Je ne peux m’empêcher de trouver à la diva de l’INA une petite allure de bouc émissaire, de victime expiatoire bien commode.
Depuis le premier jour, la République exemplaire de « moi, président » a du plomb dans l’aile. Petit retour sur le passé : fraude fiscale copieuse accompagnée de mensonges répétés (Jérôme Cahuzac, ministre du Budget), mensonge sur le montant du patrimoine personnel (Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie, et Jean-Marie Le Guen, ministre des Relations avec le Parlement), conflit d’intérêts (Aquilino Morelle, conseiller politique du président), fraude fiscale (Thomas Thévenoud, secrétaire d’État au Commerce extérieur), marchés publics truqués (Kader Arif, secrétaire d’État aux Anciens combattants), abus de biens sociaux et fraude fiscale (Faouzi Lamdaoui, homme à tout faire de Hollande au PS puis conseiller à l’Élysée), abus de position dominante (Manuel Valls, Premier ministre, utilise un avion d’État pour assister, à Berlin, à un match de foot avec deux de ses enfants), dissimulation de patrimoine (Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, refuse obstinément de se plier à la loi qui fait obligation aux élus de publier leur patrimoine), détournement de fonds publics par une députée, exclue du PS, qui continue de siéger sous bracelet électronique (Sylvie Andrieux), mensonge avéré devant la France entière (Christiane Taubira, qui prétend n’avoir pas connaissance d’un document que, pourtant, elle brandit devant les caméras), mensonges présidentiels (« Moi, président, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Élysée », « Les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local »), protection officielle s’assimilant à un abus de pouvoir (Taubira, encore, et l’affaire du « mur des cons »).
Sur toutes ces affaires sans exception – j’en oublie certainement – et d’autres, moins graves parce qu’impliquant des personnages de moindre importance, François Hollande, qui déclarait vouloir faire « en sorte que [son] comportement soit, à chaque instant, exemplaire », est loin d’avoir tenu cet engagement qui n’implique, pourtant, personne d’autre que lui-même. Il n’est que de se rappeler le grotesque épisode du scooter ou l’affligeant spectacle de la négociation-rebuffade avec Leonarda.
Arrive Agnès Saal et ses notes de taxi faramineuses. L’exceptionnelle sanction présidentielle tombe, comme si Hollande se défoulait d’un seul coup sur cette femme de toutes les mesures individuelles qu’il n’a pas eu le courage de prendre contre d’autres. Elle écope de six mois de suspension de la fonction publique, sans salaire évidemment, sanction prise… par décret de l’Élysée !
Soyons clair ! Je ne défends nullement Agnès Saal, prise les deux mains dans le pot de confiture, et qui doit « payer ». Mais, au vu de tous ceux qui ont fait bien pire et dont aucune sanction présidentielle – juridique ou morale – ne vient perturber l’existence, je ne peux m’empêcher de trouver à la diva de l’INA une petite allure de bouc émissaire, de victime expiatoire bien commode. Démagogue boulimique, calculateur compulsif, garçonnet dans un costume XXL, on sent Hollande prêt à tout pour durer. Y compris défourailler à l’aveuglette. Tous aux abris !
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