vendredi 26 février 2016

Suisse. Expulsion des criminels étrangers : les Suisses sont partagés.....


Les Suisses sont appelés aux urnes ce 28 février pour se prononcer sur le “renvoi effectif des étrangers criminels”. Une votation à l’initiative de l’UDC, un parti nationaliste. Mais, à l’approche du scrutin, les opposants à ce projet marquent des points.

A deux jours de la votation, ce 28 février, les rangs se resserrent pour contrer l’initiative de l’UDC “Pour le renvoi effectif des étrangers criminels.” Le but pour ce parti nationaliste, qui œuvre en ce sens depuis plusieurs années, est de durcir les règles en vigueur en Suisse.  

Mais, ces derniers jours, les partisans du non ont martelé leurs arguments : “Cela va de la critique de bagatelles jusqu’à l’accusation du retour au nazisme. Les opposants tirent chaque jour à feu nourri sur l’initiative UDC. Et cela paie apparemment. Le dernier sondage ne donne plus l’initiative gagnante. Elle tombe à 46 %, alors que les opposants grimpent à 49 %”, se rassure le quotidien 24 Heures.

Le vote intervient dans un contexte européen très sensible sur cette question. Le Temps rappelle cette pression qui envenime et droitise le débat à outrance : “Les attentats de Paris, en novembre, avaient déjà créé une situation qui portait aux solutions de fermeté bien davantage qu’aux scrupules juridiques. Mais l’ambiance s’est dégradée un peu plus encore avec les événements survenus durant la nuit du 31 décembre en Allemagne. Imputables principalement à des requérants d’asile ou des étrangers en situation irrégulière selon les premières investigations de la police, ces agressions ont soulevé une émotion considérable”, explique le quotidien de Lausanne. 

Jusqu’à 18 000 étrangers pourraient être expulsés chaque année

Les termes de l’initiative de l’UDC cherchent à modifier les règles en vigueur de façon profonde pour élargir le spectre de population concernée par les mesures d’expulsion qui pourraient être mises en place. Et Le Temps s’en inquiète : 
En Suisse, ce ne sont pas seulement des requérants d’asile ou des étrangers au statut précaire ou dépourvus de droit de séjour qui pourraient être concernés un jour ou l’autre par l’initiative, mais bien l’ensemble de la population étrangère, soit un quart des personnes vivant en Suisse, se sont évertués à plaider les représentants du comité pour le non au texte de l’UDC. Jusqu’à 18 000 personnes par an pourraient faire l’objet d’une expulsion si l’initiative était acceptée.”
Deux niveaux de mises en application interviendraient, si la votation remportait la majorité des suffrages. Pour “les renvois d’étrangers, il faut distinguer deux domaines : l’asile, contrôlé par la Confédération ; la révocation des permis de séjour, de la compétence des cantons”, précise La Tribune de Genève.
“Les étrangers installés en Suisse, hors asile, constituent un réservoir autrement plus grand (2 millions de personnes) que celui des requérants pris dans la procédure d’asile (environ 60 000). En Suisse, on a enregistré 110 000 condamnations en 2014, et 71 % des détenus en prison sont des étrangers. Le débat sur l’expulsion des criminels étrangers concerne donc en priorité les révocations de permis décidées par les cantons”, ajoute le quotidien.  

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