à son encontre.

«On a fini par se battre»
«Il n'y a pas de bonne solution, seulement une qui fait que je pourrai enfin me regarder dans la glace», dit-elle encore. «Je ne souhaite qu'une chose, qu'il [DSK] revienne en France avec sa présomption d'innocence pour que l'on aille devant un tribunal.»
Tristane Banon avait déjà évoqué cet épisode en 2007, lors de son passage à l'émission 93, faubourg Saint-Honoré. Mais le nom de son agresseur avait alors été masqué par la production. «Il a voulu que je lui tienne la main pour répondre, puis le bras, racontait la romancière. On a fini par se battre, on s'est battu au sol, j'ai donné des coups de pied, il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d'enlever mon jean».

La mère de Tristane Banon, Anne Mansouret, conseillère régionale PS de Haute-Normandie, a confirmé en mai 2011 le récit de sa fille. Elle a également reconnu l'avoir, à l'époque des faits, dissuadée de porter plainte contre DSK.

Tristane Banon va porter plainte contre Dominique Strauss-Kahn...


Tristane Banon va porter plainte contre Dominique Strauss-Kahn...

vendredi 24 juin 2011

Ce que j’ai appris en couvrant l’affaire DSK



par Alexis Buisson |

De son « perp walk » à la sortie d’un commissariat lugubre d’Harlem au « non-coupable » du lundi 6 mai devant la cour suprême de New York, voici quelques leçons tirées à partir de choses vues et entendues dans la « meute » de journalistes.

1. Ne pas avoir peur des policiers
Les policiers et les journalistes sont de grands amis aux Etats-Unis. Les uns ont besoin des autres pour se faire bien voir de leurs patrons respectifs. Ce dimanche 15 mai, un groupe de photographes, de cameramen et de reporters attend la sortie de DSK du blockhaus de la Special Victims Unit dans l’Est d’Harlem. Le petit groupe se demande si la police va « faire marcher » l’ancien ministre : c’est le désormais célèbre « Perp Walk » (la marche des malfaiteurs).
Sitôt la nouvelle confirmée, l’un d’eux dit au porte-parole de la police qui se présente de temps à autre devant la presse : « La seule chose qu’on demande, c’est de le sortir quand il fait jour. » Finalement, DSK émergera la nuit, encadré de policiers. Ils ont revêtu leur insigne. Ils savent qu’ils feront la une des journaux du lendemain. Peu de temps avant, un officier de police avait garé la voiture qui allait embarquer DSK devant le groupe de journaleux. Il la garera de nouveau plus près du groupe par la suite. « Tu seras l’employé du mois », lui lance un photographe pour le remercier.
Par contre, les policiers ne poussent pas la politesse jusqu’à proposer aux journalistes d’utiliser leurs toilettes pour parer à quelques envies pressantes. Tant pis s’ils attendent depuis longtemps (et sous la pluie!). Heureusement, un photographe trouve la parade. Il a repère des toilettes dans le parking voisin. Tout le monde est soulagé (et se soulage).

2. Harlem-Est, c’est pas Times Square
Attendre, c’est plus facile avec le ventre plein. Les photographes les plus prévoyants, pressentant une attente longue, se sont munis de barres de céréales. Pour les autres, c’est le McDo du coin ou les « delis », sorte d’épiceries new-yorkaises où l’on peut trouver des sandwichs pas chers. Egalement au menu : Dunkin Donuts, une chaîne de fast-food qui sert des donuts et cafés dégueu. Bien sûr, on ne peut pas prendre son temps pour aller chercher la victuaille : DSK peut sortir à n’importe quel moment ! Là encore, un photographe trouve la parade : se faire livrer des pizzas.

3. Etre patient
Couvrir l’affaire DSK, c’est passer beaucoup de temps à attendre pour pas grand-chose. Attendre sous des trombes d’eau sa sortie du bâtiment de la Special Victims Unit à Harlem. Guetter encore une apparition au sortir de sa prison dorée de Franklin Street dans le sud de Manhattan. Patienter enfin dans la file des journalistes qui se forme devant les salles d’audience où DSK comparaît. D’après un calcul rapide, j’ai attendu au moins 27 heures pour apercevoir Dominique Strauss-Kahn dans des lieux divers (seize heures devant le commissariat craignos d’Harlem le 15 mai ; quatre le lendemain pour sa première comparution devant la cour criminelle de Manhattan ; trois pour sa seconde comparution devant la cour suprême de New York le 20 mai ; trois aussi pour la lecture des chefs d’inculpation de lundi et une heure devant sa « townhouse »). Au total, je ne l’ai vu qu’un peu moins d’une heure depuis le début de l’affaire, le 14 mai.

4. Faire de la lèche au porte-parole des cours de Manhattan
David Bookstaver a un rôle essentiel : il décide de quel média peut assister aux comparutions de DSK dans une affaire qui suscite, selon lui, une présence médiatique comparable à celle du procès de l’assassin de John Lennon en 1980. Bookstaver est un fonceur. Ce Monsieur 100 000 volts des relations-presse était photographe de faits divers. « C’était un des meilleurs, commente un collègue. Il se branchait sur la radio des flics pour être sur place avant tout le monde. »
Aujourd’hui, l’homme de petit gabarit, un sens de la repartie à toute épreuve, regard revolver, est la personne à courtiser. Lors de la première comparution de DSK, il aurait refusé, selon un confrère, de faire entrer un correspondant du Monde car il ne connaissait pas le journal. En revanche, il aurait laissé passer un journaliste de Paris Match avec lequel il avait discuté avant. Les journalistes ont compris qu’il fallait lui lancer des fleurs, le tapisser de « mercis » quand il assure qu’il va « tout faire pour faire entrer tout le monde » dans une salle d’audience de toute façon trop petite. Vu le nombre grandissant de journalistes présents aux audiences, il va falloir fayoter dur !

5. Pas touche à Anne Sinclair
Un confrère a eu le malheur de souffler quelques mots à Anne Sinclair lors d’une audience. Une policière a aussitôt pris la mouche : « Prenez vos affaires car vous ne reviendrez pas », lui a-t-elle lancé devant le reste de la salle.

6. Twitter, la salle d’audience comme si on n’y était
Pour les journalistes qui ne parviennent pas à assister aux audiences, il y a une solution : Twitter. Ceux d’entre eux qui se font recaler par David « videur » Bookstaver ont pu suivre les « tweets » plus ou moins exacts de leurs confrères plus chanceux. Un journaliste affirme même avoir entendu des confrères indiquer à leur rédaction qu’ils étaient à l’intérieur de la salle alors qu’en réalité, ils n’en voyaient que les portes.

7. Ne pas penser que DSK intéresse tout le monde
A force de manger, boire et respirer DSK, on en oublierait presque que l’ancien directeur général du Fonds monétaire international n’est pas le centre du monde. Pour beaucoup d’Américains peu familiers de la haute finance internationale, DSK était et reste un parfait inconnu. Ne parlons même pas du FMI ! Un sondage pas du tout scientifique réalisé aux abords du tribunal, en montrant simplement une photo de DSK aux passants, a révélé que le visage de l’ancien ministre restait une énigme pour beaucoup. A l’indice « si, si, vous savez, c’est le Français accusé de tentative de viol sur une femme de chambre », la plupart répondent par : « Ah non désolé. Je ne le connais pas. Bon courage pour votre reportage. » Prends ça !
Une chose est sûre, les New Yorkais se passionnent davantage pour les déboires actuels d’Anthony Weiner. L’élu démocrate du Queens est accusé d’avoir envoyé des photos suggestives à plusieurs supportrices via Twitter. On l’a tantôt vu en slip, tantôt en serviette de bain. Après Dominique « Le Perv’ » Strauss-Kahn, les tabloïds n’en demandaient pas mieux.
Alexis Buisson (New York)

vendredi 17 juin 2011

Strauss-Kahn a invoqué l'immunité après son arrestation..(petit retour)


- Dominique Strauss-Kahn a brièvement invoqué l'immunité diplomatique peu de temps après son arrestation à bord d'un vol Air France sur le point de décoller de New York, selon des documents remis jeudi à la justice par les procureurs.

L'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), en résidence surveillée à New York, est inculpé de tentative de viol et d'agression sexuelle sur une femme de ménage le 14 mai dernier à l'hôtel Sofitel de New York.

Il plaide non coupable. Sa prochaine comparution en audience préliminaire a été fixée au 18 juillet prochain.

Les documents remis jeudi au juge fédéral Michael Obus et à ses avocats sont un compte rendu détaillé des événements intervenus le samedi 14 mai et des circonstances de son arrestation.

Selon ce récit, l'ex-ministre socialiste aurait demandé "de quoi s'agit-il ?" aux policiers venus l'arrêter à bord de l'avion d'Air France sur le tarmac de l'aéroport international John F. Kennedy.

Informé qu'il était question d'"un incident dans un hôtel de la ville", Dominique Strauss-Kahn aurait gardé le silence puis aurait dit, un quart d'heure plus tard, qu'il avait l'immunité diplomatique et qu'il souhaitait s'entretenir avec un représentant du consulat de France.

L'ancien directeur général du FMI, qui a démissionné quelques jours après son arrestation, ne bénéficiait pas d'une immunité totale mais les statuts du FMI lui garantissaient une immunité limitée aux actes effectués dans le cadre de ses fonctions officielles. Ce week-end-là, a précisé le FMI, il était en visite privée à New York.

"MON AVOCAT M'A DIT DE NE PAS PARLER"

Toujours selon le compte rendu diffusé par les procureurs, Dominique Strauss-Kahn se serait plaint que ses menottes étaient serrées lors de son transfert vers la Manhattan Special Victims Unit, l'unité spéciale de la police new-yorkaise chargée des crimes sexuels.

Dans la soirée, à 21h00, il demande à appeler son avocat avant de demander aux policiers s'il a besoin d'un avocat. Un inspecteur lui répond qu'il a droit à un avocat mais dit en revanche ignorer s'il bénéficie d'une immunité diplomatique.

"Non, non, non, je ne vais pas essayer de me servir de cela", lui dit alors Dominique Strauss-Kahn.

A 22h55, on lui demande s'il souhaite s'expliquer sur l'incident. "Mon avocat m'a dit de ne pas parler. J'étais prêt à parler", répond-il.

Le compte rendu s'arrête le dimanche 15 mai à 21h50.

Les procureurs ont signalé qu'ils entendaient fournir aux avocats de Dominique Strauss-Kahn des rapports scientifiques et médico-légaux ainsi que des photographies et des enregistrements.

Lors de la dernière audience préliminaire, le 6 juin, Dominique Strauss-Kahn a comme prévu plaidé non coupable des chefs d'accusation retenus contre lui.

A l'issue de cette audience, son avocat, Benjamin Brafman, a esquissé ce que serait sans doute sa ligne de défense: démontrer que la relation sexuelle a été consentie.

Kenneth Thompson, un des avocats de la jeune femme, a jugé pour sa part que les allégations sur un rapport consenti étaient "absurdes" et a ajouté que "tout le pouvoir, l'argent et l'influence de Dominique Strauss-Kahn ne pourront empêcher que la vérité éclate sur ce qu'il a fait dans cette chambre d'hôtel".

Après avoir passé quatre jours à la prison de Rikers Island, DSK a obtenu le 19 mai sa libération sous caution et a été placé en résidence surveillée, d'abord dans un appartement sur Broadway Avenue puis dans une maison de ville du quartier de TriBeCa, à Manhattan.

S'il est reconnu coupable des chefs d'inculpation de tentative de viol, agression sexuelle au premier degré, attouchements non consentis, emprisonnement illégal au second degré et agression sexuelle au troisième degré, il risque jusqu'à 25 ans de prison.

Henri-Pierre André pour le service français....

http://fr.news.yahoo.com/strauss-kahn-invoqu%C3%A9-limmunit%C3%A9-apr%C3%A8s-son-arrestation-050146730.html

http://univers-des-news.over-blog.com/

http://tendancedesantipodes.blogspot.com/

Par catger - Publié dans : ACTUALITE... - Communauté : Les Tendance des news.

lundi 13 juin 2011

Affaire DSK : l'appel à délation de Kenneth Thompson fragilise-t-il l'accusation ?


Le Point.fr -
Le ténor de la nouvelle équipe représentant Nafissatou Diallo appelle les femmes du monde à témoigner.
Kenneth Thompson, réputé pour être un spécialiste de la défense des minorités aux États-Unis, a fait une entrée fracassante dans le dossier de DSK en lieu et place de son prédécesseur Jeffrey Shapiro. "Le pouvoir et l'argent de DSK n'empêcheront pas la vérité d'éclater. Madame Diallo dira au monde entier tout ce qu'il lui a fait", a-t-il menacé devant la foule amassée à la sortie du tribunal.

Cet ancien procureur s'était notamment illustré dans l'affaire d'Abner Louima, un immigré haïtien de 31 ans qui s'était fait agresser par quatre policiers new-yorkais un soir d'été 1997. Face à sa plaidoirie à charge déchaînée, l'avocat de Justin Volpe, auteur principal, a finalement capitulé. Son client a plaidé coupable et écopé de 30 ans de prison sans possibilité de remise de peine.

Prescription
Le soutien de Kenneth Thompson à Nafissatou Diallo débute sous un jour politique, l'avocat se positionnant avant tout comme le défenseur d'une cause collective. "S'il y a une femme, en France ou en Afrique, qui a été agressée sexuellement ou violée par Dominique Strauss-Kahn, qu'elle m'appelle, qu'elle me contacte, car nous voulons l'aider, nous voulons lui parler", a-t-il déclaré. "Mon cabinet défend les droits de tous ceux dont on profite dans le monde", a-t-il ajouté sur France 2. Une telle attitude semble néanmoins risquée. "Sa première obligation en tant qu'avocat est d'aider sa cliente et pas d'autres personnes, s'étonne Ron Soffer, avocat aux barreaux de Paris et de New York. En outre, ses propos résonnent comme un acte de désespoir et de crainte. En cela, la tactique semble maladroite."
Pour les "victimes" qui viendraient frapper à la porte de celui qui collectionne des résultats exceptionnels en termes de dédommagements, c'est sans doute une occasion facile de faire valoir leur préjudice. Celles-ci pourraient, en effet, assigner DSK devant le tribunal de New York et obtenir des dommages et intérêts bien plus élevés que ceux auxquels elles pourraient prétendre en France. "Ces actions risquent toutefois de se heurter à la prescription, qui est de un an à New York", précise Me Soffer.

Témoignages
L'appel de Kenneth Thompson pourrait aussi donner un coup de pouce à l'accusation si des témoignages de viols ou d'agressions sexuelles non encore poursuivis en justice venaient alimenter le dossier du procureur. Les avocats de DSK ont d'ailleurs déjà réclamé ces pièces. Mais leur recevabilité devant les jurés reste à démontrer.
"La jurisprudence new-yorkaise considère d'une manière générale qu'il ne faut pas polluer l'esprit des jurés avec des actes qui ne sont pas le sujet du procès, explique Me Soffer. Le juge pourrait néanmoins admettre ce type de preuves si DSK prétendait qu'il y a eu une relation sexuelle consentie. Cela signifie que les femmes concernées seront appelées à témoigner au procès." Se risqueront-elles à le faire et à s'exposer à l'avalanche de questions des avocats de la défense ? Rien n'est moins sûr........

samedi 11 juin 2011

Femme de chambre, un métier à haut risque?

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Cela sonne un peu comme un gag et pourtant le nouveau visage de ce métier, réputé comme tant d'autres, ne sera plus jamais comme avant.

Depuis trois semaines, les femmes de chambre new-yorkaises se retrouvent sur le devant de la scène sans l’avoir vraiment désiré et pour une affaire qui manque sérieusement de glamour.

De quoi s’agit-il?

L’histoire DSK, indépendamment de son retentissement mondial, met sous le feu des projecteurs une partie du personnel des grands hôtels internationaux.

Jusqu’au 14 mai 2011, rien ne laisse présager que des faits relatés par une guinéenne de trente-deux ans, vont mettre le feu au poudre et traîner dans la boue un des hommes les plus puissants de la planète. Et, l’on découvre que ces événements étalés à la une des journaux et des télévisions du monde entier sont parfois le lot de certaines de ces femmes qui travaillent dans un "job" réputé difficile.

Le métier de femme de chambre

Le recrutement d’une femme de chambre d’un hôtel quatre ou cinq étoiles est strict à plus d’un égard:

*Présentation irréprochable: poids, taille, tenue soignée.

*Maîtrise d’au moins deux langues, dont celle du pays.

*Qualités premières, politesse, respect du client, assistance.

*Maîtrise de la fonction, nettoyer, ranger, mise en avant de la présentation de la chambre avec les fleurs, les fruits et le bar, de la salle de bains avec les produits de beauté, le shampooing, le démaquillant et les crèmes de jour et de nuit d’une grande marque, le dentifrice sans oublier une manière élégante de poser le peignoir ou les serviettes sur leur support. Vérification de la bonne marche des lampes et du sèche-cheveux, de la présence du papier à lettres à l’entête de l’hôtel et de la fameuse pancarte "ne pas déranger/ do not disturb".

* Rigueur dans le travail, tout doit être impeccable. Il n’y a aucune tolérance possible pour la moindre erreur, ce qui semble tout à fait normal au vu des prix pratiqués pour les chambres qui offrent ces prestations haut de gamme.

Sans être alarmiste, y-a-t-il un vrai danger à exercer cette profession?

En dehors des contraintes particulières inhérentes à la fonction, assiste-t-on à une redéfinition du job? a savoir: une prise en compte d’un certain risque à pratiquer le métier ?

Les femmes de chambre présentes le 06 juin dernier, lors de la comparution de Dominique Strauss Kahn, le pensent puisqu’elles demandent à être équipées d’un système d’appel qu’elles peuvent porter au cou et qui assure un semblant de protection.

L’affaire ne remet pas en cause la présomption d’innocence qui pèse, actuellement, sur l’ancien patron du F.M.I, mais elle attire l’attention sur de possibles débordements, directement liés au sexe ou à une forme de prostitution non consentie imposée par certains habitués des palaces.

Ces abus existent, il n’y a aucun doute là-dessus. Une évidence ressort de ces pratiques, à priori, aujourd’hui, on prend en considération les plaintes émises par cette population de travailleuses qui pendant des années, s’est tue par peur des représailles (loi du silence imposée, licenciement). Il faut bien comprendre que pour ces jeunes femmes,le fait de travailler dans un univers de luxe est une sorte de promotion valorisante, il vaut mieux travailler dans un 5 étoiles de la Ve Avenue plutôt que dans un des innombrables hôtels réputés moins onéreux, autour de Times Square.

La suite: comment juguler de pareils faits?

Seule, une protection maximale doit dorénavant aider la femme de chambre à faire son travail dans de bonnes conditions et, non pas, dans une peur éventuelle d’une agression rondement menée!.

On ne peut pas demander à celle qui met tout en oeuvre dans la préparation soignée de la suite du client de jouer, en plus, le rôle d’une call-girl de "haute volée", connue pour ses capacités et son physique avantageux… ou alors, il s’agit de redéfinir les critères de sélection en y ajoutant d’autres services, certes, réprimés par la loi, mais avec un salaire adéquat. Impossible, évidemment...

Et demain? quelles conséquences?

Est-ce à dire qu’à partir de maintenant, les palaces du monde entier vont avoir de réelles difficultés à trouver un personnel, non seulement qualifié, mais qui accepte de côtoyer les clients dans l’intimité de leur chambre? Va-t-on, subitement, se retrouver devant la pénurie d’une main d’oeuvre de qualité, indispensable à la bonne tenue et la bonne marche de certains établissements? Et cet énorme scandale ne va-t-il pas augmenter les propositions honteuses, voire à peine avouables, que font certains personnages?

Autant de questions sur lesquelles il est bon de réfléchir à l’avenir.

http://www.suite101.fr/content/femme-de-chambre-un-metier-a-haut-risque-a28918

samedi 28 mai 2011

DSK : pourquoi ils n'ont rien dit...



Par Carl Meeus

Ceux qui savent ne parlent pas. Ceux qui parlent ne sont pas entendus. Connivence ? Autocensure ? Légitime respect de la vie privée et de la loi ? Le «cas DSK» pose la question de l'omerta à la française.

Quinze jours après l'annonce de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn par la police de New York, la stupéfaction a laissé place à la polémique. Pour la grande majorité des Français, c'est une certitude: journalistes et politiques savaient et n'ont rien dit. Ils ne pouvaient ignorer les pulsions de DSK mais, comme d'habitude, ont refusé d'en parler dans leurs médias, dans le seul but de le protéger. La réalité est évidemment plus complexe.

Cette censure volontaire de la presse n'est pas uniquement liée à une volonté de protéger les puissants. Elle est dictée par la nécessité de respecter la loi. L'article 9 du Code civil est souvent brandi pour empêcher la parution d'articles ou de livres dévoilant des secrets intimes: «Chacun a droit au respect de sa vie privée. Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l'intimité de la vie privée: ces mesures peuvent, s'il y a urgence, être ordonnées en référé.» De quoi faire réfléchir plus d'un directeur de rédaction ou d'un éditeur avant de faire tourner les rotatives.

Ainsi, pour Dominique Strauss-Kahn, les rédactions n'ont-elles pas souhaité franchir le pas. Si le journaliste Jean Quatremer a publié sur son blog un article où il explique que «le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement», c'est parce que son journal, Libération, n'a pas voulu le faire, «au nom de la loi sur la protection de la vie privée», explique Laurent Joffrin, son directeur à l'époque. Quand Le Nouvel Observateur veut raconter en 1998 l'histoire du passage de DSK à une soirée particulière dans un club échangiste de la capitale, l'hebdomadaire prend bien soin de ne pas publier de nom. Mais procède par allusions : «Ce soir, il y a un plus: le ministre doit venir. Un vrai ministre. (...) soudain il arrive. C'est bien lui. Un léger frémissement parcourt les troupes. Deux femmes l'accompagnent, jeunes, grandes et minces. "Il fait plus gros qu'à la télé, tu trouves pas?" Son sourire est presque électoral. Il entre dans le salon, serre quelques mains, l'habitude sans doute.

Une blonde d'une cinquantaine d'années le salue par son prénom. Il fait semblant de la reconnaître puis, sans plus s'attarder aux mondanités, s'engouffre dans la pièce du fond, traînant derrière lui ses deux compagnes, dont une qu'il commence à lutiner chaudement, dès le couloir. (...) "Tu crois qu'il peut vraiment devenir président?" murmure une des spectatrices à sa voisine.» Le Tout-Paris politique et médiatique comprend immédiatement. Le lecteur, c'est moins sûr.
Bien sûr, les couloirs des journaux bruissaient des rumeurs d'infidélité chronique qui couraient sur le compte de DSK. Bien sûr, les journalistes qui côtoyaient les services de police revenaient régulièrement avec des «tuyaux» un peu particuliers. DSK aurait été surpris par une patrouille en mauvaise posture un soir dans un endroit fréquenté par des prostituées. Rien d'illégal, même s'il s'agit d'un comportement peu compatible avec celui que les Français peuvent attendre d'un prétendant à l'Elysée.

Mais comment vérifier une telle information? Comment être sûr qu'il ne s'agit pas d'une manipulation politique ? Officiellement, personne n'est au courant d'une telle histoire. Impossible d'avoir une confirmation de l'événement.
Jusqu'à son arrestation à New York, DSK a toujours su ou pu éviter le grand déballage. Grâce à ses communicants bien sûr, mais aussi à son réseau et ses amis. Il suffit de voir comment BHL, Jean-François Kahn et les autres se sont immédiatement mobilisés, cette semaine, pour le défendre, négligeant la victime présumée, une simple femme de ménage.
Dans leur ensemble, les médias français refusent de s'engager dans la voie des tabloïds anglo-saxons pour lesquels la vie privée peut s'afficher en une. Au fond, même les journaux people de France n'ont pas cherché à enquêter sur la vie secrète des hommes politiques en général et de DSK en particulier. Tout le monde s'en tient à la ligne rappelée la semaine dernière par Le Canard enchaîné : «DSK courait les jupons et les boîtes échangistes. La belle affaire! C'est sa vie privée et elle n'en fait pas un violeur en puissance. Pour Le Canard, l'information s'arrête toujours à la porte de la chambre à coucher.»

L'affaire Tristane Banon aurait certes dû alerter davantage. Quand ce jeune écrivain a raconté l'agression dont elle assure avoir été la victime, peu de journaux ont relayé son histoire. Elle l'a racontée dans l'émission de Thierry Ardisson sur Paris Première en présence de journalistes politiques, mais au fond, elle-même ne souhaitant pas porter plainte contre DSK, comment embrayer sur ses attaques? D'autant qu'en face, les équipes de Strauss-Kahn ont su habilement déminer l'affaire. Grâce à ses communicants, DSK réussit à passer entre les gouttes.
«On est resté sur l'idée que ce n'était pas une pathologie et que le comportement de DSK correspondait à l'image d'Epinal de l'homme politique, le séducteur», analyse un spécialiste en communication. Anne Sinclair, l'épouse de DSK, a elle-même mis fin aux débats en répondant à L'Express, qui lui demandait en 2006 si elle ne souffrait pas de la réputation de séducteur de son mari: «Non, j'en suis plutôt fière! C'est important de séduire, pour un homme politique. (...) Je suis un peu blindée sur le pouvoir de la rumeur.»

Une rumeur qui ne l'a pas épargnée. Comment celle qui a été au cœur de la vie politico-médiatique pendant plus de vingt ans pouvait-elle ignorer ce qui se disait ou s'écrivait sur DSK? En 2000 sort le livre de deux journalistes, Vincent Giret et Véronique Le Billon, Les Vies cachées de DSK. Les auteurs racontent dans un chapitre qu'«un soir de septembre 1992, Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Industrie et du Commerce extérieur, et Martine Aubry, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle, sont les invités d'honneur d'une réception donnée par l'ambassadeur de France à Tokyo. (...) Ces deux-là s'adorent. (...) Ils distillent un même humour vachard, se relaient sans temps mort dans les karaokés de la capitale nippone jusqu'aux premières lueurs du jour et rejettent avec le même dédain l'esprit de sérieux de leurs aînés. Ils savourent la douce insouciance de ceux qui savent que l'avenir leur appartient. De cette folle équipée naît une rumeur colportée dans toutes les salles de rédaction: Martine et Dominique filent le parfait amour...»

DSK se situe dans la lignée des grands hommes politiques français qui arborent leurs conquêtes féminines comme les généraux leurs médailles. Après tout, pour ne parler que des présidents de la Ve République, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac n'ont-ils pas aussi une réputation de grands séducteurs? Bernadette Chirac a expliqué dans son livre Conversation, paru en 2001, à propos de son mari, qu'«il avait un succès formidable. Bel homme, et puis enjôleur, très gai. Alors les filles, ça galopait (...). Mon père m'avait dit: "Vous êtes son point fixe." La suite lui a donné raison. Mon mari est toujours revenu au point fixe.»

Et François Mitterrand? L'homme qui a collectionné les conquêtes et réussi à cacher pendant des années l'existence de sa seconde famille. Cette histoire est emblématique du fonctionnement des médias. Tant que c'est l'extrême droite et sa presse, comme Minute, qui évoque ces sujets, aucune reprise n'est tolérée. Ce système a de nouveau fonctionné quand Marine Le Pen a mis en cause le comportement de Frédéric Mitterrand pendant ses voyages en Thaïlande. Au lieu de s'intéresser aux faits, la plupart des commentateurs se sont insurgés contre les attaques de l'extrême droite et ont sommé les politiques comme les médias de ne pas les suivre.

Concernant François Mitterrand, les journalistes se sont retranchés derrière ce prétexte de la vie privée pour justifier leur refus de publier des informations sur l'existence de sa fille Mazarine. Occultant totalement le fait que le Président utilisait allègrement les moyens de l'Etat, donc l'argent des contribuables, pour loger sa seconde famille. Et qu'il a été jusqu'à mettre sur écoute téléphonique des journalistes, notamment Edwy Plenel, alors au Monde, voire des artistes comme Carole Bouquet, totalement étrangère à cette histoire...
Seul moyen de contourner l'obstacle, le roman. Françoise Giroud publie en 1983 Le Bon Plaisir, où elle raconte l'histoire d'un président amené à cacher sa double vie à la presse. Toute ressemblance avec des personnages existants est-elle fortuite? La maison d'édition, Mazarine, est-elle une clé de l'énigme? Difficile d'imaginer que Françoise Giroud, très introduite dans les cercles du pouvoir, ignorait totalement la situation de Mitterrand. Sa biographe, Laure Adler, assure que ce roman n'est pas inspiré de la vie du Président mais raconte une histoire similaire vécue par un dirigeant socialiste encore en activité. Mais son nom ne sera pas dévoilé. Au nom du respect de la vie privée...

Faute de pouvoir donner les informations, on s'en remet alors aux humoristes. Des «Guignols de l'info» à Nicolas Canteloup, de Laurent Gerra à Stéphane Guillon, ceux-ci s'en donnent à cœur joie. Puisant leur inspiration au cœur même des salles de rédaction, à l'affût de tout ce que peuvent leur raconter les journalistes. Ils sont d'autant plus drôles que tout le monde devine que sous leurs exagérations perce un morceau de la vérité. Le 28 mars, Nicolas Canteloup-DSK explique qu'«au FMI, on (lui) a donné une mission en trois points: sauver le monde, aider les pays émergents et repeupler la planète en fécondant les femmes. C'est comme ça, je n'y peux rien, c'est ma mission». Eclats de rire dans le studio de la rue François-Ier. A RTL, Laurent Gerra n'est pas en reste. Le 26 avril, l'humoriste met en scène le directeur du FMI le jour de Pâques. «J'ai beau être directeur du FMI, je suis un homme comme tout le monde. Le week-end de Pâques, je m'emmerde car le FMI est fermé et les secrétaires aussi. Alors j'attends mardi, la réouverture des bureaux, car il y a des stagiaires, des interprètes à talons...» Là encore, les rires éclatent dans le studio de la rue Bayard.

Les humoristes à la place des éditorialistes? En février 2009, Stéphane Guillon n'hésitait pas à endosser ce rôle, quand il officiait sur France Inter le matin. Juste avant l'arrivée de DSK, invité de la matinale, au lendemain des révélations sur l'affaire Piroska Nagy, l'humoriste écrit un billet qui fera date: «Dans quelques minutes, Dominique Strauss-Kahn va pé-né-trer (silence) dans ce studio. Evidemment, des mesures exceptionnelles de sécurité ont été prises au sein de la rédaction. Pardon, sein est un mot que je n'ai pas le droit de prononcer aujourd'hui pour ne pas réveiller la bête. Cinq seuils d'alerte sont prévus dans cette matinale. Le dernier étant l'évacuation pure et simple du personnel féminin d'Inter vers d'autres étages...» DSK est en route vers la station quand il entend la chronique. Son premier réflexe est de faire demi-tour et d'annuler sa participation. Finalement, le directeur général du FMI se rend à la radio mais commence par cette déclaration : «J'ai assez peu apprécié les commentaires de votre humoriste.

Les responsables politiques comme moi ont le droit, même le devoir, sans doute, d'être critiqués par les humoristes. Mais l'humour, c'est pas drôle quand c'est principalement de la méchanceté.»
«S'irriter d'un reproche, c'est reconnaître qu'on l'a mérité», écrit Tacite dans les Annales. Est-ce pour cette raison que la réaction de DSK est aussi virulente? En tout cas, il ne se contente pas de cette remarque et décide de ne plus répondre aux invitations de la station publique. Même quand les journalistes lui proposeront de l'inviter les jours où Stéphane Guillon n'officie pas à l'antenne. Refus catégorique. Pas question de revenir tant qu'il sera employé par la radio.

Cette stratégie du boycott est un moyen de pression relativement classique pour contraindre les médias à éviter les sujets qui fâchent. Quand L'Express a publié la lettre de Piroska Nagy, son directeur, Christophe Barbier, a dû affronter la colère des communicants de DSK. Pressions sur les actionnaires, pressions par l'intermédiaire de la publicité, toutes les armes sont utilisées par les politiques pour contraindre un média à être plus compréhensif. Le contact direct est aussi efficace. Avant d'accéder à l'Elysée, quand Nicolas Sarkozy rencontrait un jeune journaliste, il ne manquait pas de lui dire sur un ton parfaitement courtois qu'il connaissait très bien son directeur de la rédaction, voire son actionnaire. Mais il n'était pas le seul à user de cet artifice pour impressionner les journalistes.

Lors de son dernier passage à Paris, dans le but de préparer sa prochaine candidature à l'Elysée, DSK a déjeuné avec les rédactions de trois journaux: Libération, Le Nouvel Observateur et Marianne. Son objectif était clair, ainsi que Denis Jeambar l'a raconté dans Marianne la semaine dernière: DSK «dit que Mariannen'a pas d'autre choix que de le soutenir dans ce combat. Il se découvre peu soucieux à cet instant précis de l'indépendance des journaux, pas du tout menaçant, mais pressant. Il est clair que son propos est délibéré et pas du tout improvisé. (...) Si la requête est choquante, elle a le mérite d'être claire et de montrer la conception qu'a Dominique Strauss-Kahn de la presse: c'est un rapport de soumission qu'il sollicite, un engagement militant.» En fin de compte, DSK demande à ces journaux de ne pas entrer dans les polémiques que pourrait lancer la droite pendant la campagne présidentielle, même si elles pouvaient être fondées sur des vérités, au nom de leur volonté commune de se débarrasser de Nicolas Sarkozy !
Et, pour les convaincre d'adhérer à sa stratégie, DSK leur révèle, à en croire les propos off qui lui sont attribués, qu'effectivement il en a «sans doute fait un peu trop dans le passé» avec les femmes. Mais qu'au fond, ce n'est plus le sujet. Comme le confirme un dirigeant d'Euro RSCG: «Les études montraient que les Français savaient.

Il n'y avait pas tromperie sur la marchandise puisqu'on n'a jamais cherché à montrer DSK comme un homme vertueux.» Les amis politiques de DSK brossaient le portrait d'un séducteur certes compulsif, mais jamais violent. L'un d'eux assurait même récemment qu'il s'était «calmé» depuis l'affaire Piroska Nagy. «La vraie question, pour un spécialiste en communication, est de savoir pourquoi personne ne lui a conseillé de se soigner si ces pulsions atteignaient de telles proportions.» «Cette page est tournée», assurait DSK.

Comment, dès lors qu'il ferme lui-même la porte, entrer dans sa part d'ombre sans le froisser?
A André Rousselet, qui estimait connaître 30 % de la vie de François Mitterrand, l'ancien Président répondit: «30%, c'est beaucoup!» Pour un ami du couple, Anne Sinclair ne connaissait «que 40% de ce que faisait DSK».

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