samedi 15 août 2015

Scandale : la baignade en burka interdite au Maroc....


Ça fait des remous, forcément, et même des vagues.

Lorsque nos aïeules se rendaient aux bains de mer, c’était en voiture. Une charrette-cabine tirée par des chevaux dans laquelle elles quittaient pantalons (les culottes d’alors), jupons, corsets et autre robes pour enfiler leur costume : charlotte sur la tête, robe serrée à l’encolure et aux poignets, pantalon froncé aux chevilles et dessous en rapport, soit six pièces au total.
La charrette entrait dans l’eau et les dames en sortaient pour descendre dans la mer par un petit escalier de bois. Afin de les assister dans ce dangereux exercice à vocation purement thérapeutique, elles étaient soutenues par des « guides-jurés », sortes de maître-nageurs en maillot une pièce, assermentés pour ne pas attenter à leur pudeur. 
(Ayons une pensée pour ceux qui emmenaient la reine Victoria faire trempette à Biarritz…). Au cas où cela n’aurait pas suffi, des « censeurs » – hommes sans doute dressés pour ne pas s’évanouir à la vue d’une cheville – surveillaient la scène. C’était en 1875.
Au fil des années, les guenilles sont tombées jusqu’à se réduire à la version minimaliste de la ficelle intra-fessière, autrement appelée maillot brésilien. Dans les années 1970, sans être naturistes acharnées, nous avions toutes les seins à l’air. 
Mais à l’époque, on avait aussi toutes ou presque des seins comme Jane Birkin : c’est-à-dire rien. Aujourd’hui, pour les jeunes filles élevées au Nutella, le bonnet C est un minimum. Et à l’ère du porno-pour-tous, les poitrines lourdes à soutenir ont retrouvé leurs triangles de tissu.
Nos amis fondamentalistes musulmans, eux, ne tolèrent pas de voir la chair fraîche. La moins fraîche non plus. Ni en haut, ni en bas, ni sur les côtés. Mais comme ils n’osent pas totalement interdire à leurs bonnes-femmes de vivre et qu’il est difficile de nager avec une burka, ils ont inventé le « burkini ». 
Un joli petit costume qui n’est pas sans rappeler celui plus haut décrit, fruit d’un XIXe siècle où l’Église fière de sa reconquête voyait la luxure et le péché de chair jusque dans les pieds des pianos. Le burkini ressemble parfois à une combinaison de plongée, parfois aux blouses des Vamp sur un pantalon de jersey avec foulard de lycra assorti. Je ne veux pas imaginer l’état de la peau quand on l’ôte après une journée de macération entre eau de mer et transpiration…
Par égard sans doute pour les touristes occidentaux qui offrent leurs devises et leur peau au soleil, certains hôtels au Maroc ont interdit strictement l’usage du burkini. Ça fait des remous, forcément, et même des vagues. 
Ainsi Abdelaziz Aftati, membre du Parti de la Justice et du Développement (PJD), qui s’est fâché tout rouge, parlant « d’ingérence inacceptable dans la liberté des gens et leurs croyances ». Quant à Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, il a accusé la chaîne hôtelière d’être une « société laïque extrémiste », et qualifié la mesure d’« insolence néocolonialiste ».
On attend qu’une femme veuille bien s’exprimer sur le sujet mais on la cherche encore…
PS : Des photos prises en 1970 à Kaboul montrent des jeunes femmes souriantes qui se promènent en mini-jupe, cheveux au vent…

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