Les menaces syriennes et iraniennes à la suite du raid israélien sur un convoi d’armes à destination du Hezbollah libanais sont-elles à prendre au sérieux ?
La position de Bachar Al-Assad ne cesse de se dégrader de jour en jour et le soutien des Russes est de moins en moins fiable.
Assad a-t-il choisi délibérément par son convoi d’armes à destination du Liban d’obliger les Israéliens à réagir pour justement essayer de réunifier les Syriens dans le cadre d’un affrontement, tout en comptant sur l’aide de l’Iran et du Hezbollah ?
En tout état de cause les deux alliés d’Assad ont répondu présents, ne serait-ce que par leurs communiqués quasi conjoints.
Les deux dépêches reprisent ci-dessous, nous obligent à poser la question, et à les prendre un peu plus au sérieux.
La mise en place des batteries antimissiles Iron Dome, avant le raid, semble indiquer qu’Israël de manière préventive a déjà envisagé la possibilité d’une réaction du Hezbollah. L’envoi de deux émissaires à Moscou et à Washington pour que ces deux capitales mettent en garde Assad de ne pas franchir la ligne rouge, fait parti du dispositif préventif.
À l’heure actuelle on ne peut que se poser la question. Mais les choses peuvent évoluer très vite.
Les Syriens ont-ils voulu utiliser la période de flottement politique en Israël lié à la formation du nouveau gouvernement pour avancer leurs pions ?
Netanyahu en répondant avec fermeté leur a rappelé qu’il était et restera Premier ministre, et que la formation du nouveau gouvernement n’était pas son souci premier. Ses conseillers sont aussi capables de le seconder sur ce sujet, alors qu’il se concentre sur les problèmes sécuritaires.
Ses capacités d’actions ne sont en rien perturbées par la formation d’un gouvernement avec une large majorité à la Knesset. Au demeurant c’est presque un service rendu à Netayahu, qui saura fédérer autour de lui dans ces conditions.
Dans ces conditions une riposte militaire est-elle envisageable ?
Non, selon le chercheur israélien Ely Karmon. "Le calcul des Israéliens est que ni Damas ni le Hezbollah n’ont intérêt à des représailles." "Le régime de Bachar el-Assad, ébranlé de l’intérieur, n’est pas en mesure de répliquer de façon efficace, d’autant plus que l’ouverture d’un front avec Israël affaiblirait ses positions face aux rebelles. Quant au Hezbollah, il voit dans la situation délicate du régime syrien une des dernières occasions de mettre la main sur ses armes pour se renforcer dans le cadre libanais."
Par contre toute décision du mouvement chiite, en tout cas sur la scène régionale, semble aujourd’hui suspendue au bon vouloir de son mentor iranien. Justement, le conseiller du Guide suprême iranien, Ali Akbar Velayati, a déclaré samedi que "le maintien au pouvoir du président Assad était la ligne rouge de l’Iran", et que la République islamique le soutiendrait "jusqu’au bout", pour le maintien de la "position de la Résistance, face aux menaces du régime sioniste".
Pour parer à toute attaque, l’État hébreu a d’ores et déjà déployé deux batteries antimissiles Iron Dome près de la frontière libanaise.
Mais voilà il semble que Bachar Al-Assad qui a tout perdu, n’a plus rien à perdre, et qu’un conflit avec Israël serait presque pour lui une défaite honorable.
JForum.fr
ISRAËL s’entraine à la guerre en SYRIE et au LIBAN
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La Syrie menace Israël d’une riposte "surprenante"
La Syrie a brandi jeudi la menace d’une riposte "surprenante" face à Israël après une mystérieuse attaque de l’Etat hébreu en territoire syrien que la Russie a qualifiée de violation flagrante de la charte des Nations unies.
Véhicule militaire israélien près de la frontière avec le Liban. La Syrie a brandi jeudi la menace d’une riposte "surprenante" face à Israël après une mystérieuse attaque de l’Etat hébreu en territoire syrien que la Russie a qualifiée de violation flagrante de la charte des Nations unies. /Photo prise le 31 janvier 2013/REUTERS/Baz Ratner (c) Reuters
Selon des diplomates, des insurgés syriens et des sources sécuritaires régionales, l’aviation israélienne a bombardé mercredi un convoi circulant en Syrie non loin de la frontière libanaise, visant apparemment une cargaison d’armes destinées au Hezbollah libanais.
Tandis que le gouvernement israélien se cantonne dans le plus grand mutisme, Damas a réfuté cette version des événements en affirmant que la cible visée était un centre de recherche militaire situé au nord-ouest de Damas.
La Syrie pourrait "prendre une décision surprenante pour riposter à l’agression de l’aviation israélienne", a fait savoir l’ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdoul-Karim Ali. "La Syrie est engagée dans un processus de défense de sa souveraineté et de son territoire", a ajouté le diplomate sur un site internet du mouvement chiite Hezbollah.
Damas a convoqué jeudi le chef de la Force de l’Onu chargée d’observer le désengagement (Fnuod, qui est déployée au Golan), le général indien Iqbal Singha, pour élever une protestation officielle.
Aux Nations unies, un porte-parole du secrétaire général Ban Ki-moon a déclaré que la Fnuod n’avait observé aucun survol suspect du Golan, comme s’en est plaint Damas, invoquant de mauvaises conditions atmosphériques.
Dans une lettre à l’Onu citée par la télévision officielle, le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré : "La Syrie tient Israël et ceux qui le protègent au Conseil de sécurité pour responsables des conséquences de l’attaque et confirme son droit à défendre son territoire et sa souveraineté".
En 2007, l’aviation israélienne avait bombardé un site nucléaire présumé syrien sans que Damas ne déclenche de représailles.
Le Hezbollah, qui soutient le régime du président syrien Bachar al Assad et a brièvement combattu Tsahal en 2006, a pour sa part exprimé jeudi "(...) sa solidarité totale envers les dirigeants, l’armée et le peuple syrien".
Pour le Hezbollah, le raid montre que le conflit syrien s’inscrit dans le cadre d’un plan "visant à détruire la Syrie et son armée et à mettre en échec son rôle-pivot dans le front de résistance (à Israël)".
CONVOI D’ARMES OU CENTRE DE RECHERCHE ?
Deux alliés indéfectibles de Damas sur la scène diplomatique, la Russie et l’Iran, se sont aussi empressés de condamner le raid israélien.
"Si cette information est confirmée, il s’agirait alors d’une attaque non provoquée contre des cibles situées sur le territoire d’un Etat souverain, ce qui bafoue de manière flagrante la charte des Nations unies et est inacceptable quels que soient les motifs de justification", a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
A Téhéran, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdullahian, a déclaré que le raid "apporte la preuve que les terroristes et le régime sioniste partagent des objectifs communs", rapporte l’agence de presse Fars.
"Il est nécessaire que ceux qui ont pris des positions fermes sur la Syrie prennent aujourd’hui des mesures fermes et décisives contre cette agression par le régime de Tel Aviv et fassent respecter le principe de sécurité dans la région", a ajouté le ministre iranien.
Les circonstances de l’attaque demeurent vagues et, en partie, contradictoires.
D’après la version de Damas, les appareils israéliens, volant à basse altitude pour échapper aux radars, ont pénétré l’espace syrien en provenance du Liban et frappé à l’aube le centre de recherche scientifique de Jamraya.
Diplomates et rebelles syriens présentent une version différente des événements, évoquant l’attaque d’un convoi d’armes destinées apparemment au Hezbollah et se rendant de Syrie au Liban. Les insurgés disent avoir tiré des obus de mortier sur Jamraya, et non les Israéliens.
ARMES CHIMIQUES ?
Quant à la presse israélienne, soumise à la censure officielle préalable pour tout ce qui touche aux questions militaires ou de sécurité, elle a dû jeudi publier des informations émanant de médias étrangers pour relater l’attaque de la veille.
Selon la télévision nationale syrienne, deux personnes ont été tuées lors du raid contre Jamraya, une localité située à une quinzaine de km de la frontière libanaise, dans une région accidentée.
D’après les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL), Jamraya est "l’un des plus importants bastions de ’chabiha’ (miliciens proAssad)" où des experts iraniens et russes aideraient à la fabrication d’armes chimiques notamment.
Des sources diplomatiques émanant de trois pays ont déclaré à Reuters que Jamraya renfermait des armes chimiques. Le convoi visé se trouvait peut-être à proximité du centre lorsqu’il a été touché mais rien n’indique, d’après ces sources, que des armes chimiques se trouvaient à bord des véhicules.
"La cible était un camion transportant des armes et se rendant de Syrie au Liban", a dit un diplomate occidental, faisant écho à d’autres assurant que le convoi transportait peut-être des missiles sol-air ou des fusées à longue portée.
Israël a récemment prévenu qu’il était prêt à agir pour empêcher que le soulèvement populaire en Syrie n’aboutisse à ce que l’arsenal chimique et balistique du régime de Damas tombe entre les mains du Hezbollah ou de ses ennemis islamistes.
Avec Mariam Karouny et Oliver Holmes à Beyrouth, Gabriela Baczynska à Moscou et Marcus George à Dubaï, ; Bertrand Boucey et Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Gilles Trequesser
Un bombardement israélien en Syrie : Analyse d’Alexandre ADLER sur Europe 1
Un bombardement israélien en Syrie par Europe1fr
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Frappe d’Israël en Syrie : Téhéran menace Tel Aviv
Le raid aérien israélien à la frontière entre la Syrie et le Liban aura "de sérieuses conséquences pour Tel Aviv", affirment les autorités iraniennes.
Les autorités iraniennes affirment ce jeudi 31 janvier que le bombardement israélien à la frontière entre la Syrie et le Liban aura "de sérieuses conséquences pour Tel Aviv", rapporte CNN qui cite la télévision officielle iranienne.
Le ministère des Affaires étrangères syrien proteste de son côté auprès de l’ONU, "contre la violation par les Israéliens de l’accord de 1974" sur la fin des hostilités entre la Syrie et l’Etat hébreu, qui restent officiellement en état de guerre. Dans un communiqué publié par l’agence officielle Sana, il appelle "les parties compétentes aux Nations unies à prendre les décisions nécessaires face à cette grave violation israélienne et pour garantir qu’elle ne se reproduira pas".
Dans une lettre envoyée aux chefs du Conseil de sécurité et de l’ONU, le ministère dénonce "l’échec du Conseil de sécurité à s’acquitter de sa responsabilité pour empêcher cette grave attaque israélienne qui fait peser d’énormes risques sur la stabilité du Moyen-Orient et la sécurité mondiale". Il fait porter "l’entière responsabilité des conséquences de cette agression à Israël et aux Etats qui le protègent au Conseil de sécurité et affirme le droit de la Syrie à se défendre et à défendre son territoire et sa souveraineté".
"Pleine solidarité" du Hezbollah
De son côté, le Hezbollah accuse Israël d’avoir bombardé un centre de recherche syrien et non un convoi lui acheminant des armes. "Le Hezbollah exprime sa pleine solidarité avec la direction syrienne, l’armée et le peuple", indique-t-il par ailleurs.
L’attaque israélienne montre que le conflit syrien entre dans un projet qui vise à "détruire la Syrie et son armée et à nuire à son rôle crucial au sein du front de résistance [à Israël]", ajoute le Hezbollah.
Ce raid devrait faire prendre conscience aux adversaires du président syrien Bachar al-Assad du danger qu’il y a à viser la Syrie et les inciter plutôt à se concentrer sur "le dialogue politique, seule base possible pour mettre fin au bain de sang", estime encore le mouvement.
Une série d’avertissements
Les autorités israéliennes gardent pour leur part le silence le plus complet. Interrogé par la radio publique, le ministre israélien des Finances Youval Steinitz, membre du cabinet de sécurité, s’est borné à affirmer qu’il se tient au courant "par les médias". "Autrement dit : pas de commentaire", a-t-il ajouté.
"D’une manière générale, Israël ni dément ni ne confirme ce genre d’activités militaires pour des raison de sécurité", a pour sa part souligné à la radio militaire Tzahi Hanegbi, un député du Likoud, proche du Premier ministre Benjamin Netanyahou et ancien président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères.
Plusieurs sources régionales ont indiqué que les avions israéliens avaient bombardé un camion acheminant vraisemblablement des armes au Hezbollah à la frontière entre la Syrie et le Liban.
Le commandement militaire syrien affirme lui aussi que le raid israélien avait pour cible non pas un convoi, mais un centre de recherches militaires dans la province de Damas.
Le raid survient après une série d’avertissements lancés par les autorités israéliennes, qui ont prévenu qu’elles étaient prêtes à agir pour éviter que la révolte en cours en Syrie n’ait pour conséquence la dissémination d’armes chimiques ou de roquettes sophistiquées entre les mains du Hezbollah, allié du régime de Damas, ou d’autre organisations islamistes hostiles à l’Etat hébreu.
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