La mise en garde d'Assad à la France...
INTERVIEW - Notre envoyé spécial à Damas Georges Malbrunot a interviewé en exclusivité mondiale le président syrien Bachar el-Assad. Retrouvez ici des extraits de cet entretien.
Notre envoyé spécial à Damas, Georges Malbrunot, a interviewé en exclusivité mondiale le président syrien Bachar el-Assad. Retrouvez les temps forts de cet entretien dans l'édition du Figaro du mardi 3 septembre.
LE FIGARO: Pouvez-vous nous démontrer que votre armée n'a pas recouru aux armes chimiques le 21 août dans la banlieue de Damas lors d'attaques qui ont tué plus de mille personnes, comme vous en accusent Barack Obama et François Hollande?
BACHAR EL-ASSAD - Quiconque accuse doit donner des preuves. Nous avons défié les États-Unis et la France d'avancer une seule preuve. MM.Obama et Hollande en ont été incapables, y compris devant leurs peuples. (…) Je ne dis nullement que l'armée syrienne possède ou non de telles armes.
Supposons que notre armée souhaite utiliser des armes de destruction massive: est-il possible qu'elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même et où des soldats ont été blessés par ces armes comme l'ont constaté les inspecteurs des Nations unies en leur rendant visite à l'hôpital où ils sont soignés? Où est la logique?
Le Moyen-Orient est un baril de poudre, et le feu s'en approche aujourd'hui. Il ne faut pas seulement parler de la riposte syrienne, mais bien de ce qui pourrait se produire après la première frappe. Or personne ne peut savoir ce qui se passera. Tout le monde perdra le contrôle de la situation lorsque le baril de poudre explosera. Le chaos et l'extrémisme se répandront. Le risque d'une guerre régionale existe.Quelle sera votre riposte en cas de frappes militaires contre votre pays?
La France est-elle devenue un pays ennemi de la Syrie?
Quiconque contribue au renforcement financier et militaire des terroristes est l'ennemi du peuple syrien. Quiconque oeuvre contre les intérêts de la Syrie et de ses citoyens est un ennemi. Le peuple français n'est pas notre ennemi, mais la politique de son État est hostile au peuple syrien. Dans la mesure où la politique de l'État français est hostile au peuple syrien, cet État sera son ennemi.
Cette hostilité prendra fin lorsque l'État français changera de politique. Il y aura des répercussions, négatives bien entendu, sur les intérêts de la France.
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