L’hebdomadaire satyrique subit une fois de plus des menaces de mort. Riis, directeur de la publication, explique que Charlie Hebdo dépose plainte à chaque fois.
Près de trois ans après l’attaque meurtrière qui a décimé son équipe, l’hebdomadaire Charlie Hebdo est une nouvelle fois la cible de menaces sur les réseaux sociaux. « Cela n’a jamais vraiment cessé », a confié ce lundi matin sur Europe 1, Riis, directeur de la publication. Mais c’est vrai que parfois il y a des pics où on reçoit, sur les réseaux sociaux, des menaces de morts explicites », a-t-il ajouté gravement.
Ces derniers jours, c’est la Une consacrée à Tariq Ramadan qui fait réagir et qui entraîne des réactions violentes. Cette Une fait référence aux accusations d’agression sexuelle contre l’islamologue.
« C’est toujours un peu difficile de savoir si ce sont des menaces sérieuses, mais par principe on les prend au sérieux et on dépose plainte », a expliqué Riis.
« Ce sont des bouffées de haine, une multiplication de menaces de mort, a-t-il encore commenté. On n’accepte pas d’être traité comme ça, on peut dire ce qu’on veut de Charlie Hebdo, ce n’est pas un problème. Mais menacer de mort quelqu’un, ce n’est ni autorisé dans la rue, ni dans un journal ni nulle part, c’est poursuivable ».
Vidéo. Riis : « Cela s’est banalisé d’appeler au meurtre...
Le 7 janvier 2015, onze personnes, dont les dessinateurs Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, avaient été tués par les frères Kouachi. Cet attentat avait suscité une vague de soutien à l’hebdomadaire, avec le slogan « Je suis Charlie ».
« Il ne faut pas que la combativité se relâche »
Sur les réseaux sociaux, des personnalités déplorent que le journal, dont de nombreuses unes ont fait polémique, ne soit plus aussi soutenu aujourd’hui face à ces menaces. Riis a déploré qu’après « tout ce qui s’est passé depuis deux, trois, quatre ans, il y ait encore des appels au meurtre ». « Cela s’est banalisé d’appeler au meurtre », a-t-il dénoncé.
Riss a dit vouloir que « l’attachement à nos valeurs démocratiques soit toujours défendu avec autant de force et de véhémence qu’elles l’ont été en janvier 2015. Il ne faut pas que la combativité se relâche. Nous, on va continuer. On est fidèles à notre ligne ».
Par ailleurs, Riis a estimé que si les attaques avaient redoublé avec sa dernière Une, c’est que le journal s’en prenait à Tariq Ramadan qui, selon lui, « bénéficie d’une certaine complaisance ». Interrogé sur le fait d’évoquer sa religion dans cette affaire d’agression sexuelle, le directeur de la publication a justifié qu’« on nous présente Tariq Ramadan comme un islamologue, comme un sachant. C’est comme cela qu’il se présente et c’est comme ça qu’on le dessine. »
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