Nous connaissons tous Bab Djedid, la Porte Neuve de Tunis, percée par les Hafsides en 1278, une quarantaine d'années après que Tunis soit devenue la capitale tunisienne.
Cette porte qui ouvre sur le souk des Forgerons est aussi un symbole pour un quartier aux couleurs du Club Africain.
De nos jours, cette porte est considérée comme un monument historique, et à ce titre, elle est protégée, classée et en principe surveillée par les responsables du patrimoine.
Pourtant l'état scandaleux de cette porte semble indiquer qu'elle est totalement délaissée.
Nous savons tous qu'une révolution est passée par là. Toutefois, ceci n'explique pas cela. En effet, nous sommes d'une part révoltés par les agressions contre les marabouts mais d'autre part, nous laissons s'effondrer en silence d'autres pans de notre mémoire.
Cela souligne bien l'état de délabrement de notre conscience historique.
Car, au fond, le geste de profaner une zaouia et celui de détériorer un monument historique diffèrent par leur degré et non leur nature.
Tous deux révèlent, indirectement la faillite de notre école, mais ceci est une autre histoire.
Revenons à Bab Djedid, la porte est couverte des deux côtés par des graffitis, dont l'un à la gloire du CA.
Sous la porte, des ordures sont entassées dans un épouvantable état de crasse. Incroyable mais vrai, voici ce que subissent, dans l'inconscience et l'indifférence générales, certains de nos monuments historiques les plus emblématiques.
J'avais envie devant ce spectacle désolant de me retrousser les manches et nettoyer ces horreurs. Seulement, ce ne serait possible qu'avec l'aval des autorités du patrimoine. Car pour détruire, on n'a besoin de l'avis de personne.
Alors que pour restaurer, il faut celui de l'administration. Ce qui est normal mais risque de prendre du temps !
Bab Djedid ne vaut-il pas une mobilisation ?
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