Souvent, dans le silence de la nuit, une question récurrente m’assaille : pourquoi a-t-il fallu, qu’à l’aube de sa vie, d’intrigantes ailes blanches s’emparent soudainement de la petite Myriam en l’espace d’un instant ? Nous savons tous que, de même que le fleuve et l’océan ne sont qu’un, la vie et la mort ne sont qu’un ; mais à sept ans, elle avait bien le temps de se fondre dans la nuit…
Il me plaît de croire que, dans ce dernier voyage vers le monde de la vérité, le souffle de son esprit s’est libéré de toutes entraves, s’est élevé si haut qu’il a pu trouver ce Dieu qu’elle célébrait déjà avec ferveur.
Parfois même, comme dans un songe, m’apparaît la vision transparente de son visage à l’éternelle beauté. En contemplant la majesté du ciel empli de constellations, il me semble entrevoir la luminescence de son âme noble et pure, qui exhale son parfum dans l’espace infini.
Son âme a la couleur de son regard, elle emprunte son bleu azur aux nuées et aux flots. Tel un ange gardien qui me préserverait de mes propres errances, sa voix douce et apaisée me murmure de garder espoir. Elle me susurre que même dans la nuit noire peuvent surgir des arcs-en-ciel, qu’il est préférable d’allumer des réverbères plutôt que de maudire les ténèbres. Alors, me dit-elle, les forces du Bien domineront celles du Mal, la lumière surpassera l’obscurité, l’obscurantisme.
Ces chuchotements, ces sons mélodieux se muent en symphonie où tout chante à l’unisson. Désormais, je le sais, cette délicieuse petite musique escortera mes pas, me servira de guide…
Dès lors, ne cherchez pas Myriam sous une pierre tombale. Elle n’y est pas. Elle n’y dort pas. Elle est partout.
Elle est les pluies d’automne, qui ruissellent dans nos ruelles.
Elle est le miroir immobile des grands lacs en hiver, cette saison engourdie où l’eau et le ciel se confondent parfois sous la brume. . Elle est aussi le chatoiement des rivières, qui coulent pour l’éternité.
Elle est la profusion de fleurs qui parsèment nos jardins avec la venue du printemps.
Elle est le sifflement des vents dans la tiédeur de l’été. Elle est les alizés, le levant, le sirocco, le zéphyr. Elle est le flamboiement du soleil qui caresse l’Aurore.
Ses cheveux blonds s’incarnent dans l’inextinguible lumière qui éclaire nos champs de blé.
Son image sublimée transparaît dans l’éclat du diamant, dans le scintillement du cristal.
Elle brille de mille feux. Et elle est libre.
Elle déambule dans nos cœurs et nos esprits. Elle nous protège et veille sur nous. Avec le temps, sa voix profonde éteindra nos maux, adoucira nos blessures. Elle nous insufflera la vie…Mesdames Messieurs, écoutez la voix de Myriam, entendez ce qu’elle a à nous dire…
En écho à celle-ci, il nous appartient d’agir. Agir pour ne plus subir le passé… être les architectes de notre avenir…
Puisse l’étoile de Myriam nous montrer le chemin !
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