La «Flottille pour Gaza» victime d'étranges avaries ????
L'arbre d'hélice d'un navire a été sectionné. Les activistes accusent les espions du Mossad.
Les problèmes se multiplient pour la flottille internationale qui s'apprête à cingler vers Gaza malgré les mises en garde des autorités israéliennes. Deux des navires mouillés au Pirée, le port d'Athènes, ont subi de curieuses avaries.
L'un d'eux, le Juliano, a eu son arbre d'hélice à moitié sectionné, ce qui risquait de lui faire perdre tout moyen de propulsion une fois en mer. Le navire, affrété par des militants suédois, a été baptisé d'après le nom d'un pacifiste israélo-palestinien, Juliano Mer-Khamis, assassiné en avril dernier à Jénine par des inconnus.
Sitôt l'avarie découverte, les organisateurs ont parlé de sabotage. «Ce n'est pas du travail d'amateur», a dit Thomas Sommer-Houdeville, porte-parole d'un groupe d'activistes français, au quotidien israélien Yedioth Ahronoth. L'arbre d'hélice aurait été scié en deux endroits, ce qui laisserait effectivement penser que des plongeurs ont pu endommager sciemment le navire. «Qui aurait pu faire ça, si ce n'est le Mossad? Il est évident que les Israéliens profitent du sabotage», a accusé l'activiste. Un autre navire aurait eu les circuits d'alimentation de ses machines endommagés.
Les deux bâtiments doivent être remis en état dans les prochains jours, mais les réparations risquent de retarder le départ de la flottille, initialement prévu pour la fin de cette semaine. D'autant qu'une grève générale de 48 heures paralyse depuis mercredi les ports grecs, comme d'autres secteurs du pays.
Les organisateurs avaient prévu de rassembler leur petite escadre au large de la Crète, avant de mettre le cap sur Gaza. En tout, une dizaine de bâtiments de toutes tailles, chargés de médicaments, de matériaux de construction et d'engrais, interdits à Gaza par l'embargo israélien, avec à leur bord environ 300 militants internationaux, dont des Français et des Américains, devraient prendre part à cette opération. Mais les difficultés rencontrées par les organisateurs se sont multipliées ces dernières semaines, les autorités grecques faisant, selon eux, preuve d'une singulière mauvaise volonté.
Le précédent de mai 2010
Au cours des dernières semaines, les autorités israéliennes ont intensifié leurs efforts diplomatiques, notamment auprès des gouvernements grec et chypriote, pour empêcher le rassemblement des navires, ou au moins retarder leur départ. Les activistes ont accusé les autorités grecques de se laisser influencer par les pressions israéliennes.
Israël, qui maintient un sévère embargo terrestre et maritime autour du Territoire palestinien gouverné par le Hamas, s'est dit déterminé à ne pas laisser la flottille arriver jusqu'à Gaza. Mais les Israéliens entendent aussi éviter d'en arriver à un assaut en pleine mer, comme en mai 2010. L'abordage dans les eaux internationales du navire turc Mavi Marmara par les commandos israéliens s'était soldé par la mort de neuf militants, déclenchant un tollé international et une sérieuse crise diplomatique avec la Turquie.
Cette fois, les forces armées israéliennes auraient reçu pour consigne d'éviter autant que possible l'affrontement avec les passagers. Les porte-parole de l'armée ont cependant laissé entendre que des militants du Hamas et de l'ONG islamiste turque IHH s'apprêteraient à embarquer à bord de la flottille et se prépareraient à des actions violentes si les navires étaient arraisonnés par la marine israélienne.
Le Mavi Marmara devait, cette année encore, faire partie de la flottille, avant de renoncer à la dernière minute, pour «des raisons techniques». Les autres défaillances techniques survenues dans le port d'Athènes pourraient indiquer qu'Israël a cette fois opté pour des méthodes plus subtiles.
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