La communauté internationale a presque unanimement condamné le nouveau tir de missile balistique effectué par Pyong-Yang dans la nuit de lundi à mardi. Franchissant un nouveau cap dans les provocations militaires nord-coréennes, le missile a traversé l’espace aérien japonais au nord du pays, au-dessus de l’île d’Hokkaido, ce qui a enclanché les sirènes d’alarmes et une grande panique dans la population japonaise de cette région. « Jamais une menace contre le Japon n’avait été aussi sérieuse et immédiate depuis la 2e Guerre mondiale » a-t-on pu entendre dans les allées du pouvoir à Tokyo.
Le Premier ministre nippon Shenzo Abe a réuni un cabinet de crise mardi matin et s’est entretenu au téléphone avec le président Donald Trump qui l’a assuré d’un soutien total des Etats-Unis. Le président américain a une nouvelle fois déclaré que « toutes les options sont sur la table » et a dénoncé l’attitude « irresponsable » de Pyong Yang. Moscou, tout en condamnant ce tir, a demandé « à toutes les parties de faire preuve de retenue ». L’Union européenne, par la voix de Federica Mogherini a dénoncé elle-aussi ce tir avec fermeté tout en appelant à une « solution diplomatique ». Quant au président Kim Jong-il, il a justifié ce tir au nom « du droit à la légitime défense de la Corée du Nord contre ceux qui le menacent ».
Mais pour la plupart des observateurs, toutes les condamnations obligées resteront à l’état de paroles: on ne s’attaque facilement pas à un pays qui possède la bombe atomique et qui est dirigé par des gens irrationnels.
La conclusion de cette nouvelle provocation nord-coréenne et de ses suites est donc limpide: la communauté internationale est démunie et impuissante face à un pays qui possède la bombe atomique et menace de l’utiliser au moindre caprice. C’est la raison pour laquelle le Premier ministre israélien a bataillé durant plusieurs années face à l’Administration Obama pour tenter d’empêcher la signature de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. Loin de stopper le régime des mollahs dans son désir d’hégémonie, cet accord permet à Téhéran de respirer économiquement pour pouvoir poursuivre son programme de développement balistique et le moment venu de se relancer dans la course à l’armement atomique si ce n’est pas déjà en train de se faire dans le plus grand secret.
Le cas de la Corée du Nord est un exemple typique de l’aveuglement de dirigeants occidentaux « libéraux » et « éclairés » qui prônent l’apaisement et le « dialogue constructif » avec des régimes totalitaires qui utilisent la faiblesse des démocraties occidentales pour parvenir à leur fins.
On a tendance à oublier la responsabilité énorme des administration américaines démocrates dans la crise qui secoue actuellement le Pacifique: il y a 23 ans, le président Bill Clinton, démocrate lui-aussi, annonçait triomphalement l’accord signé avec Pyong Yang et qui annonçait le démantèlement de l’arsenal nucléaire nord-coréen. Ce fameux 21 ocrobre 1994, devant les caméras et les micros, un Bill Clinton faisait part à la nation américaine de « l’accord historique » qu’il qualifiait de « bon pour les Etats-Unis ». Mot pour mot ce que son successeur Barack Obama vingt-et-un ans plus tard.
Bill Clinton était rayonnant: « La Corée du Nord va stopper son programme nucléaire et démanteler ses installations. La Corée du Sud et nos autres alliés dans cette région seront désormais mieux protégées et le reste du monde sera plus sûr grâce au recul de le menace nucléaire ».
A l’époque, Bill Clinton était persuadé d’avoir sauvé le monde tout comme Barack Obama et John Kerry l’ont été à Vienne le 14 juillet 2015. Et en 2006, douze ans après la signature de l’accord, la Corée du Nord effectuait son premier essai de tir nucléaire à la « surprise générale »!
Il reste à espérer que le même scénario ne se reproduira pas avec l’Iran et que les anciens de l’Administration Obama n’auront pas l’air aussi ridicules et naïfs que ne l’est aujourd’hui Bill Clinton. Car c’est un ridicule qui peut tuer. Et des centaines de milliers de personnes.
Parmi tous les dirigeants de la planète, ce sera Binyamin Netanyahou qui aura été le plus lucide et clairvoyant sur cette question également. Il aura porté la voix de la raison contre vents et marées, malgré l’attitude ouvertement hostile du président Obama et son entourage et en dépit des critiques et moqueries en provenance de l’opposition israélienne ou d’anciens responsables des renseignements en mal de publicité.
Presque quatre-vingt dix ans après la signature des Accords de Munich, le monde libre et « civilisé » ne sait toujours pas comment se mesurer à des puissances hégémoniques et totalitaires qui avancent lentement leurs pions. Au contraire, la tonalité actuelle dans les chancelleries et les médias occidentaux laisse à penser que pour le monde libre, c’est Donald Trump qui serait autant responsable de l’escalade actuelle voire encore plus.
Or c’est peut-être « le feu et la colère » évoqués par le président américain dans une récente déclaration qui pourraient être les seuls moyens de mettre fin aux caprices et provocations de Kim Jong-un et permettre le « monde plus sûr » promis à l’époque par Bill Clinton.

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