Deux attaques perpétrées ce dimanche 22 septembre 2013 par deux kamikazes et revendiquées par une faction du Mouvement des talibans pakistanais (TTP) ont visé l’Église de tous les Saints de Peshawar, la principale ville de la province de Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest. Horrible !
Selon le ministre pakistanais de l’Intérieur, trente-quatre femmes et sept enfants figurent parmi les morts. Pourtant, les Chrétiens représentent à peine 2% de la population pakistanaise (3 millions de personnes), pays de 180 millions d’habitants à plus de 95% musulmans. Par ailleurs, leur forte division entre baptistes, méthodistes, évangélistes, mais aussi entre paroisses catholiques les prive de toute influence.
Triste litanie des violences antichrétiennes
En 2009 à Gojra, dans la province du Pendjab (est), une foule en colère avait brûlé 77 maisons de chrétiens et tué sept d'entre eux après des rumeurs de Coran profané. En mars 2011, le ministre chrétien des minorités religieuses a été assassiné.
Il militait pour la suppression de la peine de mort en cas de blasphème, sujet sensible par excellence: la loi sur le blasphème prévoit que toute personne qui aura insulté le Coran ou le Prophète sera condamné à mort.
Or, cette loi est surtout utilisée pour régler des conflits de voisinage. Justement, de Gojra aux meurtres en 2011 de Shahbaz Bhatti et du gouverneur du Pendjab, Salman Taseer, partisan d'une réforme de la loi sur le blasphème, en passant par le cas d'Asia Bibi, cette chrétienne condamnée à la peine de mort en 2010, les cas de blasphèmes présumés se sont multipliés ces dernières années et de nombreux chrétiens croupissent en prison, accusés à tort de blasphème.
En avril 2011, trois églises ont été attaquées en une semaine par des fondamentalistes musulmans, et une famille menacée de mort s’est cachée en lieu sûr. En mai 2013, plus de 250 familles chrétiennes ont été menacées de mort et ont quitté leurs maisons dans le village Chak du district de Khanewal, dans le sud du Punjab, craignant des attaques de masse et l’incendie volontaire de leur village.
Le gouvernement du Pakistan doit s’attaquer aux causes de ces événements et attentats. Encore faut-il que de tels actes de violence qui sont commis à l’encontre des Chrétiens (ou des chiites) soient fermement condamnés par la communauté internationale.
On se demande par exemple quelles sont les mesures que l’Union européenne envisage de prendre pour amener le Gouvernement pakistanais à modifier sa législation et à respecter le droit des minorités religieuses. Et, il y a urgence, car ces « épisodes » sanglants démontrent, une fois encore, la condition de souffrance dans laquelle se trouvent les chrétiens.
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