lundi 13 juin 2016

Massacres de Sarona et d'Orlando : même horreur....

Omar Saddiqui Mateen

L’horreur n’a plus de frontière. Quelques jours après avoir vécu de près le massacre du marché Sarona, New-York nous reçoit en plein choc d’Orlando. On croyait que depuis 2001 les États-Unis étaient à l’abri du terrorisme grâce aux contrôles stricts aux frontières.  Il n’en est rien puisque le mal s’est infiltré à l’intérieur même d’une communauté musulmane américaine censée être définitivement intégrée. Les Américains ont du mal à comprendre qu'ils sont devenus eux-aussi vulnérables.



Le jeune musulman de 29 ans qui a tué 50 personnes à Orlando pouvait prétendre qu’il ne s’en prenait pas à l’Amérique toute entière mais aux seuls gays. Mais cela n’empêche pas les Américains de politiser le débat sur les Musulmans et sur la lutte contre le terrorisme ; un terrorisme facilité par la mise à disposition de tout un chacun d’armes de poing mais aussi de fusils d’assaut.

Il s’agit du massacre le plus meurtrier depuis septembre 2001, réalisé par un assassin se prétendant mû par l’idéologie islamiste extrémiste. Ce débat ne semble pas traverser l’esprit des Américains mais plutôt la possession d’armes à feu. Ils tiennent à leur liberté de s’armer parce qu’ils privilégient leur sécurité personnelle avant toute autre philosophie. Et pourtant ce drame n’est pas le premier puisqu’en décembre 2012 un fou avait tué de sang-froid vingt enfants dans le Connecticut.

Cet assassinat relance la campagne électorale de Donald Trump qui est remis en orbite parce qu’il peut se prévaloir d’avoir été le premier à estimer que les islamistes radicaux représentaient une véritable menace pour l’ensemble de l’Occident. Cela lui a donné l'occasion de demander la démission de Barack Obama et d'attaquer Hillary Clinton en exigant d'elle de s’engager sur l’interdiction de l’entrée des Musulmans aux États-Unis : «Hillary Clinton veut augmenter considérablement les admissions en provenance du Moyen-Orient, ce qui porte à plusieurs centaines de milliers au cours d'un premier mandat et nous n’aurons aucun moyen de les filtrer, payer pour eux, ou empêcher la deuxième génération de se radicaliser».

Le massacre d'Orlando est l'oeuvre d'Omar Saddiqui Mateen, américain de longue date, qui a pu acquérir un fusil d’assaut AR-15 de gros calibre lui permettant de tuer un maximum de personnes à lui seul, par comparaison aux deux tueurs de Sarona qui disposaient d’une arme de bricolage local qui, heureusement, s’était vite enrayée.

Sarona

Un deuxième échec est à soulever dans cette affaire; le tueur était fiché par le FBI pour s’être adonné à de la propagande islamiste radicale. Mais il n’avait pas constitué une menace car les policiers n'avaient pas détecté en lui sa personnalité de kamikaze. Un nouveau combat parlementaire se prépare au Congrès non pas sur l'islamisme mais sur le port d'armes. Les Démocrates tiennent toujours à bloquer les ventes d’armes à feu et à constituer de meilleures listes de terroristes potentiels. A les entendre, les Américains donnent l'impression de considérer l'islamisme comme hors-sujet et c'est ce qui choque.

            Mais la disponibilité facile d’armes n’est pas tout. Les liens de l'assassin avec l’extrémisme religieux ont généré en lui une haine inexplicable sauf peut-être par ses origines afghanes. La haine des gays n’était qu’un prétexte. Mais cela permet à Trump de relancer sa campagne. Son programme politique reste vague à ce sujet ; il fait illusion. 

La sécurité des États-Unis ne se borne pas à fermer les frontières aux Musulmans car d’autres pays ont déjà testé cette solution, en vain. On ne peut pas neutraliser l’islam radical sur un coup de baguette magique. Combattre l’islam radical nécessite de meilleurs moyens passant par une collaboration internationale, avec les pays musulmans en particulier. On voit mal Trump décider d’expulser les Musulmans, dont certains ont acquis la nationalité américaine.

            Le cas de Omar Saddiqui Mateen est courant. Il est né il y a 29 ans à New-York, sans être pratiquant religieux au départ. Il a été marié brièvement mais sa femme l'a quitté car, selon elle, elle était battue fréquemment. Alors que le FBI l’avait interrogé deux fois au moins, il a obtenu son permis d’agent de sécurité ce qui en dit long sur les préoccupations de la police.  

Cela prouve que le blocage des frontières n’est pas suffisant et que des mesures de surveillance des islamistes présumés, résidant aux États-Unis, doit être mise en œuvre. Les Américains ne veulent pas se résoudre à évaluer le véritable mal. Orlando prouve que le réveil a été brutal. Cela se lit, cela s'entend. On attend les mesures réelles pour neutraliser le terrorisme islamique.  

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