jeudi 29 mai 2014

Pays-Bas : la chasse aux Juifs des gangs marocains...


Manfred Gerstenfeld interviewe Alon Zomer, Israélien, ressortissant de Hollande, qui a fait son Aliya en 2009.

Alon Zomer est né en 1991 et a fait son Aliyah en Israël, en 2009. Aux Pays-Bas, il était Hazan (chanteur) à la Synagogue et donnait des cours de Talmud Torah aux enfants préparant leur Bar-Mitzvah. Il use d’un pseudonyme, pour protéger la sécurité de sa famille demeurant en Hollande.

“Je portais toujours une kippa, même en public. Durant un temps, j’ai travaillé au magasin de la boucherie Casher, dans le quartier de Rivierenbuurt. J’ai eu beaucoup de démêlées antisémites dans ce secteur. Des Hollandais m’insultaient fréquemment ou me fixaient avec insistance. Un certain nombre de fois, ils faisaient le salut hitlérien. De jeunes Marocains le faisaient aussi. Cela dit, ils devenaient aussi violents, parfois.

“Lorsqu’on m’insultait, habituellement, je restais silencieux. Certaines fois, cependant, me venait le sentiment que “Tout le monde ne peut pas m’insulter sans que je ne fasse rien !”. Du coup, je répliquais quelque chose du genre : “Qu’est-ce qui vous permet de me parler comme ça ?” ou : “Je ne vais pas vous laisser m’insulter !”. Les jeunes Marocains, souvent, ne peuvent pas le supporter. Ils pensent que si vous vous permettez de leur répondre, vous n’êtes qu’un “sale Juif arrogant” ou quelque chose du genre.

“Ce sont principalement les Marocains qui deviennent violents, à l’occasion. Par chance, j’ai à mon actif un certain nombre d’années d’entraînement au self-défense. Il y a beaucoup de Marocains à Amsterdam. S’ils aperçoivent un Marocain se battre contre un Juif, ils foncent et aide le Marocain, même s’ils ne le connaissent absolument pas. Tout ce qu’on peut faire c’est de frapper l’agresseur une ou deux fois. Puis, on doit prendre ses jambes à son cou, sans quoi des dizaines d’autres Marocains vous tombent dessus, et vous encerclent très vite.

“Lorsque les choses tournent à la violence, les passants, Hollandais “moyens”, ne font rien. Juste, ils observent, en badauds. Parfois, ils trouvent même ça plutôt marrant. Dans le meilleur des scénarios, ils appelleront la police, si personne ne les voit faire [par crainte des représailles]. Mais, jamais ils ne s’interposeront pour dire : “Mais laissez-le tranquille”, ou quelque chose dans ce goût-là.

“Du fait de cette situation, cela m’est arrivé fréquemment de ne pas me sentir en sécurité à Amsterdam. Si je me trouvais dans le centre-ville, tard le soir, je m’assurais toujours que je n’étais pas complètement isolé. Chaque fois que quelqu’un m’approchais, j’étais tout de suite sur mes gardes. Il s’avérait, la plupart du temps, qu’il n’y avait absolument aucun danger. Si je me promenais tout seul dans la rue et apercevais un groupe de jeunes non- européens, je me sentais inquiet. Malheureusement, cette sensation était souvent justifiée. Je n’avais pas peur, mais c’est désagréable de devoir anticiper une confrontation. Particulièrement quand cela se produit dans le pays où on est né et dans lequel on a grandi.

“L’une de ces confrontations les plus déplaisantes est survenue quand je me trouvais dans le centre d’Amsterdam, un après-midi. Je marchais dans une rue quasiment déserte. Un jeune Marocain a aperçu ma kippa et a commencé à m’insulter. Je l’ai ignoré. Alors il a continué à m’insulter, moi et ma famille en ajoutant que c’était bien dommage qu’Hitler ne nous ait pas tous exterminés. Cela m’a blessé. Je lui ai crié qu’il ferait mieux de quitter les Pays-Bas et de retourner dans son Bled. Rétrospectivement, c’est sûr, ce que je lui ai dit n’avait rien de très joli-joli, mais peut-on accepter sans rien dire de se faire insulter ?

“Ses copains ont commencé à hurler. Il s’est mis en travers de mon chemin et ne m’a pas laissé passer. Je lui ai dit qu’il ferait mieux de me laisser partir, qu’il n’avait pas de bonne raison pour m’agresser. Quand j’ai essayé de passer quand même, il s’est mis à me pousser et me bousculer. Je me suis ressaisi rapidement et j’étais très énervé. Il y avait huit jeunes types à m’encercler. J’ai donc essayé de m’enfuir. 

L’un des jeunes m’a agrippé et ordonné que je devais m’excuser parce que cette rue était interdite aux Juifs. Je lui ai dit que je ne cherchais pas les ennuis et que je voulais juste y aller et qu’on me laisse tranquille. Le leader de la bande m’a poussé violemment en arrière. J’ai réussi à lui tourner autour et à le frapper à l’estomac et au visage. Il est tombé raid par-terre. Et je me suis mis à courir avant qu’ils ne puissent me renvoyer les coups. Par chance, j’avais appris à réagir vite. Rétrospectivement, peut-être aurais-je dû aller porter plainte par l’entemise de la CIDI, l’organisation qui s’occupe des actes antisémites aux Pays-Bas, mais je n’y ai pas pensé sur le moment.

“Quelques-uns de mes amis d’Amsterdam ont aussi subi les agressions gratuites des Marocains. L’un d’entre eux circulait à bicyclette, en pleine journée, en portant la kippa. Quatre Marocains l’ont insulté. Il a essayé de continuer son chemin à vélo, mais ils l’ont rattrapé, couvert de coups et il a dû être hospitalisé. Il a eu de la chance et a pu récupérer. Un autre copain, qui se promenait avec la kippa, a été attaqué au couteau et son bras s’est fait entailler. Il a gardé une cicatrice.

“Pas mal de jeunes Juifs que j’ai connus ont quitté la Hollande, pour vivre en Israël, à cause de l’antisémitisme. Ce n’était pas le principal motif, dans mon cas. Je suis venu en Israël parce que je pense que c’est là qu’Hachem Veut que je soi”.

Le Dr. Manfred Gerstenfeld est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans . Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.

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