"Ces 6 titres, personne ne pourra me les enlever, pas même mes pires ennemis." Comme ça, c'est clair ! Cette déclaration de Didier Deschamps à l'issue du match est lourde de sens. Et confirme ce que la presse s'échine à dire depuis des mois et des mois sur le climat en interne à l'OM. Mais au final, le coach olympien a raison : qu'on l'aime ou pas, DD a ramené 6 titres en 3 saisons à un club qui n'avait rien gagné depuis 17 ans, le tout dans des conditions psychologiques à la frontière du possible.
Alors avant de parler du match, je tiens à adresser à tous ceux qui ne sont ni supporters de l'OM ni de l'OL et qui sont allés jusqu'au bout de cette finale, mes plus sincères félicitations. Si ce n'était pas mon métier, je vous avoue que j'aurais zappé en moins de deux sur The Voice. Parce que franchement, ça faisait un bout de temps que je n'avais pas vu une telle daube. Les 90 premières minutes se sont résumées à la tête d'Amalfitano déviée par Lloris sur son poteau.
Lors d'un débat sur cette finale samedi après-midi au salon Galaxy Foot, j'ai dit que l'OL était favori, mais que plus le match serait pourri et plus l'OM aurait de chances de l'emporter. C'est un peu ce qui s'est passé. Avec deux équipes inhibées par la trouille. Alors autant c'est compréhensible pour Marseille, qui jouait sa saison sur ce match, autant je ne comprends pas pourquoi Lyon n'a pas joué. Les hommes de Garde sont encore en course pour le podium en Ligue 1 et ont une autre finale à jouer dans deux semaines. Ils avaient tout pour jouer libérés.
C'est bien beau d'évoluer en 4-4-2, mais quand je vois Briand jouer quasiment tout le match arrière gauche… En fait, sur ce match on a retrouvé l'effroyable OL de Nicosie : frileux, peureux, emprunté. Et surtout, inexistant sur le plan offensif. Même après l'ouverture du score marseillaise, les Rhodaniens ne se sont créés aucune occase. On peut louer la défense centrale marseillaise. N'Koulou a été bon et M'Bia a mangé Gomis tout cru (dans un style pas toujours orthodoxe). Mais c'est plus facile d'être bon quand il ne se passe rien en face.
Brandao dans New York Unité Spéciale
Après une première mi-temps dont je ne parlerai pas par pure charité chrétienne, l'OM a pris les directions des opérations en seconde mais sans se montrer dangereux pour autant. Avec un Rémy sur une jambe et une imprécision terrible dans le dernier geste, les Olympiens ne risquaient pas de marquer. Globalement, on a quand même eu droit à des moments de pauvreté techniques assez mémorables. Côté lyonnais, je crois que je n'ai pas vu 3 passes consécutives. En revanche, les longs ballons balancés devant, pas de souci.
C'est une énorme déception pour l'OL, qui a raté une occasion de glaner un trophée par manque de courage, d'audace. Källström a été bon ces derniers temps, mais il a raté sa finale. Et l'entrée de Grenier, que je trouve surcoté par tout le monde, n'a rien apporté. Après, il y a le cas Brandao. Si on était dans un épisode de New York Unité Spéciale, il faudrait absolument pratiquer une autopsie. Car l'attaquant brésilien est une énigme.
Quand il est titulaire, il vaut moins que rien. Quand il entre en cours de match, il a cette fraîcheur et cette insouciance qu'il faut pour sentir les coups. Comme celui sur lequel il profite du contre favorable sur Umtiti - inconsolable à la fin - pour tirer entre les jambes de Lloris. Brandao restera Brandao, mais il n'empêche que c'est lui qui qualifie son club sur la pelouse de l'Inter, et encore lui qui offre cette 3e Coupe de la Ligue consécutive à l'OM. Et comme le reste du temps il nous aura bien fait rigoler, on peut le remercier d'être revenu en France.
Ca fait donc 6 titres pour Deschamps, qui va sans grande surprise quitter le club en fin de saison, de lassitude et d'épuisement. Mais sans doute soulagé de finir avec un titre, au terme d'un match qui ne restera pas dans les annales mais qui a l'immense mérite de qualifier l'OM pour une Coupe d'Europe. A l'heure où on pleure sur notre coefficient UEFA et où un club de National va peut-être jouer l'Europa League, on est au moins sûr que l'OM jouera cette compétition à fond.
Voilà pour les côtés positifs. Pour le reste, j'ai envie de dire que c'était un samedi perdu sur la vie…
Pierrot
http://fr.sports.yahoo.com/blogs/pierrot-le-foot/l-om-au-bout-l-horreur-230215175.html
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