Les chiffres de ces deux mois de janvier et février émanent de l’Agence Juive. Ils sont, proportionnellement, 3 fois supérieurs (+ 312%) à ceux de l’an passé à la même période.
Si on rapporte ce prorata en moyenne annuelle de l’année en cours, ce seraient 5.124 Juifs (+ marge d’erreur), en décembre prochain, qui choisiraient une solution sûre pour en finir, tant avec lerisque antisémite omniprésent, qu’avec une crise économique carabinée, dont on ne voit pas le bout.
Beaucoup espèrent un tout autre avenir, pour leurs enfants et pour eux-mêmes.
Soit, on vit au jour le jour et on empile les mauvaises nouvelles, soit on prend son temps, mais on bâtit un futur qui ait du Sens . La question en suspens étant de savoir ce qui justifie encore une présence dans un pays ou continent qui semble à la dérive. L’Union Européenne est, quoi qu’on en pense, un échec économique et bureaucratique assez cinglant et il dissout le concept de Nation et d’identité,susceptibles de fonder des peuples et de les ancrer dans des valeurs communes. Qui est prêt à mourir pour le Grand Marché à 27 ?
On ne peut surestimer aucun de ces facteurs (agressions, désespérance économique, absence d’idéal), même assortis d’intérêts fiscaux, etc., qui ne représentent que la marge d’une préoccupation de plus en plus prégnante.
Il existe toutes sortes de projections, certaines apparaissant "fantaisistes" ou refléter un souhait démographique israélien, plutôt qu’une réalité inhérente aux Juifs de France.
D’autres estimations affirment que pour 1 Juif qui monte en Israël, en période de crise antisémite aiguë, comme dans cette période-charnière fin 2013-début 2014, ce seraient 8 autres qui choisiraient de se fondre dans la masse, de faire le dos rond, autant que faire ce peut, vers un processus d’assimilation plus ou moins complète. Le prototype-hybride étant le Soralien David Rachline, maire de Fréjus...
Autrement dit, l’antisémitisme en soi ne serait pas un aiguillon fiable opérant en faveur de l’Alyah, comme par automatisme, quand tant de Sionistes optimistes ont pu, non sans cynisme, compter sur un tel phénomène, obligeant les communautés à préparer leurs valises.
Néanmoins, si on se fie à cet échantillon de 854 nouveaux Olims , on devrait bien enregistrer des + 40 à 50% dans chacune des prochaines années et les 15.000 prévus (côté israélien) en 3 ans pourraient être atteints, voire dépassés, sans trop d’encombre.
Difficile, néanmoins, d’en tirer des enseignements généraux.
D’autres questions se posent : combien se maintiendront et feront une "bonne vie" en Eretz ? On note, par exemple, qu’un certain nombre de Yordim (ceux qui "redescendent") ne choisissent plus la France pour refaire leur vie, mais préférentiellement, l’Allemagne. Les départs pour Londres, le Canada francophone ou les Etats-Unis, semblent, également en augmentation...
L’autre question, c’est aussi que si les meilleurs éléments ou les plus dynamiques se retirent d’une communauté française déjà en déliquescence, qui se chargera de former les futures générations... y compris de Olim potentiels ?
Comment tenir la "dialectique" de l’Identité Juive par les deux bouts, de façon à ne léser, ni sa défense en France ou en Diaspora en général, ni Israël, à terme, puisqu’une fois les "réserves" potentielles d’Aliyah par choix épuisées, restent ... ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas partir de si tôt, mais cherchent à, ou doivent conserver leur ancrage dans le substrat religieux et culturel commun. Quitte à ce que leurs proches et descendants nourrissent d’autres rêves ?
Car si c’est vraiment un mouvement de masse, à plus ou moins brève échéance (sur un moyen terme de 5 à 10 ans), alors il faut envisager comment ne laisser personne derrière soi...
Quant à l’avenir de la France, en tant que terre nourrie par les apports juifs au fil des siècles, le processus de globalisation et la circulation des cerveaux ne semblent que pouvoir lui servir à terme, chaque Juif franco-israélien, de culture francophone, devenant une sorte de passerelle linguistique, pour diverses affaires et mutualisation de compétences, entre les deux pays. Alors qu’on ne fasse pas le procès d’intention en double-allégeance, au XXIè siècle.
Alyah par choix ou/et Alyah de responsabilité...
Les Juifs de France émigrent en masse vers Israël
La Ministre Israélienne de l’Intégration, Sofa Landver, a présenté, en mars dernier, un plan visant à favoriser l’Alyah des Juifs de France. Photo : Gali Tibbon, AFP
Après la forte hausse enregistrée l’an dernier, les deux premiers mois de 2014 ont été marqués par une augmentation spectaculaire du nombre de départs pour Israël, selon les statistiques de l’Agence juive.
L’émigration des Juifs français vers Israël, qui avait crû de 70% en 2013 après une période d’accalmie, vient de connaître une nouvelle accélération spectaculaire. Selon l’Agence juive, 854 Français ont fait leur aliyah entre début janvier et fin février 2014, contre 274 l’an dernier à la même période - ce qui représente une augmentation de 312%.
Cet emballement, dont les causes précises demeurent à analyser, intervient alors que le gouvernement israélien martèle son souhait de mieux accueillir les Juifs de France. Tandis que l’aliyah en provenance des États-Unis semble marquer le pas, l’État hébreu fait les yeux doux à l’Hexagone, qui abrite la deuxième communauté juive la plus importante. Il y a deux semaines tout juste, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a d’ailleurs présenté un plan visant à encourager l’aliyah des Juifs français.
Selon l’Agence juive, 854 Français ont fait leur aliyah entre début janvier et fin février 2014, contre 274 l’an dernier à la même période.
Ce dispositif prévoit de renforcer les effectifs de l’Agence juive à Paris, qui sont déjà passés récemment de 14 à 24 agents. Les programmes d’absorption des nouveaux immigrants doivent être renforcés, afin de les aider à franchir plus aisément la barrière de la langue.
Enfin, les autorités israéliennes veulent faciliter l’accès à l’emploi en développant les équivalences pour les diplômes non reconnus à ce jour, notamment dans les professions paramédicales.
L’afflux des dernières semaines semble confirmer que la hausse enregistrée l’an dernier s’inscrit dans une tendance de fond. Selon l’Agence juive, 3280 Français ont fait leur aliyah en 2013 contre 1917l’année précédente.
Un regain d’intérêt pour Israël qui intervient après plusieurs années d’un relatif tassement, durant lesquelles Nicolas Sarkozy fut, à tort ou à raison, perçu comme capable de répondre aux attentes de la communauté juive.
Un certain sentiment d’insécurité
« Plus de 1000 Français ont ouvert un dossier d’aliyah auprès de nos services durant le seul mois de janvier », affirme Natan Sharansky, le directeur de l’Agence juive, qui distingue plusieurs causes à cet afflux massif. « Tout d’abord, les Juifs de France évoquent un certain sentiment d’insécurité, qui s’est aggravé après la tuerie de Toulouse.
Ensuite, il y a la situation de crise économique, qui ne frappe évidemment pas que les Juifs mais dont ils subissent comme tout le monde les conséquences. » Si les statistiques de l’Agence juive permettent de mesurer précisément le nombre de Juifs qui choisissent de faire leur aliyah, on ignore combien repartent au bout de quelques mois ou quelques années parce que la greffe n’a pas pris.
« Par le passé, lorsque les conditions d’installation étaient plus spartiates, on avait coutume de considérer que le taux de retour était assez important », concède Natan Sharansky. Je dirais à présent que 90% des nouveaux arrivants s’installent ici pour de bon. »
La communauté juive de France, qui est la plus grande d’Europe, regroupe selon les estimations entre 350.000 et 500.000 personnes. Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, plus de 90.000 Juifs ont quitté l’Hexagone pour gagner Israël.
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