Chemot (18,6) : ‘Il dit à Moché : « Moi Yitro, ton beau-père, je viens à toi avec ta femme et ses deux fils l’accompagnent.»’
Explication du Ben Ich 'Haï tiré du livre "Les Perles du Roi"
« Honore ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent… » (Chemot 20 : 12).
La Torah assimile le respect dû aux parents à l’engagement moral d’honorer l’Eternel.
Au sujet des parents, le verset dit : « Un homme, sa mère et son père il doit révérer (Quedochim 19 : 3) et au sujet de Hakadoch Baroukh Hou, il est écrit : « L’Eternel ton Dieu tu craindras (Devarim 10 : 20) ». Par ailleurs, le Roi Salomon écrit dans ses Proverbes : «Honore l’Eternel avec tes biens… » (Prov. 3 : 9).
Au sujet des parents, le verset dit : « Un homme, sa mère et son père il doit révérer (Quedochim 19 : 3) et au sujet de Hakadoch Baroukh Hou, il est écrit : « L’Eternel ton Dieu tu craindras (Devarim 10 : 20) ». Par ailleurs, le Roi Salomon écrit dans ses Proverbes : «Honore l’Eternel avec tes biens… » (Prov. 3 : 9).
Et pour sa part, Rabbi Chimon Bar Yohaï affirme que l’Eternel accorde une priorité au respect dû aux parents. Le Talmud de Jérusalem affirme, lui, « que chacun se doit d’honorer l’Eternel avec ses biens et que les parents, eux, doivent être respectés même par les enfants démunis » (Pea 1 : 1).
Il existe ainsi, à l’évidence, une similarité entre le devoir de craindre et de respecter ses parents et le devoir de crainte et de vénération à l’égard de l’Eternel, et la Torah met sur le même pied d’égalité ces devoirs respectifs.
Quelle est la différence entre la crainte et le respect ?
Morah (la crainte) est décrite dans la Guemara comme le fait, par exemple, de ne pas s’installer à la place habituellement réservée à ses parents, de ne pas contredire son père ou sa mère et de ne pas contester les opinions halakhiques de son père ou d’autres rabbins.
Le Kavod (le respect) se manifeste généralement par le fait de s’occuper de ses parents, de pourvoir à leurs besoins, et de les accompagner dans leurs allées et venues…
En d’autres termes, la différence entre les deux Mitsvot peut être définie comme une attitude positive pour les honorer (respect) ou comme une abstention d’agir ou de faire qui risquerait de porter atteinte à leur honneur (crainte).
En d’autres termes, la différence entre les deux Mitsvot peut être définie comme une attitude positive pour les honorer (respect) ou comme une abstention d’agir ou de faire qui risquerait de porter atteinte à leur honneur (crainte).
Cette définition comporte néanmoins une difficulté quant à l’interprétation du verset (19 :3) de Kedochim : « Un homme, son père et sa mère il doit révérer » (craindre) « Ich Imo Veaviv Tiraou… ».
D’où tenons-nous qu’une femme est également tenue de révérer ses parents ? Nous apprenons cela du mot pluriel « Tiraou ».
D’où tenons-nous qu’une femme est également tenue de révérer ses parents ? Nous apprenons cela du mot pluriel « Tiraou ».
Pourquoi dans ce cas, la Torah donne-t-elle la primauté à l’homme qu’elle place en premier ?
La Guemara explique que cela est dû au fait qu’un homme a toujours la possibilité d’accomplir une mitsva alors que son épouse doit tenir compte de l’avis de son mari et cela risque de la limiter dans sa liberté d’action.
La Guemara explique que cela est dû au fait qu’un homme a toujours la possibilité d’accomplir une mitsva alors que son épouse doit tenir compte de l’avis de son mari et cela risque de la limiter dans sa liberté d’action.
La question est manifeste : si le verset débat de la crainte et que la crainte est définie comme l'abstention d’agir ou de faire qui risquerait de constituer un affront à l’égard de ses parents, comment l’opinion du mari pourrait-elle entraver la liberté d’action de sa femme ?
Qu’il l’empêche d’aider ses parents serait plus compréhensible puisque cela pourrait le priver de l’assistance de sa femme, mais pourquoi un mari souffrirait-il de l’attitude d’une épouse qui s’abstiendrait d’être irrespectueuse envers ses parents ?
Pour répondre à cette question, le Sefer Hamakne suggère qu’il existe d’autres formes de respect et de crainte et, notamment, celles qui exigent de l’enfant qu’il respecte les instructions de ses parents.
Par exemple, cela se manifeste lorsqu’un père demande à sa fille d’agir de telle manière pour son bien à elle; dans ce cas, en refusant de faire ce que lui a suggéré son père, la fille aura non seulement enfreint son devoir de respect (Kavod) mais également de crainte (Morah)…
C’est pourquoi, la Torah précise qu’un homme se doit craindre ses parents et dispense la femme de cette obligation dans l’éventualité où elle aurait à choisir entre la position de son mari et celle de ses parents.
Rabbi Akiva Eiger soulève la question de savoir si le fait de se plier à la volonté de ses parents après leurs décès constitue une forme de crainte ou de respect. Il répond adroitement que, prendre en considération leur volonté, est un signe de respect (Kavod) et que le fait de ne pas s’opposer à leur volonté représente le devoir de crainte (Morah).
Selon Rachba (Yebamot 6), dans ce cas, le fait de se conformer à la volonté de ses parents provient du désir profond de les respecter bien qu’ils ne puissent tirer aucun profit de l’attitude de leurs enfants.
Le Av Beth Din de Brisk, le Rav Haïm Solovetchik avait l’habitude de se lever lorsque son fils et futur successeur, le Rav Velvele, entrait dans sa chambre. Le Rav Haïm se levait naturellement pour honorer le grand Talmid ‘Hakham qu’était son fils alors que celui-ci priait instamment son père de n’en rien faire.
Quand le Rav Velvele réalisa que son père ne changerait pas d’attitude à son égard, il n’eut plus d’autre solution que de rentrer par la fenêtre chaque fois qu’il rendait visite à son père, et cela, pour éviter de passer par la chambre où son père était assis, de crainte qu’il ne se lève ! (Dmout Hador).
Source: cyber-contact.com
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