Il y a neuf mois, l'Iran avait 90 milliards de dollars en réserve de change, selon le Fonds Monétaire International (FMI) et le Wall Street Journal. Aujourd'hui, les experts estiment que l'Iran n'a pas plus de 70 milliards de dollars.
Mark Dubowitz, de la Fondation pour la Défense des Démocraties, affirme que sur le papier, l'Iran se retrouve avec 50 milliards de dollars, mais que dans la pratique, l'Iran peut avoir accès à pas plus de 15 milliards de dollars, qui "peuvent couvrir seulement trois mois d'importations."
Dans tous les cas, l'Iran est à quelques mois de perdre tout accès aux devises étrangères, ce qui expliquerait les efforts du nouveau président Hassan Rouhani, avec l'approbation d'Ali Khamenei, de promouvoir un accord avec les Etats-Unis et l'Occident.
Alors que le premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré au président américain Barack Obama et aux responsables de l'administration que les sanctions contre l'Iran doivent être augmentées, vu que seul un effondrement économique conduira l'Iran à mettre fin à son programme nucléaire, la Maison Blanche craint que la pression économique croissante pourrait affaiblir Rouhani et renforcer la ligne dure à Téhéran.
Le New York Times a également écrit sur la détresse de l'Iran en matière de devises étrangères, à la suite des sanctions dures posées par l'administration Obama. Le journal a publié des entretiens avec des hommes d'affaires iraniens découragés, et a cité des économistes occidentaux qui croient que le point de rupture est plus proche que prévu jusqu'ici, dans seulement quelques mois.
Les medias iraniens ont fait rapport que le gouvernement doit des milliards de dollars à ses contacteurs, aux banques et aux municipalités à travers le pays. A la lumière des sanctions, les bénéfices provenant du pétrole, qui représentent 80% des revenus du gouvernement, ont été réduits de moitié.
Des recherches effectuées par le Roubini Global Economics basé à New York et la Fondation pour la Défense des Démocraties basée à Washington, ont révélé que les réserves de monnaies étrangères de l'Iran ont été réduites l'été dernier à 80 milliards de dollars. Mais les trois quarts de ce montant sont déposés dans des comptes de pays tiers qui achètent du pétrole iranien.
En raison du durcissement des sanctions américaines, qui ont pris effet en février, l'argent ne peut être utilisé que pour acheter des produits dans ces pays, et ne peut être utilisé pour rembourser des dettes envers l'Iran.
Selon le New York Times, même accéder aux 20 milliards restants est difficile, ceux-ci devant être déplacés physiquement en espèces en raison de l'exclusion de l'Iran du réseau bancaire mondial connu sous son acronyme Swift, qui permet à l'argent d'être transféré électroniquement. "Ils ne peuvent pas rapatrier l'argent en Iran," a déclaré Mark Dubowitz.
Le résultat : les hommes d'affaires iraniens ne peuvent pas effectuer de transactions par les banques, et son obligés de transférer des valises d'argent comptant via les changeurs d'argent de rues et des banquiers louches à l'étranger.
Ce n'est pas seulement coûteux, avec des intermédiaires exigeant des frais à chaque étape du processus, mais c'est également dangereux, l'argent étant une cible tentante pour les voleurs.
Le New York Times écrit que les fonctionnaires de niveau inférieur et les hommes d'affaires sont plus alarmés encore que les dirigeants, certains affirmant que l'économie de l'Iran est déjà sur le point de s'effondrer.