« Corruptissima respublica, plurimae leges » : plus la république était corrompue, plus elle multipliait les lois, écrivait Tacite dans Les Annales.
Lorsque la vertu de Marianne chancelle, les courtisans de la courtisane s’époumonent en protestant de leur bonne volonté : il faut en finir avec la suspicion qui nourrit le populisme et profite aux extrémistes. La rhétorique des sophistes est bien… huileuse, pour ne pas dire onctueuse.
Les héritiers décatis du Code de Manou, de la Loi des Douze Tables et du Code de Hammourabi brandissent alors immanquablement la solution législative. « Vous allez voir ce que vous allez voir ! »
Et la loi fait pschitt, comme dirait l’autre, dans le monde du droit et des droits. En régime ploutocratico-oligarchique, le nomos n’est plus qu’un souvenir platonicien (voir Les Lois, ce livre tant haï des Modernes, disait avec raison Benny Lévy).
Que nous reste-t-il ? La réforme intellectuelle et morale chère à Renan, celle de la conversion des cœurs. Oui mais voilà, pour la mettre en œuvre, il faudrait s’engager non pas tant dans une contre-révolution que dans « le contraire de la révolution » (la formule, cette fois, est de Joseph de Maistre).
Hélas, 1789 et 1968 poursuivent leur course folle et n’ont pas fini de ravager ce qu’il reste de société et de cité, de culture et de civilisation. La loi retrouvera sa raison d’être lorsque les particules élémentaires cesseront de s’agiter, et ce n’est hélas pas demain la veille.
En attendant, le spectacle continue avec ces hypocrites, ces comédiens plus ou moins mal doués. Vivement le baisser du rideau…
Rémi Soulié, le 13 avril 2013...
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