mercredi 2 mars 2016

Terrorisme : « mais que fait la police ? »


Après un an d'attaques terroristes, voici le plan secret de "riposte" concocté par les hautes instances.

Après un an d’attaques terroristes, voici le plan secret de « riposte » concocté par les hautes instances dévoilé au public : un équipage de quelques hommes (PSIG ou BAC), déjà consommé dans des missions de lutte contre la délinquance la plus coriace, sera disponible en moins de vingt minutes de tout point du territoire, avec armes et matériel.
L’exercice atteindra vite ses limites.
D’abord, du point de vue de l’équipement : un unique HK G36 par équipage, une arme sujette aux incidents de tir, qui ne tient pas la cadence, s’échauffe vite et perd en précision… Un arrosoir qui peut s’écarter de 50 cm du point visé et atteindre 7 % de coups au but, provoquant un scandale outre-Rhin entre la Bundeswehr et la firme d’armement HK. Pour peu que l’on pratique un « retex » [retour d’expérience, ndlr] sérieux, on aurait pu aborder la question des innombrables munitions tirées en vain lors des assauts de Saint-Denis et de Merah, mais certains ego sont à la fois trop puissants et trop fragiles…
Ensuite, du point de vue de l’instruction : se déplacer, utiliser un fusil d’assaut avec un équipement balistique dans les différentes conditions d’ouverture du feu et en groupe demandent une instruction et une pratique quotidienne qui ne s’acquièrent pas au stand de tir de l’avenue Foch. La police et la gendarmerie ne disposent ni d’installations au gabarit ni d’instructeurs qualifiés en nombre suffisant. Mais, surtout, quel temps consacrer à ce nouvel apprentissage ?
Enfin, le plus cruel aspect est celui du commandement et de la coordination. On l’a vu pour Charlie et pour le Bataclan, seul le PC de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris était en mesure de commander et disposait d’une vision complète. Les lecteurs prendront connaissance de l’audition de son général devant la commission parlementaire et les comptes rendus d’ouverture du feu des « primo-intervenants ». La lutte antiterroriste superpose les services (SDAT, UCLAT, BLAT, DGSI) qui se superposent eux-mêmes aux commissariats, et travaillent encore avec d’autres (douanes, Tracfin, DGSE, DPSD, DRM). Tout ce monde est très informé. Mais qui commande et depuis quel centre opérationnel le jour J ?
En conclusion, le directeur général de la Sécurité intérieure (DGSI) déclare qu’il y a des commandos « dormants » prêts à agir sur le territoire, sans savoir où. Europol estime entre 3.000 et 5.000 djihadistes infiltrés. Le HCR annonce un triplement de la vague migratoire. Si nous en sommes à un tel niveau de menace, le « plan » de Beauvau est dérisoire. On devrait déjà proclamer la loi martiale, fermer les frontières et aller débusquer ces commandos à la fourchette à escargots.
Non, on reste les bras ballants, on se demande « mais que fait la police? » et on sort le chéquier.

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