Après plusieurs décennies de tergiversations, un faux départ, et de nombreuses promesses non tenues, le chantier du tramway-métro reliant Tel-Aviv aux villes du centre d’Israël a enfin débuté.
C’est un « projet stratégique national ». Le plus important depuis la naissance d’Israël et le plus couteux également : 11 milliards d’euros. Donc, après plusieurs années de travaux visant à préparer le terrain, le chantier du tramway-métro de Tel-Aviv a débuté en pleine vague de chaleur extrême. Les commerçants, les riverains du tracé s’attendent donc à subir au moins six ans de bruits et de poussière. Quant aux navetteurs, la police leur prédit des embouteillages dantesques dans les prochaines semaines, lorsque des carrefours importants de la ville auront été condamnés et que les vacanciers seront rentrés au pays.
L’idée de créer un réseau électrique de transport en commun n’est pas nouvelle. Elle a été lancée en 1892 par un ingénieur libanais employé en Palestine et Théodore Herzl en a ensuite rêvé dans son ouvrage Der judenstaat, David Ben Gourion y a sérieusement songé dès 1949 et Golda Meïr a fait mettre le projet à l’étude en 1979. Au milieu des années 60, les promoteurs du « Migdal shalom », le premier building du Proche-Orient dont la silhouette blanche surplombait alors fièrement la ville du même nom, ont même fait creuser une salle souterraine dédiée à la première station du futur réseau. Ils l’ont transformée en débarras depuis lors…
A la fin des années 90, élu pour la première fois à la tête du gouvernement, Benjamin Netanyahou avait posé la première pierre d’un chantier qui n’avait alors jamais débuté. En fait, il a fallu attendre le début des années 2000 pour qu’Ariel Sharon fasse évoluer les choses. En raison de problèmes aussi nombreux que complexes touchant au financement du projet, les travaux préparatoires qui devaient débuter en 2005, ont vraiment commencé en 2011. Mais c’est depuis le 2 août que l’on est vraiment entier dans le vif du sujet.
Le point d’orgue des opérations sera le creusement des tunnels à l’aide de huit foreuses TBM de 100 mètres de long, venues de Chine et montées dans des usines israéliennes. Celles-ci sont susceptibles de progresser d’un mètre par jour en évacuant les déchets et en posant une coque de béton. « Sans vibration et sans provoquer de dégâts aux habitations », promet NETA, l’entreprise publique chargée de mener l’affaire à bien.
Israéliens sceptiques
Objectif de ce chantier pharaonique ? Créer d’ici six ans une « ligne rouge » de tramway de surface qui reliera Petah-Tikva à Bat-Yam (32 km) en traversant Tel-Aviv en sous-sol. Dix stations de métro seront donc ouvertes sous la ville.
Ce trajet de cette première ligne a été choisi parce que trois millions et demi d’Israéliens -quasiment la moitié de la population du pays- habitent ou travaillent dans le « Goush Dan », la région du centre. Et que celle-ci est était congestionnée en permanence par les bouchons.
A en croire le ministre des Transports Israël Katz (Likoud), le réseau sera opérationnel en 2025. Mais les Israéliens sont sceptiques. Ils sont persuadés que les travaux de la « ligne rouge » prendront du retard et que l’ensemble du réseau ne sera pas achevé avant longtemps.
Ce projet s’inscrit en tout cas dans un plan gigantesque visant à fluidifier le trafic sur l’ensemble du pays. Outre la création de nouvelles autoroutes ou l’élargissement d’anciennes, le ministère des Transports a également étendu le réseau ferroviaire qui s’étend désormais jusqu’à Beer-Sheva et Dimona en attendant la ligne express reliant Tel-Aviv à Eilat.
Ces derniers jours a également débuté la pose des rails de la ligne de train rapide (28 minutes) reliant Tel-Aviv à Jérusalem. Un autre projet géant évalué à 2 milliards d’euros. Cerise sur le gâteau, dès 2016, un réseau protégé d’autoroutes (150 km) uniquement réservé aux deux roues fonctionnera à Tel-Aviv et environs. Il reliera la ville blanche aux principales zones industrielles et commerciales afin de permettre aux gens de se rendre au travail en vélo électrique.
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