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Les juifs constituent un peuple depuis plus de trois millénaires, et une nation cohérente depuis 1948, dont l’identité inébranlable et indestructible plonge ses racines dans l’histoire et la préhistoire du judaïsme. Non pas que tous les israéliens soient religieux, les juifs israéliens comprennent des athées, des agnostiques, des croyants plus ou moins pratiquants et une petite minorité de religieux, de l’ordre de 10%. Sans qu’il soit besoin de faire des études statistiques à cet égard, il apparaît que les pourcentages de ces différentes catégories est comparable en Israël et en Europe.
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Ces pourcentages semblent liés aux modes de vie modernes, au niveau de culture, et non pas aux religions concernées. Quoi qu’il en soit, la très grande majorité des israéliens juifs se reconnaissent dans les valeurs du judaïsme. Tous, y compris ceux qui sont athées, sont fiers de leurs origines. Oui, les juifs constituent assurément un peuple, en dépit des brassages, et du prosélytisme initial. Prendre ces brassages et ce prosélytisme, comme le font certains, pour affirmer péremptoirement que le peuple juif a été « inventé », relève de l’ignorance ou de la désinformation. Il y a même certains juifs pour véhiculer cette absurdité. Selon mon point de vue, c’est encore plus grave, et cela constitue incontestablement une véritable trahison, car leurs errements ne tardent pas à être utilisés par d’autres, pour délégitimer l’existence même d’Israël.
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En réalité, la très grande majorité des juifs sont unis par une culture et une tradition. Ils sont solidaires les uns des autres, et ils parlent une langue qui leur est commune, l’hébreu. C'est la définition même d'un peuple, universellement admise. Si, dans ces conditions, les juifs ne constituent pas un peuple, aucun autre peuple ne peut être reconnu. Tous les peuples ont en effet connu pareils brassages et pareils prosélytismes.
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Mais qu’en est-il des israéliens non-juifs ? Eh bien, comme dans toutes les démocraties, ils bénéficient des droits qui s’attachent à tout citoyen, notamment du droit de vote et de l’accès à l’éducation, aux soins et aux protections sociales en général. Comme dans tous les pays occidentaux, ils peuvent pratiquer librement leurs cultes et ne sont nullement invités à se convertir. La contrepartie est aussi, comme en Europe, de satisfaire à certains devoirs, notamment celui de respecter les institutions d’Israël.
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Pour l’heure, les musulmans sont dispensés de service national. Cela peut se comprendre si on considère que, depuis sa création, l’état juif est en guerre avec ses voisins musulmans. « Etat juif »? Le mot est lâché ! Il est pourtant parfaitement synonyme du mot « état israélien », puisqu’Israël est le deuxième nom de Jacob, ancêtre des juifs. Cela peut en effet surprendre en France, où la séparation de l’Eglise et de l’état a été votée en 1905, après plus d’un siècle de débats houleux, au cours desquels les anticléricaux s’opposaient quelquefois avec violence aux religieux catholiques, qui n’entendaient pas renoncer au pouvoir politique.
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Que l’on sache que ces débats existent aussi en Israël, mais qu’une telle loi n’est pas prête d’y être promulguée aujourd’hui. Le vote de l’ONU en 1947 consacre en effet la partition de la Palestine en un état juif et un état musulman. Cette partition perdurera tant que les pays voisins d’Israël lui voueront une agressivité exacerbée, favorisant en Israël un repli identitaire bien compréhensible. Actuellement, les israéliens juifs, dans leur grande majorité, y compris parmi ceux qui ne sont pas religieux, veulent un état juif, de culture juive, et les israéliens non-juifs sont priés de respecter cette volonté.
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Je suis personnellement très favorable à cette loi de 1905, qui organise en France les relations entre le domaine religieux et le domaine politique, qui consacre la séparation salutaire entre les deux domaines, et qui garantit à chacun sa liberté de conscience et de culte. Je note toutefois que les autres démocraties occidentales ne bénéficient pas d’une telle loi, ce qui ne les empêche pas d’être laïques, y compris s’agissant de l’Angleterre, qui est un pays anglican, ce dont personne ne s’indigne.
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Je souhaite que cette année 2012 permette une plus grande reconnaissance d'Israël, notamment de ses voisins, y compris des nouvelles démocraties succédant, je l'espère sans oser y croire, aux anciennes dictatures. Je remercie vivement ceux qui adhèrent à notre Association, manifestant ainsi leur solidarité avec Israël, et leur amitié pour un pays qui partage les mêmes valeurs. Je souhaite que tous ceux qui n'y adhèrent pas encore, et qui reçoivent nos voeux, s'interrogent sur l'opportunité de nous rejoindre, et nous retournent leur bulletin d'adhésion disponible sur le site lui-même. Bonne année à tous!
Jacques Busseuil
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