dimanche 26 mai 2013

Cannes 2013 : Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner, duo sado-maso rigolo chez Polanski....


Onze ans après sa Palme d’or pour « Le Pianiste », Roman Polanski est de retour en compétition avec « La Vénus à la fourrure ». Un film aussi personnel que burlesque.
On n’est pas sérieux quand on a 80 ans. Contrairement à Alain Resnais (91 piges) qui, l’an passé en compétition cannoise, livrait une sorte de testament théâtralo-funèbre avec Vous n’avez encore rien vu, le vétéran Polanski, en adoptant peu ou prou les mêmes procédés formels, signe avec La vénus à la fourrure un petit film sec, cocasse et joliment insolent. 
Un film où il revisite de façon goguenarde quelques-unes de ses obsessions majeures (tohu-bohu identitaire, dérives sexuelles incontrôlées…) tout en se moquant de tout (rien de sérieux dans cette fiction 100% libre) et surtout de lui même.
Mise en pièce
Une nuit d’orage à Paris. Seul dans un théâtre où il a passé la journée à auditionner des actrices pour sa nouvelle pièce - une fantaisie autour du classique sulfureux de Sacher-Masoch - Thomas s’apprête à quitter les lieux et à rejoindre son foyer. Soudain, à la porte, se pointe une créature blonde et sauvage qui insiste pour passer des essais en vue d’obtenir le rôle principal. 
Entre elle (tornade hystérique et vulgaire) et lui (auteur parisien cérébral), entre répétitions du texte et dialogues crus en lien étroits avec ledit texte, une relation tordue, imprévisible, hot et hilarante, impose ses lois. Adaptation de la pièce de David Ives, elle-même inspirée par Sacher-Masoch, le Polanski nouveau dynamite les figures imposées de la mise en abyme solennelle. 
Dans ce casse-pipe impertinent et souvent irrésistible, le cinéaste donne libre cours à son amour de toujours pour l’absurde, égratigne les tics langagiers de l’époque, démolit les ridicules intellos et signe un film nerveusement irrévérencieux qui, au final, captive plus que son récent Carnage, autre adaptation d’une pièce (signée Yasmina Reza). 
Dans la peau des deux seuls personnages de la fiction, Mathieu Amalric, impeccable en metteur en scène faussement libéré et vraiment coiffé comme Jimmy Connors, amuse beaucoup et se hisse à la belle hauteur d’Emmanuelle Seigner, ravie de donner corps (le mot n’est pas de trop) à la fougue grotesque de son époux de cinéaste. Merci à tous.


http://www.evene.fr/cinema/actualite/cannes-amalric-seigner-sado-maso-rigolo-chez-polanski-2061289.php

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