mardi 31 octobre 2017

L’art de l’étonnement par Steve Kalfa...


Et si Le fameux « secret du bonheur  » se trouvait là ? À portée de main ?
De regard, plutôt. Tel le regard de cet enfant qui libère en nous amour et joie. Qu’a-t-il de différent de l’adulte que nous sommes, qu’il va devenir ?
Il s’étonne et ne s’habitue pas.
Notre quotidien, fait de répétitions, nous entraîne aux mêmes gestes, aux mêmes mots. L’horizon semble se rétrécir, le regard s’éteint.
L’acteur, lorsqu’il joue, est confronté à cette difficulté. Tout lui est connu par cœur : Le texte, la mise en scène. Les émotions mêmes sont prévues à l’avance. Et, comme dans la vraie vie, un piège énorme le guette. Pour se rassurer, l’acteur veut tout contrôler.
Remplir l’espace de ce qu’il croit être connu et maîtrisé de lui. Il n’y a plus de surprises, juste une technique.
Le regard tourné sur lui-même, l’acteur ne rencontrera pas cet autre que l’on appelle « personnage ».
La vie sera absente.
L’enfant, lui, joue vraiment. L’espace vide est son royaume dans lequel il invite le monde qui l’entoure et ses habitants. Le regard toujours tourné vers l’autre, l’enfant s’étonne et s’émerveille. Il ouvre les bras et nous accueille. Dans l’attente de la découverte, il l’espère ardemment. À chaque instant l’enfant réinvente le monde.
L’acteur en scène se débat. Il le sait bien qu’il lui faudrait être capable de renouveler chaque mot, chaque émotion. Mais il est encombré, une chape s’abat sur lui. Il a l’obligation de la performance. Être intéressant, émouvant, charmant…Et il n’a pas la garantie d’y arriver. Alors l’acteur a peur. Et il s’agite, gesticule, fait semblant, hurle… Il veut occuper tout l’espace, séduire le public.
Lorsqu’il y arrive il sera un bon acteur, quelque fois même un excellent acteur. Mais il n’atteindra pas cette autre dimension : celle d’un artiste. L’artiste est cet être unique qui s’ouvre au monde. Celui qui ose se défaire de lui-même pour permettre à l’autre (le Personnage) d’exister. Et qui ose pourtant également apporter son éclairage et son point de vue singulier. Car l’artiste comme l’enfant ouvre les bras pour accueillir. Non pas pour se montrer, se glorifier. Mais pour donner, vivre et faire vivre.
Dans nos vies également nous avons un rôle à jouer. Nous sommes tous, à l’évidence, particuliers. Là se trouve notre rôle, notre talent.
Tentons, chacun à notre manière, d’éclairer le monde qui nous entoure.
C’est ainsi justement que la peur ne nous dominera pas. Nous pourrons être véritablement nous-mêmes.
Exerçons-nous à pratiquer cet art où l’enfant est roi : l’art de l’étonnement.
Peut-être est-ce cela le secret du bonheur ?
L’art de l’étonnement.

Steve Kalfa, metteur en scène, directeur d’acteur, comédien
Steve Kalfa est sur scène du 21 au 29 novembre à Jérusalem, Tel-Aviv et Netanya pour trois nouvelles dates de la pièce Le Mendiant de Jérusalem, adapté du livre éponyme d’Elie Wiesel.
Tel : 058 500 7513
Netanya uniquement, réservations possibles au Casifan – 09 882 76 85

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