dimanche 12 mai 2013

Double attentat en Turquie : Damas dément toute implication.......


D'une source ministérielle, neuf suspects ont été placés en garde à vue en liaison avec les attentats de Reyhanli.
Le régime syrien a démenti dimanche toute implication dans le double attentat qui a fait 46 morts dans une localité turque frontalière, réfutant ainsi les accusations d'Ankara. 
"La Syrie n'a pas commis et ne commettra jamais un tel acte car nos valeurs ne nous le permettent pas", a affirmé le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, dans une conférence de presse retransmise à la télévision publique. "Nous avons été attristés par la mort de martyrs" samedi dans la localité de Reyhanli, dans le sud de la Turquie, près de la frontière avec la Syrie, a ajouté le ministre.
"C'est (Reccep Tayyib) Erdogan qui doit être questionné sur cet acte (...). Lui et son parti en assument la responsabilité directe", a poursuivi M. Zohbi, qualifiant le Premier ministre turc d'"assassin".
Le bilan est passé à 46 morts
Le bilan du double attentat à la voiture piégée de samedi à Reyhanli, une ville du sud de la Turquie proche de la frontière syrienne, est passé à 46 morts, a annoncé dimanche un responsable politique turc, cité par la chaîne d'information NTV.
Le nombre de blessés encore hospitalisés dimanche matin atteint 51, a ajouté Hüseyin Celik, vice-président du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir en Turquie.
Un précédent bilan faisait état de 43 morts et d'une centaine de blessés. Deux véhicules bourrés d'explosifs ont explosé samedi vers 10h55 GMT devant la mairie et la poste de Reyhanli (province de Hatay), une localité située à huit kilomètres d'un important poste-frontière avec la Syrie.
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière enregistrée en Turquie depuis plusieurs années et notamment depuis le début du conflit dans la Syrie voisine, il y a plus de deux ans.
Des auteurs liés au régime syrien
Au cours de la même conférence de presse à Antakya, le ministre turc de l'Intérieur, Muammer Güler, a annoncé que les auteurs du double attentat étaient liés à des organisations proches du régime syrien.
"Les personnes et l'organisation qui ont mené (l'attaque) ont été identifiées. Il a été établi qu'elles étaient liées à des organisations soutenant le régime syrien et ses services de renseignement", a déclaré M. Güler, cité par la chaîne publique TRT sur son site Internet.
M. Atalay a pour sa part précisé que les auteurs de l'attentat ne venaient pas de l'autre côté de la frontière, mais se trouvaient en Turquie. "Selon nos informations, les auteurs venaient de l'intérieur", a-t-il souligné. 
Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a de son côté mis en garde les auteurs de l'attentat, d'où qu'ils viennent. "Les coupables en paieront le prix, qu'ils viennent de l'intérieur ou de l'extérieur du pays", a-t-il dit aux journalistes lors d'un déplacement à Berlin. Interrogé sur la nécessité d'appeler à une action de l'OTAN, il a déclaré: "Elle n'est pas nécessaire pour le moment".
Dans une allusion implicite aux alliés du régime syrien, y compris l'Iran, le ministre a ajouté: : "Nous avons toujours appelé ceux qui soutiennent le régime syrien à ne pas s'allier avec ceux qui commettent un crime contre l'humanité". Le bombardement de Reyhanli montre la nécessité d'"une solution urgente" au problème syrien, a-t-il dit.
Plus tôt dans la journée, il avait souligné la "coïncidence" entre ces attaques et une "accélération" des efforts pour résoudre la crise syrienne, avec notamment une visite prévue du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Washington le 16 mai. 
Il a souligné que ces attentats ne modifieront pas la politique d'accueil de la Turquie vis-à-vis des réfugiés. "Quiconque se réfugie ici est notre hôte", a-t-il dit. La Turquie soutient les rebelles syriens et accueille quelque 400.000 réfugiés syriens.
M. Arinç, également porte-parole du gouvernement, avait estimé auparavant que le régime de Damas et le président syrien Bachar al-Assad faisaient figure de suspects. 
"Avec leurs services de renseignement et leurs groupes armés, ils font certainement figure de suspects habituels pour la mise en oeuvre et davantage encore pour l'instigation d'un plan aussi démoniaque", avait déclaré M. Arinç.
Il a rappelé que les autorités turques avaient déjà imputé aux services de renseignement syriens un attentat à la voiture piégée qui avait fait 17 morts et 30 blessés le 11 février au poste-frontière de Cilvegözü, proche de Reyhanli. 
"Quel que soit l'instigateur ou l'auteur, quelle que soit la force dont il dispose, nous demanderons des comptes", a prévenu M. Arinç.
Les déflagrations ont été particulièrement puissantes et les secouristes recherchaient d'éventuelles victimes sous des décombres, selon l'agence de presse Anatolie, qui mentionnait plusieurs véhicules totalement détruits par les explosions.

Condamnation par Washington

Les vitres de la plupart des bâtiments étaient soufflés jusqu'à 200 mètres de la zone des explosions, la limite du périmètre de sécurité mis en place par la gendarmerie turque, a constaté un correspondant de l'AFP. De nombreux membres de la police scientifique, habillés dans des combinaisons blanches, circulaient à l'intérieur de ce périmètre, a indiqué cette source. 
Une quinzaine d'ambulances, deux avions et plusieurs hélicoptères médicalisés ont été dépêchés à Reyhanli, une ville de 60.000 habitants, a indiqué le ministre de la Santé, Mehmet Müezzinoglu.
Le double attentat a été condamné par Washington et plusieurs capitales. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a qualifié "d'horribles" ces attentats. "Ces nouvelles horribles nous touchent tout particulièrement, nous tous qui travaillons en partenariat étroit avec la Turquie", a-t-il dit dans un communiqué.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé de son côté que "les coupables soient rapidement identifiés et traduits en justice", a indiqué le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.
Le président français François Hollande a exprimé dans un communiqué "sa solidarité avec le peuple et les autorités turcs". "Nous nous tenons aux côtés du peuple de Turquie", a commenté le chef de la diplomatie britannique William Hague dans un message sur Twitter. 
Les attentats ont provoqué la panique chez les habitants de Reyhanli et des groupes de jeunes ont pris à partie les ressortissants syriens présents dans la ville, contraignant la police à tirer en l'air pour disperser la foule, selon NTV. Des milliers de Syriens fuyant les combats dans leur pays se trouvent à Reyhanli et dans le camp de réfugiés jouxtant la ville.
La Coalition nationale de l'opposition syrienne a dénoncé dans un communiqué une tentative par le régime de Damas de "se venger de la population turque et de la punir pour son honorable soutien au peuple syrien".
L'Iran condamne l'attentat "terroriste sauvage" en Turquie
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a condamné l'attentat "terroriste sauvage" en Turquie qui a fait samedi au moins 43 morts et une centaine de blessés, a indiqué dimanche le site de la télévision d'Etat.
"Cet acte est un acte terroriste sauvage et de tels crimes sont condamnables partout dans le monde", a affirmé M. Araghchi. "Il est du devoir de tous les pays de lutter contre le terrorisme", a-t-il ajouté.
Deux véhicules bourrés d'explosifs ont explosé samedi vers 10h55 GMT devant la mairie et la poste de Reyhanli (province de Hatay, sud), une localité située à huit kilomètres d'un important poste-frontière avec la Syrie.
Au moins 43 personnes ont péri dans les attentats, a affirmé le vice-Premier ministre Besir Atalay, au cours d'une conférence de presse à Antakya, une ville proche de Reyhanli.
Les autorités turques ont immédiatement dénoncé des liens entre les auteurs des attaques et le régime de Damas.
L'Iran est le principal allié régional de la Syrie et accuse régulièrement, certains pays occidentaux et arabes ainsi que la Turquie de soutenir les rebelles syriens.
Une troisième explosion à Reyhanli sans lien avec le double attentat
"La troisième explosion était l'explosion du réservoir de carburant d'une voiture. Elle n'a rien à voir avec les événements", a affirmé M. Güler, cité par NTV, sans faire état de victimes dans cette dernière déflagration. 
NTV avait un peu plus tôt rapporté une troisième explosion survenue dans un quartier de logements collectifs à plusieurs centaines de mètres du centre-ville, où ont eu lieu les attentats, ajoutant que de nombreuses équipes de pompiers, ambulanciers et forces de sécurité se rendaient sur les lieux.

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