mardi 13 mai 2014

Que faire après le scandale du Beith-Din ?


Nous connaissons au niveau religieux comme au niveau civil deux types de procédures. Les tribunaux rabbiniques ou Beith Din équivalant aux tribunaux civils, et la procédure d’arbitrage avec le Din Torah Zabla.
Dans le second cas, chacune des parties désigne un juge (un Dayan) de son choix et les deux juges désignent un troisième. Comme dans l’arbitrage, les parties acceptent dès le départ, de ne pas remettre en cause le jugement rendu, et s’interdisent tout autre recours.

Dans le premier cas, s’il y a un défaut grave de jugement rendu par un Beith-Din, le recours à un tribunal civil est interdit par certains décisionnaires, autorisé par d’autres. Les avis divergent.

Mais en tout état de cause, les juges doivent être impartiaux, et toute forme de corruption est totalement proscrite.

Il est impossible, dans des affaires de divorces, de dire qui de l’un ou de l’autre a tort ou raison. Personne n’est jamais entré dans l’intimité du couple pour être capable de juger.

Ce qu’il ressort de cette triste affaire, c’est l’amateurisme de ce tribunal rabbinique. Il y a eu des méthodes discutables servant à piéger non le tribunal mais un mari récalcitrant et jugé malhonnête par les auteurs des enregistrements. 

Est-ce que le Beith-Din, qui aurait dû être l’instrument de la paix familiale, était déjà perçu comme une partie adverse par la famille de la femme et a fait les frais de ces enregistrements ?, cela est possible..

Que le Beith-Din n’ait pas pu inspirer confiance en dit long. Qu’il se soit fait piéger aggrave son cas sans dédouaner l’auteur de la tromperie. Que de plus, la somme d’origine est été multipliée par trois sous prétexte d’une fiscalité avantageuse empire la situation.

Mais là, où la Communauté n’a pas pris en compte la réelle gravité de sa situation dramatique, c’est qu’elle ne trouvera pas en son sein le remède à ses maux. Il n’a y plus de rabbins à la hauteur, capables de donner une crédibilité à l’institution, puisque face à la démission collective, seul Mergui est aux commandes, et il n’agit qu’en fonction de ses instincts narcissiques.

La trop longue liste de rabbins prétendants au titre de Grand Rabbin de France avec des postulants qui font plus preuve de prétentions, voire d’outrecuidance que de réelles capacités, à de quoi nous atterrer. Au demeurant c’était au corps rabbinique réuni en conseil, qu’il revenait de proposer deux ou trois candidatures possibles, sur lesquelles le collège des électeurs se serait alors prononcée.

Quant aux administrateurs, ils ne font guère mieux. Depuis le départ des Rothschild, le Consistoire va de déficit en déficit, et les luttes intestines qui minent le Consistoire depuis 1989 arrivent à leurs fins par manque de combattants.

Le Consistoire, qui est au fond d’un gouffre financier, puisqu’il nous annonce un nouveau déficit de 1.632.148 € pour 2013, après un autre de 692.125 € pour 2012 est autant au fond d’un gouffre moral que religieux.

Jamais les dysfonctionnements n’ont été aussi préjudiciables à la Communauté Juive de France.
Les préjudices sont moraux, puisque nous sommes là face à un vrai « hilloul Hachem » (profanation du Nom de D.ieu). 

Quand les plus grandes autorités religieuses monnaient dans des conditions scabreuses un guet, ou divorce religieux, avec des tiers, autorités religieuses elles aussi, et parties prenantes d’un arrangement, avec des sommes très importantes à la clef, les schémas qui lient les juifs à l’argent sont alors ravageurs.

Les préjudices religieux sont tout aussi graves, puisqu’il s’agit là des rabbins en charge des plus hautes fonctions, qui sont acteurs et non victimes de ces arrangements, qui mêlent finances, fiscalités, procédures civiles et religieuses, tout cela avec des juges qui font pression sur celle à qui ils refusent la liberté de tourner une page sombre de sa vie.

Il est grand temps de faire en sorte que la femme ne soit plus l’otage de l’homme, et de mettre des délais raisonnables pour résoudre ces situations en s’interdisant de les laisser pourrir. 

Il est étonnant que l’on nous enseigne que tout retard dans la justice engendre de l’injustice, sans que, pour autant, les donneurs de leçons appliquent cet enseignement de base. Je ne parlerais pas des organisations féminines qui restent silencieuses voire consentantes face à cette situation.

Les préjudices financiers iront en s’aggravant, puisqu’un tel Beith-Din perdant sa crédibilité religieuse, perd aussi son statut de garant de la cacherout avec les conséquences que tout le monde connaît.
C’est au plus haut sommet de l’État français que l’on s’inquiète, à présent, de la déliquescence de cette institution napoléonienne que l’on citait, il y a encore quelques années, en exemple.

Mergui, l’auteur de ce désastre, accompagné de ses sous-fifres qu’il a fait élire grâce au bidouillage du fichier des adhérents, en ne convoquant pas des milliers d’électeurs, continue dans sa mythomanie. 

Il nous a adressé l’invitation à l’assemblée générale ordinaire du 25 mai 2014, avec, en exergue, l’image de son projet du « Centre Européen du judaïsme ». 

Ce dernier a déjà coûté plusieurs centaines de milliers d’€uros en études (800.000 €), alors que le Consistoire n’a pas le moindre sou vaillant pour le financer, sauf la participation de l’État, qui ne prendra corps qu’avec le financement par le consistoire, de 60% du projet évalué à 14 millions d’€.

En projetant de faire la fusion - déjà entrée dans les faits - du Consistoire Central avec le Consistoire de Paris, pour cause de faillite financière, il interdit la saisine du Central en cas de plainte contre le consistoire de Paris. 

L’absence de recours interne oblige à la mise en place d’une commission d’enquête, et ne pas se contenter des allégations des représentants d’un Consistoire décrédibilisé et qui ferait mieux de se taire.

Dès lors ce Beith Din, qui a vu ses méthodes dévoilées au grand jour, alors qu’il voulait contraindre une femme victime d’une forme de séquestration religieuse, cherche à disqualifier la femme, ses proches, mais aussi ceux qui ont révélé ces méthodes condamnables.

 Un administrateur élu grâce méthodes Mergui est en charge d’effrayer les contestataires. Il peut compter sur la collaboration de certains médias communautaires ayant besoin de la manne publicitaire du consistoire.

Le grand rabbin de Paris et le président ajoutent l’arrogance au déshonneur. Ils semblent vouloir faire taire la famille et les témoins. Au-delà, ils disent avoir des preuves de leur bonne foi. 

Or, si l’on en juge par le communiqué du rav Pevzner, non seulement ce communiqué ne le disculpe pas, mais pire, il met en lumière des méthodes peu légales qui entachent le Beith-Din et surtout la communauté.

Persuadés qu’ils (président et Grand Rabbin) peuvent bénéficier de la plus totale impunité, ils se sont autorisés à dépasser les limites de l’intolérable.

L’une des raisons pour lesquelles ces limites ont été franchies, c’est l’absence d’opposition à l’intérieur de l’institution.

Les quelques administrateurs qui ne font pas partie des supplétifs du président, sont tellement écœurés mais aussi tellement timorés - excepté Moïse COHEN-, que Mergui pense avoir un long boulevard devant lui. Hélas pour lui et pour nous, il est à présent au bord d’un précipice, d’un ravin, d’un grand ravin.

En temps normal, une commission d’enquête aurait dû être mise en place. La communauté a en son sein d’éminents juristes, quant au Dayanim ou juges indépendants : il y a l’Av Beith Din d’Amsterdam, le Rav Tolédano ou l’ancien Av Beith Din Achkenaze de Londres Rav Eihrentroy ou encore le juge Abraham Weingort d’Israël.

Mais il y a peu de chances que l’on sorte par le haut de cette affaire, et notre sort semble mêlé à celui de Mergui.

Le problème, c’est qu’il entraîne avec lui, dans sa chute, la Communauté Juive, qui reste encore silencieuse.

Le restera-t-elle longtemps ? C’est à elle de le dire.

Elle peut se mobiliser le 25 mai 2014 lors, de l’Assemblée Générale ordinaire du Consistoire de Paris pour exprimer son amertume, son dégoût, et sa révolte, ou continuer de dépérir chaque jour un peu plus.

À elle de choisir. À vous de choisir.

Quant à ceux qui ont eu une expérience similaire, rien ne leur interdit d’en faire état. Le silence, comme pour tous les crimes et délits, dessert les victimes et encourage leurs auteurs.

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