La première règle que l’on apprend quand on rentre dans l’armée d’Israël est toute simple et en même temps existentielle : « lo yorim ba nagmash », on ne tire pas à l’intérieur du transport blindé. C’est pour cette raison que Tsahal est ce qu’elle est, la meilleure et la plus morale des armées au monde. Tsahal n’est pas une simple machine de guerre, elle est aussi un vrai instrument de paix.
En effet, quand on a affaire à une force militaire organisée et efficace, on se pose la question deux fois avant d’ouvrir les hostilités, surtout quand on connaît d’avance l’aboutissement. Tsahal est composé de jeunes à peine sortis de l’adolescence, de leurs grands frères et grandes sœurs et de leur papa… Une véritable entreprise familiale.
Alors c’est vrai, quand le soldat de Hevron a tiré sur le terroriste qui bougeait et qui venait de poignarder son ami, le peuple entier l’a soutenu sans hésitation. Dans cet élan sans limite de solidarité familiale, les attaques se sont retournées contre les chefs de l’armée, chef d’État-major ou ministre de la Défense, qui ont trop vite réagi, condamnant presque le soldat avant même la fin de l’enquête.
Oui, le peuple s’est levé, comme un seul homme, les mamans en tête, pour protéger l’enfant. Hélas, dans ces élans d’émotion naturels, les coups portés à nos chefs militaires peuvent se retourner contre nous. La portée des critiques traverse les océans, l’image de Tsahal se voit vite entachée et l’autorité militaire remise en question. Nous n’avons pas le luxe de nous permettre un tel risque. La justice doit, elle seule, trancher, et les critiques s’estomper.
La réaction du peuple est on ne peut plus saine et merveilleuse et ne doit pas se terminer en tirs à l’intérieur du transport blindé dans lequel nous voyageons tous ensemble. Il est nécessaire de faire appel à la raison, à l’union et à la sérénité. Ne donnons pas à nos ennemis la satisfaction de nous voir nous invectiver.
Notre liberté, nous la devons à notre retour sur notre terre après tant d’années d’errance et d’incertitude, sachons maintenir la règle de sa pérennité. Elle consiste à réfléchir à deux fois, même plus s’il le faut, avant d’ouvrir la bouche contre son prochain. Si nous arrivons à gagner le défi du lashone ha’ra, nous maintiendrons la grandeur qui caractérise les Hébreux.
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