samedi 4 janvier 2014

Le partage, c’est chic !


Co-lunching, co-working, covoiturage… Petit précis de “sharing” pour une année altruiste...

Co-lunching, co-working, covoiturage… Et si le meilleur remède anti-morosité était la consommation collaborative ? Petit précis de “sharing” pour une année altruiste.
Le verdict est tombé dans le Time au printemps 2011 : de nos jours, il est démodé de posséder égoïstement des biens de consommation, il convient de les partager.« Don’t own, share », clamait cet hebdomadaire américain, pourtant peu connu pour ses positions fouriéristes, dans ses « 10 idées pour changer le monde ». Depuis, l’idée a fait son chemin. 
Nous serions de plus en plus nombreux à sauter le pas de la « consommation collaborative » et à pratiquer des choses en « co » qui mutualisent des endroits ou des objets (co-working, co-lunching, covoiturage…), à troquer des vêtements, des vélos ou des compétences, à voyager, dîner ou faire du yoga dans des circuits parallèles non commerciaux, voire à nous regrouper pour acheter de bons légumes ou des morceaux de cochon bio que n’ont pas les vilains supermarchés…

L’explosion des réseaux sociaux est la première responsable de l’essor récent du « peer to peer », l’échange de pair à pair. Selon une étude Accenture, ces nouvelles pratiques économiques (dans les deux sens du terme) ont représenté, en 2013, un chiffre d’affaires de plus de 266 milliards d’euros. Et, d’après un sondage TNS Sofres, en novembre dernier, 48 % des Français s’adonnent au « CtoC » (prononcer « citouci », pour «consumer to consumer »), autre mot-clé pour décrire les transactions entre vraies gens. Leboncoin, eBay et consorts compris. 
Même si vous avez raté les cours de la Trade School à la buvette du palais de Tokyo pendant l’été 2013 (échange de « cours de brassage amateur » contre « une introduction à la finance »…) , il est temps de s’initier à ce qui est, pour beaucoup, une vraie logique anti-crise. Et, pour certains encore, simplement une attitude branchée !

Logements locaux 

L’appartement réservé dans l’Istanbul arty pour les fêtes, via le célèbre Airbnb, est un cas d’école. Sorte de version 2.0 beaucoup plus hype que l’ancestrale chambre d’hôtes, ce site de location saisonnière entre particuliers a explosé avec un million de nuitées en 2012. 

Petits cadeaux à l’arrivée, bons plans, illusion qu’il n’est pas question d’argent, ou si peu (tout se fait par Paypal et les tarifs sont intéressants), promesse d’insertion locale express : les atouts sont nombreux. Aujourd’hui, il est de bon ton de s’« airbnbiser » au lieu de s’extasier sur le roof top avec piscine d’un énième boutique-hôtel impersonnel. 

Cette nouvelle pratique séduit davantage l’adulte normalement embourgeoisé que le couchsurfing, autre tendance en vogue plutôt réservée aux jeunes gens modernes aventuriers. Cet échange d’hospitalité (« ton Clic-Clac contre le mien ») permet de se loger quasi gratuitement dans le monde entier. À condition de bien vérifier les références des invitants, certaines rumeurs déplaisantes circulant sur le Web à propos d’hébergeurs mâles trop chaleureux… 

Les mêmes voyageurs, juniors mais hédonistes, adorent aussi le cookn’meet (dîner insolite chez des particuliers) ou l’esprit alternatif des guides amateurs du site Vayable (des locaux qui vous font sortir des sentiers battus). On peut les suivre agréablement sur ce terrain, même à un âge plus avancé, histoire de booster un séjour trop classique…

Le participatif alimentaire emporte le morceau

Transports en commun

Le covoiturage, organisé par le site BlaBlaCar (3 millions de membres et 600 000 passagers payants par mois à la mi-2013) ou Carpooling (gratuit), fait partie des autres grands succès participatifs visibles. Très prisé par ceux qui ont la fibre écologique, économique et/ou communautaire, autant que par les étudiants qui ont le chic pour se dénicher un aller pour un festival de rock à prix cassé mais sécurisé (conducteur noté et identifié). Une pratique bien plus rassurante pour les parents que d’imaginer leurs enfants faisant de l’auto-stop sur une aire d’autoroute. 

La gratitude en conduit d’ailleurs beaucoup à proposer à leur tour des trajets, même si l’enjeu financier et le plaisir de passer 800 kilomètres avec un vingtenaire inconnu sont parfois limités pour eux. Mais c’est plutôt dans ce sens-là que se pratique la chose, passé 40 ans…

Plus on est, mieux on mange

Si le troc vestimentaire (échange blouse Isabel Marant contre sweat Swildens) a un côté frondeur néo-chic (viedependerie.com pour le luxe ou le vintage), le participatif alimentaire, lui, emporte définitivement le morceau, toutes catégories sociales et âges confondus.


Le succès du collectif e-locavore La Ruche qui dit Oui, qui met en relation consommateurs et producteurs régionaux partout en France en zappant les intermédiaires, ne se dément pas. 

Ce dernier est en effet beaucoup moins contraignant que l’autre réseau connu, les paniers des Amap (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) : pour peu qu’on soit nombreux, on achète ce qu’on veut, au lieu d’accepter deux kilos de navets par semaine tout l’hiver. En tout cas, c’est le dernier (bon) plan de foodista concernée. 

Surtout qu’il se révèle moins coûteux et plus riche en rencontres avec des passionnés authentiques du bon produit que la queue snob chez le boucher star de service…


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