mercredi 1 mai 2013

Un petit retour sur YOM HASHOA VE HAGVOURA ! Par Jacques Kupfer......




Les sirènes mugissent à travers le pays. Les voitures s’arrêtent, le « temps suspend son vol », les Juifs se figent et pendant deux longues minutes pour les uns, pendant toute leur vie pour les autres, s’impose la mémoire de ces jours noirs.

Les images se superposent.

Les témoignages des survivants, les films anciens et les pèlerinages dans ces terres gorgées de sang juif. Les  souvenirs  de ceux qui ont survécu dans les camps de la mort, dans ces endroits dont le nom résonne comme un hurlement sinistre à la face du monde. Les baraquements, le froid glacial qui transperce les corps, les coups, les assassinats, la solitude dans cette horrible épreuve. 

Les récits  forment une horrible litanie où se succèdent les noms des pays européens et ceux de tous ces « shtetl » d’où six millions des nôtres ont été pris dans la machine infernale des nazis allemands et de leurs alliés qui aujourd’hui vivent dans les maisons dans lesquelles personne n’est revenu. L’air restera chargé des cendres qui ne retomberont pas et la terre restera rougie du sang versé d’un peuple mené vers la mort.

Mais ce n’est pas seulement le jour commémoratif de la shoa. C’est également celui de la Gvoura, de l’héroïsme. Celui de millions de Juifs engagés dans la guerre contre la peste brune, des millions d’engagés volontaires dans les armées rouges, américaines et du monde encore libre. 

De tous ceux qui furent des résistants et partisans. De ceux qui se soulevèrent avec des armes de poing contre la machine de guerre nazie et réussirent à faire des ruines du Ghetto de Varsovie un inoubliable monument de courage et d’héroïsme  juifs. Ceux qui dans ce ghetto réussirent pendant Pessah’ 1943 à sortir de l’esclavage et à mourir en hommes libres après avoir tenu en échec pendant tout un mois les tanks, l’aviation et la soldatesque allemande. 

Ceux qui livrèrent une bataille dans les camps de la mort dans un combat que même les soldas prisonniers de guerre n’ont pas réussi à égaler. 

Les rescapés sont venus massivement en Israël sur leur terre. Ils ont vaincu le blocus des britanniques qui se demandaient pourquoi le travail n’avait pas été terminé en  Europe, qui renvoyaient les bateaux des rescapés vers l’Allemagne, qui déportaient en Afrique les combattants de la Resistance Hébreue, qui pendaient les soldats du Betar sur l’échafaud, qui armaient les hordes arabes héritières du  Mufti  et qui n’avaient surtout jamais bombardé les voies ferrées menant aux fours crématoires ni le camps de la mort.

Ils sont venus combattre pour réaliser le rêve bimillénaire du peuple juif et démontrer que ce rêve ne les avait jamais quittés même sous le ciel plombé d’Auschwitz.

Mais il y aussi une autre image. Celle du chef d’état major de l’armée juive à Auschwitz dans la « Marche des vivants ». Celle des élèves pilotes de Tsahal, celle des officiers  d’unité combattantes revêtus de l’uniforme militaire juif là où il y a à peine sept décennies les Juifs n’avaient droit qu’à la tenue rayées des condamnés à la disparition. 

Des soldats juifs venus de l’Etat juif dans un uniforme juif et saluant militairement les rescapés qui font partie du voyage. L’engagement de tout un peuple pour jurer dans toutes les langues du monde que « plus jamais ». Désormais à Entebbe, en Ethiopie, en Tchétchénie  ou au Soudan, le bras armé du peuple juif est étendu.

Et on se prend à réfléchir

 Si les Juifs avaient suivi l’appel de Jabotinsky leur prédisant que « Si vous ne liquidez pas la Golah,  la Golah vous liquidera », si les juifs avaient été préparés au combat comme les préconisait le Betar…

Faut-il toujours que selon l’expression de Max Nordau, les « Juifs n’achètent un parapluie qu’après avoir attrapé la pneumonie », faut-il que l’histoire se répète pour que notre peuple comprenne ? Faut-il qu’une petite fille juive de France en voyant un agent devant un commissariat de police demande à son père si c’est bien une école juive qui se trouve à cet endroit ?

Et si, sans considérer le fait que l’avenir des Juifs de France ne sera plus jamais en France, sans considérer les menaces arabes qui planent sur les communautés juives et sans réciter les longues statistiques des actes antisémites perpétrés, si nos frères voulaient simplement être fidèles.

Si chaque Juif se disait qu’il faut remplacer les six millions de massacrés et prenait sur lui d’en remplacer au moins un. De prendre la place de ce Juif déporté et assassiné de France, de Belgique, de Hongrie et de Roumanie, de Pologne et d’Ukraine. Si seulement, au prix d’un effort tellement minime en comparaison de ces rescapés qui sont venus offrir leur vie  à l’édification de l’Etat Juif, chaque Juif prenait aujourd‘hui la décision de remplir une place laissée vide.

Si chaque Juif décidait maintenant de réaliser le rêve bimillénaire de ses aïeux et venir « cette année  à Jérusalem », y envoyer ses enfants, ses parents, sa famille et relever un maison que nos disparus n’ont pas eu le bonheur d’atteindre.

Si nous vivions avec la pleine conscience que nous sommes des enfants d’un double miracle. Tout d’abord celui, pour nombre d’entre nous qui a permis à nos parents et grands parents de rester en vie, de se trouver et de fonder une famille dont nous sommes les représentants. 

C’est valable pour ceux qui sont originaires d’Europe mais, à quelques mois prés si la guerre avait continué, ce serait également vrai pour ceux venus d’Afrique du Nord.

Nous sommes également les enfants du second miracle, celui de la création d’un Etat Juif tombé il ya deux mille ans dans le feu et dans le sang et ressuscité par le feu et par le sang.


Avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’assimilation et la désintégration n’effectuent leurs ravages. Avant que l’antisémitisme ne nous frappe de plein fouet et qu’il faille encore manifester et réciter les prières des disparus,assurez la pérennité de notre peuple. 

Prenez la place de ce million et demi d’enfants juifs exterminés par la bête immonde qui se réveille, de ces bambins  qui n’ont pas eu le bonheur de vivre sous le soleil  d’Israël en Juifs libres.

Venez tant qu’il en est encore temps. Venez remplir la mission qui reste la vôtre.

Si « vous le voulez, ce ne sera pas un rêve ».

Jacques Kupfer

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