Pour la 36e fois, la France n’a pas gagné le concours de l’Eurovision. Cette année, elle réussit même la performance de se classer 23e sur 26 avec une chanson dite « rock ». Ni bonne ni mauvaise… Des notes ici et là, histoire de dire qu’on chante quelque chose.
Comme chaque fois depuis 1977, le jury en charge de la sélection du candidat représentant la France a mis toute son énergie à dénicher un titre sans aucun potentiel populaire, ajoutant cette fois-ci le handicap de se mesurer à l’Angleterre, l’Allemagne et les pays scandinaves dans un genre que ces pays dominent bien mieux que nous, à savoir justement : le rock.« Le rock français, c’est comme le vin anglais » disait John Lennon.
L’Eurovision est devenue au fil du temps une sorte d’OVNI variétal très représentatif de l’Union européenne. Alors que cette manifestation générait chansons populaires et artistes talentueux (Abba, France Gall…), elle n’est plus aujourd’hui qu’un lancinant défilé d’airs abscons sortis de nulle part dans lequel la France ne réussit même pas à briller.
Mais qu’on se rassure, les gagnants des années précédentes n’ont laissé, eux non plus, aucune trace dans le souvenir musical du public européen. Cérémonie coûteuse et tape à l’œil dont il ne sort rien, il ne manque que Van Rompuy en chef d’orchestre et Hollande à la batterie pour donner à l’ensemble sa véritable cohérence…
Au lieu de faire semblant que l’Europe chante et s’amuse, le concours Eurovision serait bien inspiré d’opérer un retour en force à la chanson réaliste. Candidate de la Grèce : Nana Mouskouri en robe trouée et lunettes rafistolées avec du scotch, par exemple.
Du représentatif pur et dur. Soirée organisée par la France en direct d’une agence Pôle emploi. Voilà qui redonnerait un sens à l’évènement. Quel pays dans la mouise aura le culot de se faire représenter par une chanson racontant le quotidien d’un citoyen ruiné des suites de la politique européenne ?
Voilà ce que le public attend : de l’émotion ! Du vécu ! Sinon quoi ? Abba a gagné le concours en 1974 en interprétant « Waterloo ». Qu’attend la France pour reprendre ce titre si adapté à la réalité présente et… gagner enfin !
Jany Leroy, le 20 mai 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire