Le refus de Benjamin Netanyahou d’accueillir des réfugiés a créé la polémique: ors, Israël a déjà absorbé des migrants du Vietnam, du Liban et d’Afrique.
« Israël est un petit pays, sans profondeur démographique ni géographique » : ce sont les termes employés par le Premier ministre israélien pour rejeter la possibilité qu’Israël accueille des réfugiés en provenance en Syrie. Et d’affirmer que l’État juif se doit de contrôler ses frontières, pour se protéger aussi bien des travailleurs immigrés clandestins que des terroristes.
Par le passé pourtant, Israël avait fait preuve d’une plus grande mobilisation humanitaire, sans pour autant remettre en cause la solidité de son économie et de sa société. Du Vietnam au Liban, en passant par des pays d’Afrique ravagés par les guerres, Israël a ouvert ses frontières à des milliers de réfugiés du monde entier. Retour en arrière.
300 Boat People Vietnamiens
Dans les années soixante-dix, les “boat people” fuyaient les dictatures communistes du Vietnam et du Cambodge. En 1977, le Premier ministre Menahem Begin (Likoud) avait autorisé 66 Vietnamiens fuyant la persécution à s’installer en Israël. Entre 1977 et 1979, Israël accueillera 300 réfugiés vietnamiens. Pour la plupart, ils se sont intégrés à la société israélienne, et se sont vus accorder la nationalité israélienne.
6 500 Libanais après le retrait israélien
À la suite du retrait de Tsahal du Liban en 2000, les soldats de l’armée du Sud-Liban (appelée “Tsadal”), qui furent les alliés d’Israël, ont été autorisés à s’installer en Israël avec leurs familles. C’est ainsi qu’Israël a accueilli 6.500 Libanais, femmes et enfants compris, pour la plupart des Chrétiens. Le gouvernement israélien les a installés dans le Nord d’Israël, et leur a fourni logement et travail. Quinze ans après, environ 2.700 Libanais vivent en Israël, la plupart ayant acquis la nationalité israélienne. Les autres sont rentrés au Liban ou ont émigré vers d’autres pays d’Europe et d’Amérique.
45 000 Africains infiltrés par le Sinaï
Selon le dernier recensement du ministère de l’Intérieur, Israël comptait en juillet dernier, 45.091 ressortissants africains qui se sont infiltrés ces dernières années, en passant par le Sinaï. Depuis l’installation d’une barrière de barbelés à la frontière avec l’Égypte en 2013, le flux de migrants s’est quasiment interrompu. La majorité de ces migrants (79%) sont originaires d’Erythrée, les autres du Soudan (7%) et divers pays (8%).
15 500 travailleurs immigrés clandestins
Israël utilise une main d’œuvre étrangère dans différents secteurs de l’activité, essentiellement la construction et l’agriculture. En juillet 2015, le pays comptait 76.400 étrangers munis d’un permis de travail en cours de validité. Or tous les étrangers ne quittent pas le pays à la fin de leur contrat de travail et ils sombrent dans la clandestinité. Fin juillet, le ministère de l’Intérieur indiquait que 15.500 étrangers qui sont entrés légalement en Israël, n’étaient plus munis de visa valide, et qu’ils se trouvaient donc en situation irrégulière.
1 800 Syriens soignés en Israël
Dès le début du conflit en Syrie, Israël a autorisé l’entrée de blessés syriens sur son territoire, dans un but humanitaire. Après des soins médicaux en Israël, les blessés sont raccompagnés à la frontière. Depuis le début de la guerre civile en 2011, Tsahal aurait recueilli et traité dans les hôpitaux israéliens près de 1800 Syriens.
Un pont vers la paix ?
On le voit, Israël a déjà une tradition d’accueil de réfugiés persécutés par les guerres. Aujourd’hui, l’accueil de 1.000 ou 2.000 réfugiés n’ébranlera pas l’économie israélienne; et cela permettrait à Israël de figurer parmi les pays occidentaux qui agissent concrètement pour ne pas rester indifférents à la souffrance d’autrui.
Comme en Europe, l’accueil de migrants en Israël permettrait de redynamiser l’économie de certaines régions du pays qui sont en perte de vitesse. Et sans compter aussi que des réfugiés syriens en Israël pourraient devenir un pont vers la paix entre les deux peuples.
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