mardi 14 mai 2013

PSG - Violences à Paris : et si on supprimait le Trocadéro et la tour Eiffel ?!

De graves incidents ont eu lieu dimanche soir et lundi soir à Paris, après le sacre du PSG. © CITIZENSIDE / SIMON GUILLEMIN / AFP

À chaque polémique impliquant Internet, on accable le vecteur. Mais dans "la vraie vie", on se tourne vers les véritables responsables. Inversons les rôles...

Lorsqu'il y a un débordement sur Internet, la classe politique s'empresse d'accuser la technologie, l'hébergeur ou encore le fournisseur d'accès... mais rarement l'internaute qui s'est supposément mal comporté. On l'a vu récemment lors de la tentative de censure de Wikipédia par la Direction centrale du renseignement intérieur, ou lorsque YouTube, Facebook ou encore Twitter sont accusés de colporter activement des contenus illégaux : on s'attaque au vecteur plutôt qu'à l'auteur. Un peu comme si le facteur et La Poste étaient responsables du contenu du colis qu'ils transportent. Les ministres de l'Intérieur, de droite comme de gauche, sont d'ailleurs spécialistes de ce genre de déclarations absurdes, qui traduisent une méconnaissance profonde d'Internet, mais qui permettent de rassurer les foules à moindre prix. 
Alors, pour le plaisir du coup de gueule, essayons d'imaginer ce qu'un tel raisonnement donnerait dans la vie réelle en l'appliquant aux incidents récents de Paris... 
Paris a vécu deux nuits de graves incidents liés au sacre du PSG. C'est au Trocadéro, au pied de la tour Eiffel ainsi que sur les Champs Élysées que les violences se sont concentrées, sous les yeux des forces de l'ordre impuissantes face à un tel afflux de casseurs. Ces lieux sont chaque année le théâtre de plusieurs incidents, à commencer par les célébrations de la Saint-Sylvestre chaque 31 décembre. Il serait donc logique, si on poursuit le raisonnement déployé pour condamner - et finalement contrôler - Internet, de les supprimer ou du moins d'installer des clôtures tout autour, pour filtrer les personnes qui y entrent et en sortent, de façon permanente.
Mais il ne faut pas s'arrêter là. Les casseurs sont connus pour utiliser les métros, RER et autres trains de banlieue pour accéder aux lieux des débordements. Les héritiers du roi Ubu devraient donc réfléchir à supprimer ces moyens de déplacement, largement empruntés par les fauteurs de trouble, ou à y installer des systèmes de reconnaissance faciale qui autoriseraient ou refuseraient l'accès aux voyageurs grâce à une base de données des bons et des mauvais citoyens. Là aussi, de façon permanente.
Par ailleurs, selon les premiers résultats de l'enquête, les fast-foods présents en Ile-de-France seraient la principale source de nourriture des casseurs, et devraient être régulés de façon à refuser de servir les personnes connues des services de police. L'installation de détecteurs de gens méchants sur les caisses des McDonald's serait un bon début. Dans un autre registre, l'importation de survêtements de sport, dont les casseurs sont friands, devrait être interdite, ou réservée aux détenteurs d'une licence sportive dans un club agréé par le ministère. Quand on veut jeter l'anathème sur Internet, on ne recule devant aucun raccourci. En revanche, dans la "vraie vie", on (tente) de respecter encore la logique !
Un tel raisonnement serait absurde ? Oui. Il est bourré de clichés ? Oui, aussi ! Mais c'est ce qui se passe avec Internet dès qu'un groupe de pirates attaque un site ou dès qu'un informateur impertinent dévoile des documents mettant en difficulté un gouvernement : on cible tout sauf l'auteur, à l'inverse de ce qui serait entrepris dans le monde non virtuel. Alors, à quand un traitement égalitaire pour Internet ? 
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